mortellement proche

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J'entendis la respiration calme et régulière de Matthew qui dormait à côté de moi, pendant que j'étais là, à regarder le plafond en essayant de ne pas bouger. Je ne comprenais pas pourquoi mes brûlures me faisaient si mal, alors qu'au fur et à mesure du temps, elles sont censées se calmer voire même guérir grâce au métabolisme de Luna mais non... A la place, un seul mouvement me tirait la peau et me donnait l'impression qu'on me l'arrachait. Je voulais me lever mais le bras autour de ma taille m'en dissuada s'il se réveillait, il sentirait que je souffrais et voudrait enlever les bandages sauf que je ne voulais absolument pas.

— Tu devrais.

— Khalis, pourquoi ?

— Je ne sais pas vraiment ce que c'est mais c'est comme un parasite, j'ai l'impression qu'en plus d'une brûlure il y a autre chose.

Sa voix était inquiète, et je décidai donc de me lever pour voir dans le miroir. Je me glissai délicatement des bras de Matthew pour pas le réveiller. Arrivée dans la salle de bain je fermai la porte à clé. J'enlevai mon débardeur et commençai à enlever mon bandage à la main, ça me fit atrocement mal, mais je gardai mes gémissements pour moi. Une fois enlevé après plus de dix minutes, je restai figée, ma main n'était plus de couleur rosâtre, elle était noire et pleine de pus. J'eus un haut de cœur et me dépêchai d'enlever celui sur mon épaule et mon bras qui étaient les endroits les plus touchés.

Mon bandage collait à la blessure et des larmes s'échappèrent de mes yeux. La douleur était atroce et je finis par l'arracher d'un coup quitte à refaire saigner la plaie, mais là encore c'était une vision horrible qui s'affichait, je n'avais pas de coupures à proprement parlé, j'avais comme à ma main, une énorme plaie noir suintante, mon épaule fut idem. Je m'assis par terre, mais qu'elles étaient ces choses ?  Je décidai d'appuyer dessus et un éclair de douleur passa en moi et je sentis mon index me brûler, mon regard se posa dessus et une trace rougeâtre apparue. Je me figeai, la peur au ventre, cette chose pouvait se transmettre...

— Sara ?

Je me figeai à nouveau, et ma respiration se coupa.

— Est-ce que ça va ?

— Oui, oui, la mauvaise période tu sais ?

— Oh, tu n'essayerais pas de me mentir non ?

— Non pourquoi ?

— Parce que je ressens ta peur. Laisse-moi entrer.

— NON, hurlai-je.

— Sara... Je compte jusqu'à trois. Dit-il d'une voix menaçante.

Réfléchis, réfléchis me répétai-je, mais j'étais totalement paniquée.

— Un...Deux...

— D'accord, c'est bon mais ne t'approche pas !

— Ouvre cette porte ! Hurla-t-il en colère.

— Promets-moi que tu ne me toucheras pas.

— Sara. Me répondit-il une voix où toute trace de colère était partie, à la place de l'inquiétude.

— Promet-le moi, hurlai-je.

— Très bien, je te le promets.

Je me levai et grimaçai, mes blessures me dévoraient la peau, des fourmillements se propagèrent dans mon corps, et je soufflai un grand coup. J'allai à la porte, tournai le verrou et m'éloignai aussitôt quand il rentra dans la pièce en furie. Puis il se stoppa et son regard passa de mon épaule, à mon bras, puis à ma main. Il s'avança vers moi mais je le stoppai.

— Ne m'approche pas.

— Arrête tes enfantillages, ça à l'air sérieux.

— C'est sérieux, c'est contagieux...

ChasseuseWhere stories live. Discover now