Chapitre⁵

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« Il y a 19 ans, une simple étude scientifique fut menée dans les prisons du pays. Le docteur Fendrack et son équipe avaient émis comme hypothèse que les personnes violentes, qui avaient commis des actes d'agression, possédaient un patrimoine génétique différent. Ils avaient un gène en plus par rapport au reste de la population. Et que ce gène était responsable de leurs actes violents. » Isaac reprit son souffle et se leva de son fauteuil. Il s'approcha du grand buffet et farfouilla dans la pile de journaux anciens qui s'y trouvaient. Ils n'étaient utilisés que pour allumer le feu de cheminé mais celui qu'il sortit du meuble avait été bizarrement épargné. Il le tendit à Charlie.

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GARMONT  POST

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12 janvier 19X31

genetiquement   violent        par Gabrielle Trascol

Les scientifiques sont enfin unanimes : le gène de la violence existe. Après de nombreuses recherches menées dans les prisons du Bas-Altamard sur des groupes de criminels jugés « extrêmement dangereux », les spécialistes sont arrivé à la conclusion que la tendance à la violence chez l'être humain et les animaux en général serait plus importante chez certains individus possédant les gènes MAOA et CDH13.

Les expériences menées par le Dr Fendrack tendent à démontrer que l'éducation ou même l'histoire personnelle de l'individu n'entre que très peu en compte dans la tendance à « passer à l'acte ». Les criminels sur lesquels les tests ont été effectués n'avaient pas tous une histoire personnelle difficile et certains même n'avaient jamais été confrontés à des actes de grande violence avant d'eux même passer à l'acte.

La présence du gène MAOA entraîne la production d'une enzyme, la monoamine oxydase, qui intervient dans l'élimination de neurotransmetteurs comme la dopamine. La diminution du niveau d'activité de cette enzyme dans la forme mutante du gène a déjà été décrite et reliée au risque de devenir délinquant. Tandis que le gène CDH13 a été pour sa part impliqué dans des troubles du contrôle de l'impulsivité.

Le Dr Fendrack, interrogé par notre correspondante Gabrielle Trascol, le 3 janvier 19X31, explique les conséquences de cette découverte :

GT : Les expériences menées tentent à montrer qu'une partie de la population serait concernée par ces gènes mutés, pouvez vous déterminez combien exactement?

Dr Fendrack : Aujourd'hui, nous pouvons affirmez que environ un individu sur cinq posséderait ces deux gènes « de la violence ». Malheureusement, ces gènes mutés se sont révélés être génétiquement dominants : c'est à dire que cette part de la population aura une tendance à augmenter. D'ici à vingt-cinq ans environ, ce sera un peu plus de la moitié de la population qui sera porteuse des gènes de la violence.

GT : Cela paraît très inquiétant, mais est-ce que la présence de ces gènes modifie vraiment le comportement d'une personne ?

Dr Fendrack : Oui, sans aucun doute. Soumis à la même pression morale, un individu V (nota : V comme Violent) craquera plus rapidement et fera preuve d'une plus grande violence qu'une personne ne possédant pas ces gènes.

GT : Pensez-vous que ces découvertes devraient être prises en compte pour prévenir les actes criminels ?

Dr Fendrack : Je pense que mon rôle n'est pas d'inciter à tel ou tel comportement envers les individus V mais de faire part de mes découvertes pour améliorer la vie de toute la communauté. Les décisions qui en découleront ne dépendront pas de mon avis personnel. ☸

Onyx Ⅰ - NémésisNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ