Chasseuse

Âme-soeur

Mon cerveau est en ébullition, plein de voix essayent de me parler, mais je les rejette toutes, je ne suis pas encore prête, il me faut du temps. Mon once, elle, n'est pas que dans mon crâne je la ressens dans chaque fibre de mon corps mais plutôt à l'intérieur. Quant à Khalis, je sais qu'elle est là dans mes tatouages qui me brûlent. Étonnamment je n'ai mal qu'au niveau de mon dos ainsi que mes bras et ma cuisse droite, rien ailleurs. À force d'être dépourvue de toute mon énergie durant ces derniers jours je me sens comme veille, sans force, vulnérable.

— Tu ne l'es pas. Rétorque mon once, laisse-moi courir, laisse-moi le contrôle, je te redonnerai ta puissance aussitôt...

— Ils ne vont jamais me laisser sortir !Je rétorque à mon tour.

— Oh que si tu peux en être certaine.

— D'accord, capitulai-je.

J'ouvre les yeux tout en m'étirant, et remarque que je suis toujours dans ma cellule mais cette fois celle-ci est vide et que la porte est ouverte. Plus de yeux orageux devant moi... bizarre...

— Penses-tu que c'est un trac-nard ?

— Je ne sais pas trop, je ne sens rien aux alentours.Me répond Luna.

— C'est louche, fait gaffe. Rétorque Kalis.

Je me lève non sans difficultés, et marche jusqu'à la porte ouverte, j'arrive dans un couloir, totalement rempli par les ombres, je change ma vue, et me dirige vers des escaliers à ma gauche. Je les monte et me retrouve dans une sorte de cave, une porte en bois à ma gauche et rien, juste une autre en métal à ma droite.

— Prend celle de droite, je sens de l'air passer en dessous.

Je me dirige donc vers celle-ci suite à la parole de mon once, à deux doigts de l'ouvrir, j'entends au loin des voix en train de s'émécher.

— Elle doit être exécutée ! C'est une tueuse !

— Je dois l'interroger avant !

— Laisse-moi passer félin...

— Arrête avec tes menaces, tu es sur mon territoire, donc sous mon autorité, et même en dehors tu me dois le respect, alors évite de me rentrer dedans si tu ne veux pas que je t'élimine, c'est clair ?

J'entendis l'homme jurer puis partir.

— Huum, ton félin prend ta défense intéressant...

— Comment ça mon félin ? De quoi tu parles ?

— Les yeux bleus orageux, Matthew, ça ne te rappelle rien ?

— Tu parles, il veut ma mort autant que les autres.

— Je n'en suis pas si sur ! Bon aller dépêche-toi de te barrer d'ici, il faut que je libère mon pouvoir.

— Sinon quoi ?

— Sinon il te tuera à petit feu, tu viens de recevoir beaucoup trop d'énergie et ton corps est affaibli, de plus nous ne sommes pas encore complètement unies.

Juste avant de répondre un vertige me prend, je me rattrape à la dernière minute contre la poignée de la porte, celui-ci passe, je l'en trouve légèrement me sentant de plus en plus nauséeuse. Je passe ma tête à travers et remarque une immense forêt se trouvant juste derrière une clôture haute d'une bonne dizaine de mètres.

— On est foutu, me lamentai-je.

J'entendis Khalis rire au fond de moi.

— Ai confiance en moi, déjà que toi, seule, tu sautes à plus de quatre mètres, avec moi en plus, on est parfaite, prend juste de l'élan, une fois prête à sauter, je te donnerais plus de force.