Chapitre 5

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Les eaux de la Seine scintillaient comme des diamants tandis que les promeneurs se faisaient de plus en plus nombreux sur les berges, profitant de cette superbe fin de journée. Les rues aux alentours bourdonnaient d'activité et le chant des oiseaux s'élevait gaiement dans les airs maintenant que les pauvres volatiles n'étaient plus assommés par le soleil écrasant qui avait dominé le ciel des heures durant. A présent que l'astre du jour s'approchait de la ligne de l'horizon, la ville semblait reprendre vie.

Les deux jeunes gens bavardaient joyeusement pendant qu'ils marchaient, parlant de tout et de rien et prenant plaisir à découvrir de petites choses sur leurs vies respectives. Adrien se rappelait que Marinette avait dit faire des études dans le domaine de la mode, mais il fut néanmoins surpris et impressionné quand elle lui apprit qu'elle confectionnait elle-même chacun de ses vêtements. Visiblement passionnée par le sujet, Marinette parlait avec animation, ses pommettes s'empourprant légèrement tandis que ses yeux pétillaient de joie.

Tandis que la conversation se poursuivait sur des sujets aussi variés que leurs adresses de restaurants favorites, leurs goûts en matière de films ou la façon dont ils avaient fait la connaissance d'Alya et de Nino, Adrien se sentait de plus en plus tomber sous le charme de la jeune fille. Elle était vive, joyeuse et enthousiaste, et il appréciait sincèrement sa compagnie.



Apercevant un glacier, Marinette interrompit brusquement la conversation. Elle donna une légère tape sur l'épaule d'Adrien pour attirer son attention, puis désigna le marchand d'un geste.

- « ça te dirais une glace ? Je rêve d'en manger une depuis tout à l'heure, je suis en train de mourir de chaud ! », lui demanda-t-elle avec des yeux brillants d'envie.

- « Pareil pour moi », répliqua Adrien avec un éclat de rire devant l'expression de convoitise de la jeune fille. « Allons-y ».

Ils s'en achetèrent chacun une avant de reprendre leur promenade.

Marinette attaqua la sienne avec délice, savourant avec un plaisir non dissimulé le contact glacé de son sorbet qui lui semblait rendre la chaleur écrasante un peu plus supportable, au moins pour quelques secondes. Le goût fruité de son dessert n'était rien en comparaison de cette sensation de soulagement.

La conversation s'essouffla quelques instants, Marinette et Adrien se hâtant de finir leurs glaces respectives avant que la canicule ne se charge de les faire disparaitre à leur place. Le jeune homme réussi à finir la sienne à temps, mais le sorbet de Marinette avait fondu avant qu'elle n'arrive à le terminer. Poussant un soupir de désolation, elle parvint malgré tout à achever tant bien que mal sa friandise.

Elle lécha machinalement une goutte de glace fondue qui avait coulé le long de son doigt, et Adrien se sentit soudain envahit par une bouffée de chaleur qui n'avait strictement rien à voir avec la température ambiante.

Il déglutit légèrement avant de laisser échapper une petite quinte de toux pour essayer de dissimuler son trouble.



Les minutes défilaient à une vitesse extraordinaire, et le soleil était à présent bas dans le ciel, ses derniers rayons parant la ville d'un chatoyant manteau doré. Le ciel s'était doté de teintes pourpres, violettes et orangées qui se mariaient délicatement ensemble pour former un superbe tableau en arrière-plan des immeubles de Paris.

Les températures commençaient à descendre de façon à peine perceptible, accompagnant ainsi la tombée du jour.

Adrien et Marinette s'étaient assis sur un banc, trouvant refuge à l'ombre d'un arbre. Devant eux la Seine s'écoulait paresseusement, les ultimes reflets du soleil scintillant à sa surface telle une myriade de joyaux décorant un ruban d'or liquide, tandis que des vaguelettes clapotaient en un doux murmure le long des berges.

Ils étaient toujours en train de discuter, mais l'atmosphère de leur rendez-vous avait subtilement changé. Leurs têtes étaient penchées l'une vers l'autre, tandis qu'ils parlaient maintenant à voix plus basse. De temps à autre, le rire cristallin de Marinette s'élevait dans les airs, résonnant agréablement aux oreilles de son compagnon.

A un moment de la conversation, elle avait familièrement posé sa main sur l'avant-bras d'Adrien et elle l'avait laissée en place, ses doigts fins reposant délicatement contre la peau du jeune homme. Ce contact était électrisant. Adrien avait également une conscience aigüe de ces quelques centimètres d'épiderme où Marinette le touchait.

Les joues de la jeune fille s'étaient subtilement teintées de rouge, et à présent que la nuit commençait à tomber, ses fascinants yeux bleus qui brillaient comme des étoiles semblaient prendre des teintes plus profondes encore. Un regard saphir rivé à ses propres yeux d'émeraude.

Inconsciemment, Adrien s'était penché légèrement vers la jeune fille, comme envoûté. Marinette avait fait de même, et ils étaient à présent si proches qu'ils pouvaient sentir leurs souffles respectifs effleurer leurs peaux en une douce caresse pendant qu'ils parlaient.

La conversation mourut peu à peu, tous deux n'étant plus capable de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que leur captivante proximité.

Adrien tendit lentement la main vers Marinette, effleurant ses pommettes de ses doigts. La jeune fille tressaillit légèrement à ce contact avant de lui adresser un lumineux sourire. Puis son expression se modifia subtilement, un mélange de joie, d'excitation et d'impatience dansant sur son visage. Ses lèvres délicatement ourlées s'étaient légèrement entrouvertes, et Adrien était incapable d'en détacher son regard.

Marinette se rapprocha un peu plus, dévisageant son compagnon avec intensité tandis que ce dernier faisait glisser ses doigts dans la chevelure sombre de la jeune fille.

Leurs lèvres se rencontrèrent avec douceur, s'effleurant tout d'abord avec autant de légèreté que l'auraient fait deux étoffes de soie, avant de se réunir de nouveau.

- « Adrien... », murmura Marinette, avant que le jeune homme ne capture de nouveau sa bouche de la sienne.

Il pouvait la sentir sourire sous ses lèvres.

Le soleil avait maintenant disparu sous l'horizon et une douce tiédeur caractéristique des nuits d'été s'installait paisiblement sur la ville. Superbement indifférent aux douces lumières qui illuminaient à présent les berges de la Seine, le jeune couple échangeait de tendres baisers qui n'étaient interrompus que par de légers soupirs.

Cette soirée d'été était parfaite.

Un soir d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant