Chapitre 31

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Le réveil semblait doux mais lorsque je reprenais conscience de la situation à la laquelle je devais faire face, rien apocalyptique qu'en cet instant. Je tournais lentement ma tête, et observait son visage près de moi, somnolant. Il était dramatiquement prospère et quoiqu'un peu supercoquentieux. Je savais parfaitement ce que nous venions une fois de plus de commettre par crainte du lendemain. Aussi, je m'accrochais aux dernières onces de certitude qui me liait en tout point à sa personne. Jungkook méritait plus que mon affection débordante, il méritait bien plus que tout ce que j'étais en mesure de lui donner. Malgré tout, il semblait tout autant que moi se perdre dans une illusion ornée préciosité insidieuse.

Une main sur sa joue, il reprenait doucement conscience. Les paupières à demi-closes, il m'observait alors que je m'entêtais à faire perdurer le silence. Me relevant finalement, n'ayant le courage d'affronter son regard plus longtemps, je me levais pour constater que nous étions toujours bel et bien coincé ici de nouveau. Pourquoi les choses auraient elles pu changer entre temps, pensais je alors tout bas alors que je passais une main furtive dans ma chevelure brune. J'observais distraitement le bouton d'appel.

- Tu vas finalement appuyer dessus ou tu vas décider de faire perdurer l'atrocité? C'est tentant n'est-ce pas? prononçait il d'une voix faible, encore un peu endormie.

Aussitôt je me tournais vers lui lentement, mes pupilles voilées par un spleen insoutenable qu'avait causé ses paroles. Il n'avait pas le droit de faire ça, pas maintenant.

- Je t'ai toujours laissé plus ou moins le monopole de ton existence Alia, soufflait il d'un ton morne, voila pourquoi ce n'est pas moi qui te conduira à ta perte mais seulement toi, terminait il dans un silence assourdissant.

J'étais totalement accablée par cette révélation qui s'imposait durement en moi : il avait terriblement raison en partie mais le reconnaître véritablement semblait faire naître un conflit en moi que je ne souhaitais pas créer dans l'immédiat.

- C'est tellement plus facile de nier ses propres actes, répliquais je d'un sourire à son intention au bout de quelque seconde. T'es terriblement abominable et déplorant, saches le.

Ainsi fait, il se levait en rajustant lestement son pull et s'approchait de ma personne.

- Beaucoup trop téméraire, ça finira par te perdre, avouait il en me constant longuement.

Il redevenait cruellement austère, je voulais à tout prix quitter cet endroit.

- Arrête, prononçais je d'une voix lasse en reculant d'un pas de sa personne, réduisant les efforts à néant tandis qu'il s'approchait encore et encore.

- J'ai envie de te faire regretter bien plus que le fait que tu te sois complètement abandonnée à moi, affirmait il tout près de moi, flegmatique. Ne me regarde pas comme ça, rajoutait il ensuite en constatant mon regard qui ne voulait plus percevoir ce que je discernais dans ses yeux.

- Ne t'approche pas de moi, l'avertissais je, le repoussant franchement.

Cela enclenchait alors une vérité à laquelle je n'étais pas préparée. Jungkook s'égarait lui-même et lorsque je recroisais son regard c'était la noirceur aussi funeste et acerbe qu'il m'était possible de voir. Tout s'enchaînait très vite et alors qu'il levait la main, je plaçais les miennes près de moi en guise de barrière que je savais pertinemment vaine.

Les yeux instinctivement clos, je patientais que l'affliction s'installait en moi mais il n'en était rien. Je relevais alors le visage et je le constatais épouvanté, son bras à demi levé, m'observant comme si le Malin lui faisait face. Il s'était enfin réveillé de sa léthargie. Mais j'y percevais alors une occasion de rompre toute cette animosité et m'échapper d'ici, me dirigeant prestement vers le bouton appel qui ne semblait s'enfoncer correctement.

- Alia, murmurait il faiblement alors que je me tournais vivement vers lui, le mur me servant d'appui.

- N'approche pas, sifflais je tandis que je le constatais effectuer un pas vers moi, hésitant.

Il secouait la tête très légèrement, le regard empreint d'un abattement et incompréhension sans limite. Nous étions bien trop corrosifs l'un pour l'autre : son acte venait de me le confirmer. Je ne pouvais plus le sauver désormais, il s'était totalement volatilisé.

- Je t'en prie restes où tu es, reprenais je alors qu'il semblait doucement se retrouver avec lui-même.

Tout était comme désenchantée ; voilà la vraie réalité des choses.

- On a pas besoin de temps la tout de suite, soufflais je, tentant de me rassurer moi-même par la même occasion, putain il veut pas fonctionner, marmonnais je d'effroi, constatant que le bouton ne voulait pas coopérer.

Son regard cherchait à acquérir le mien si bien que je finissais par lui céder ce caprice. Je ressentais alors toute le navrement qui l'avait envahi lourdement. Je ne savais plus quelle réalité croire. Mais je savais pertinemment que la sincérité en découlait clairement de ses orbes presque terrifié par sa personne. Il ne souhaitait que s'éteindre en cet instant, je le sentais au plus profond de mon être mais je n'étais pas prête à absorber ses maux pour le moment, je ne pouvais que les observer le consumer perfidement.

Il n'était plus à même d'exprimer une quelconque idée et j'étais dans une situation équivoque. Le mutisme régnait merveilleusement entre nous et je tentais d'y retrouver un semblant de réconfort dans tout ça, osant finalement le scruter de nouveau. Il était à présent à même le sol - tout comme moi - le visage apposé contre la façade de marbre, le regard dénué de vie, il semblait patienter quelque chose qui me dépassait. Je voulais cruellement l'étreindre en cet instant mais je savais pertinemment que ce n'était pas le moment opportun.

- Arrête de te blâmer devant moi, c'est insoutenable de voir ça sous mes yeux, soufflais je, mes yeux légèrement voilée. »

Il ne prononçait mot face à ma supplication, n'osant même affronter ma silhouette qui lui faisait pourtant face. J'étais terrifiée par son regard.

L'ascenseur prenait finalement vie subitement ce qui redonnait de la contenance à Jungkook tout comme moi. Le sol tremblait et le plafond semblait incertain. Instinctivement, les dernières paroles aussi suret qu'emplie d'aménité de Jungkook me revenait en tête et ce dernier m'observait comme si la mort tendait les bras. La cabine était soudainement en chute libre et Jungkook avait eu la présence d'esprit de m'attirer près de sa personne avant que les lois de la gravité nous soumettait vivement.

La chute était abrupte mais les séquelles étaient moindres. Jungkook me serrait toujours entre ses bras, légèrement essoufflé. Je n'avais pas la force de me retirer de son emprise mais c'était lorsque les portes s'ouvraient brutalement que la réalité s'emparait de moi.

C'était inconcevable.



Voilà pour ce chapitre 31!
Merci pour ces 1,1k! Ça me motive vraiment à ne pas abandonner et à continuer la fic jusqu'au bout et faire de mon mieux pour la suite.
Merci de me lire,

Annyeong!

c'était nous ; jungkook [a.s]Where stories live. Discover now