Abréaction

L ' a i m e r

Lui

L'aimer est difficile. Je ne dis pas qu'aimer est compliqué, mais l'aimer l'est. Pas parce qu'elle n'a rien qui puisse la rendre désirable car c'est tout le contraire, mais parce qu'elle se défonce l'âme et que je n'ai pas le droit de l'en empêcher. Car pour l'approcher, il faut accepter de faire face à quelqu'un qui drague la mort. Mais je l'aime. Malgré le fait qu'elle planifie son décès à chaque silence, elle réussit à effacer les autres. Tout ce qui est sombre chez elle la fait rayonner. Et elle éradique mes peurs en en créant une seule, plus forte que toutes les autres: qu'elle meurt, pour de vrai.

Je me demande quel genre d'enfant était Victoire. Quelle était sa princesse préférée, ses caprices, ses rêves.
Aujourd'hui, elle ne fait que des cauchemars. Je le sais car lorsque je me réveille d'un de mes mauvais rêves, sa lumière est allumée alors qu'elle était éteinte lorsque je me suis endormi. Je vois sa silhouette bouger derrière les rideaux, ses mains tirer ses cheveux et ses ongles griffer son corps. Et alors, je ne peux plus me rendormir, même lorsque sa lumière s'éteint à nouveau. Je continue de l'écrire, car c'est ma façon de l'aimer.

"Victoire aime faire semblant. Elle joue des rôles, enfile des costumes pour sortir d'elle-même. Mais à force, je commence à croire que Victoire n'existe pas vraiment, qu'elle n'est juste qu'une satire du monde."