Quand William aperçut Océane dans la pièce, une chaleur sourde s'enroula autour de ses entrailles. Il ressentit un immense soulagement, balayé instantanément par la crainte et la peur que les trois hommes lui fassent du mal. La surprise avait fait desserrer sa prise à l'agresseur qui lui tenait le bras droit. William en profita pour se libérer et lui lança un coup de coude dans le nez. L'homme s'écroula à terre, celui qui se tenait à sa gauche le tira vers lui, mais il était trop tard William avait pris le dessus et envoya son assaillant dans le mur avant de récupérer son épée et de l'embrocher sans un signe de pitié. Le troisième homme ne s'occupait plus de lui, il avait trouvé une nouvelle proie, la jeune femme.

Océane se jeta sur lui, mais il l'esquiva aisément. Il sortit sa lame avec plaisir, Océane attrapa l'épée de William qui trainait près du lit et s'apprêta à affronter son premier réel adversaire. Le combat ne dura pas longtemps, le bourreau était trop sûr de sa victoire pour se méfier d'une jeune femme en apparence inoffensive. Pourtant, s'il avait fait plus attention, il aurait pu percevoir que sa garde était parfaite et que la détermination qui brillait dans ses yeux était mortelle. Il tenta une attaque par le haut, mais dans une roulade souple, Océane se trouva derrière lui et, après un demi-tour, enfonça son épée dans le dos de l'homme. Elle y mit toutes les forces qu'elle put et son adversaire se retrouva pratiquement transpercé de part en part. Elle y avait mis toute sa conviction, se refusant de réfléchir à la finalité de son geste. Elle venait de tuer une personne de sang-froid et cette fois-ci en connaissance de cause. Quand l'homme s'écroula, elle vit que William lui faisait face, il s'était lui aussi débarrassé de ses adversaires.

Il la regarda éberlué avant de se précipiter sur elle et de la prendre dans ses bras.

— Tu vas bien ? demanda-t-il en s'écartant d'elle pour mieux la regarder et constater par lui-même si elle n'avait pas été blessée.

Il n'obtînt aucune réponse, Océane avait le regard vide. Il la secoua gentiment avant de réitérer sa question.

— Je crois que ça ira oui. Il le faut ! Je dois me rincer, continua-t-elle avec une brusquerie qui surpris William.

— Océane...

— Vous devriez vous rincer aussi.

De ce fait, ils étaient tous les deux tâchés du sang de leurs adversaires.

— Océane...

— Préparez vos affaires et partez vite avant que quelqu'un ne s'aperçoive de ce qui s'est passé ici, continua-t-elle.

— Océane, reprit-il plus fort pour qu'elle s'arrête de parler. Que fais-tu là ?

— Vous me manquiez tellement après votre départ que...

Un froncement de sourcils de William lui fit renoncer à ce qu'elle allait dire, elle reprit plus sérieusement.

— Après votre départ, je ne sais pas combien de temps, Mina est venue m'avertir d'une tentative d'assassinat sur votre personne. Manifestement Mordrais se doute de qui vous êtes. Ou alors, il a trop de soupçons pour prendre un risque. Il vous faut prendre vos affaires et me suivre, le pressa-t-elle à nouveau.

— Je ne te suivrai pas, je partirai seul. C'est trop risqué et je ne veux pas qu'on croit que tu m'ais aidé. Tu ne dois pas risquer ta vie.

— Qu'est-ce que cela peut bien vous faire ? lança-t-elle, se souvenant de la façon dont il lui avait fait ses adieux. De toute façon il est trop tard, les gardes m'ont vu rentrer et ils savent que je suis venue vous voir.

— C'est hors de question, s'exclama-t-il avant de lâcher un cri de douleur.

William prit ses côtes entre ses mains et s'assit sur son lit une grimace de souffrance sur le visage.

— Vous allez bien ? demanda Océane, en s'approchant de lui.

— Ça ira mieux dans quelques jours. Ce bâtard ne m'a pas épargné, je suis presque jaloux que ce soit toi qui l'aies tué. Je lui aurai volontiers fait payer, fit-il, amer.

— Vous ne pouvez pas partir comme ça, le raisonna la jeune femme. Si on vous poursuit ce sera de la folie, ils vous rattraperont rapidement. Vous devez vous cacher et vous reposer quelques jours. Je peux vous aider durant ce laps de temps. Je pourrai même vous accompagner jusqu'à votre Royaume par des chemins plus sûrs, je connais les Plaines mieux que vous. Vous ne m'avez pas appris à me battre pour rien. Laissez-moi vous soutenir, tenta-t-elle de le persuader.

— C'était une erreur grossière de ma part, je n'aurai jamais dû te mêler à ça, regretta William.

— Il est un peu trop tard pour les remords.

— Très bien, capitula William.

— Dans ce cas, préparez votre sac, tout ce que vous voulez emporter. Vous pouvez vous lever au moins ?

William acquiesça d'un hochement de tête.

— Très bien alors ne trainez pas, je vais me rincer. J'ai une idée pour nous faire sortir.

La légende des deux royaumes [TERMINÉ]Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα