Chapitre 9 - Truth.

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PDV Harry

Quelques semaines que je vis dans ce nouvel appartement avec Niall, Theo et Lux et, honnêtement, pour ma part, ce n'est que du bonheur.

Je n'ai plus de nouvelles de Louis. A vrai dire, il m'envoyait des messages et il m'appelait tous les jours au début puis il a arrêté. Comme quoi, je ne compte pas tant que ça pour lui. Enfin, ça, je le savais.

Mais le fait de ne plus rien avoir à faire avec lui me soulage et je me sens plus apte à travailler, je me sens plus heureux au travail, à l'hôpital. Certains collègues m'ont dit que je semblais plus heureux qu'avant. Peut-être que Niall et les jumeaux y sont pour quelque chose aussi.

Pourtant, depuis quelques jours, j'ai la sensation que ça ne va pas très bien à l'appartement. Au début, je dirais que ça allait bien. Les jumeaux ne font toujours pas leur nuit mais c'est normal vu leur âge. Mais Niall semblait aller bien aussi. Quand je ne travaillais pas, il semblait bien à l'appart'. Puis, petit à petit, j'ai senti son état se dégrader. Des cernes se sont installés sous ses yeux, ces yeux qui sont rouges tous les matins suite aux pleurs que j'entends dans la nuit. Et ça m'inquiète. Je ne sais pas si les petits font leur sieste dans la journée mais c'est certain que Niall ne se repose pas la journée. Je ne sais pas ce qui lui arrive vraiment, on ne se parle pas plus que ça quand je suis à l'appartement. J'aimerais pouvoir lui apporter mon aide mais, avec l'internat, ce n'est pas évident puisque je ne suis pas souvent là.

La nuit dernière, j'ai entendu un des petits se réveiller et pleurer, je me suis immédiatement levé et j'ai envoyé Niall se recoucher quand je l'ai vu sortir de sa chambre, des larmes coulant sur ses joues. Mais, après avoir calmé Theo, je n'ai pas su lui demander ce qui n'allait pas. J'avais peur de le déranger ou de m'immiscer dans quelque chose qui ne me regardait pas.

Ce soir, je suis de garde alors je ne rentrerai pas avant demain soir, vers 19h. Je dois avouer que, ça aussi, ça m'inquiète. Mine de rien, je me suis beaucoup attaché à eux trois et je n'aime pas ne pas être présent alors que je sais que ça ne va pas très bien pour eux. J'ai beaucoup pensé à tout ça cet après-midi et j'ai décidé d'envoyer un message au blond qui partage mon appartement avant de commencer ma garde.

De Harry à Niall :
Coucou, est-ce que tout va bien ? Tu as besoin de quelque chose ? Bisous.

Je prends une rapide douche en attendant qu'il me réponde. Je vais être crevé durant ma garde et demain, j'espère que ce sera une nuit tranquille.
Mon portable vibre, annonçant une réponse de la part de Niall.

De Niall à Harry :
Coucou, oui, tout va super bien, je n'ai besoin de rien. Bon courage, bisous.

Evidemment. Il nie tout en bloc. Selon lui, tout va bien mais je mettrais ma main à couper que rien ne va et qu'il est sûrement en train de pleurer à côté de Lux et Theo en larmes. Imaginer ça me fait mal au cœur.

Heureusement, ayant la meilleure maman du monde, elle m'a confié qu'elle adorerait aider Niall s'il y a quoique ce soit parce qu'évidemment, elle a adoré s'occuper des petits le jour du déménagement.

De Harry à Niall :
D'accord mais, s'il y a quoique ce soit, appelles-moi ou, sinon, tu as le numéro de ma mère. Elle sera ravie de t'aider, même à 3h du matin ! Ok ?

De Niall à Harry :
Ça va, Harry. Je vais bien. A demain.

Je l'ai sûrement vexé. Je me suis encore une fois mêlé de ce qui ne me regardait pas. Mais, pour ma défense, j'ai toujours pensé que j'allais avoir des enfants avec Louis et, là, je vis avec deux bébés. Alors, forcément, je m'y suis attaché et je m'inquiète facilement pour eux.
Mon portable vibre à nouveau alors que je n'ai toujours pas répondu à mon colocataire.

De Niall à Harry :
C'est dur d'être papa à 21 ans et sans maman. Je le savais dès le départ mais j'ai voulu assumer et je le fais toujours. Ne t'inquiète pas pour moi, Harry. Même si ça n'a pas l'air d'aller, ça va. Merci, encore.

Ça me fait plaisir qu'il tente de me rassurer mais, au final, ça me réconforte dans l'idée que, non, il ne va pas bien. Alors, au lieu de lui répondre, j'appelle ma mère et lui expose le problème en racontant les larmes et la fatigue de Niall depuis quelques jours et le fait qu'il ne veuille pas d'aide. Elle m'assure qu'elle va y aller, quitte à y passer la nuit. Je raccroche, rassuré, et pars entamer ma garde.

Le lendemain, après une longue journée de travail tout aussi fatigante que la nuit, je rentre enfin chez moi. Je sais que ma mère est partie ce matin après s'être occupée des jumeaux pendant que Niall se reposait. Elle m'a confirmé le fait qu'il ne va pas bien mais, surtout, psychologiquement. Sa fatigue est psychologique. Je dois le faire parler pour crever l'abcès.

L'appartement est calme à mon retour. Pas un bruit, pas un pleur, pas un son, pas une note. Rien. Je me déchausse et enlève mon manteau avant de regarder le salon et la cuisine. Personne. J'espère qu'il n'est pas parti avec les petits. Je crois qu'il m'en veut de lui avoir envoyé ma mère car, depuis, il ne m'a donné aucune nouvelle. Je m'avance dans le couloir. La salle de bain est vide. J'ouvre tout doucement la porte de la chambre des jumeaux, les lits sont vides mais il y a toujours toutes les peluches. Je referme alors avant de frapper presque silencieusement à la porte de chambre de Niall. Aucune réponse. J'ouvre quand même sans faire de bruit et je suis rassuré et attendri de voir le blond endormi avec ses jumeaux à ses côtés, tout aussi endormis. Je me demande depuis combien de temps dorment les petits puisque c'est censé être l'heure du biberon du soir avant d'aller au lit. Ils vont être décalés. Mais je pense que Niall a besoin de dormir.

Je recule pour fermer la porte et c'est à ce moment-là que Niall bouge et se redresse en se frottant les yeux. Il me remarque dans la seconde qui suit.

- Salut, chuchote-t-il d'une voix fatiguée.
- Salut, bien dormi ? Souris-je.
- Ouais. Ça fait longtemps que tu es rentré ? Me demande-t-il alors qu'il se lève du lit pour, ensuite, qu'on sorte de la pièce.
- Non, à peine deux minutes. Je vous cherchais, c'était tellement calme quand je suis rentré !

Il hoche la tête alors qu'on entre dans le séjour. Je le suis jusqu'à la cuisine où je le vois s'affairer pour, je pense, préparer le repas. J'attrape l'un de ses poignets pour l'arrêter.

- Niall, j'ai besoin de quelques réponses, ce soir. Je sais que tu ne vas pas bien et j'aimerais vraiment t'aider !
- Ne recommence pas, s'il te plaît, me supplie-t-il en retirant son poignet de ma prise.
- Je recommencerai tant que tu ne m'auras répondu. Je vis avec toi et les jumeaux, on ne se connait pas depuis longtemps mais assez pour que je sois attaché à vous. Alors, je m'inquiète et je veux des réponses. Qu'est-ce qui ne va pas ? Est-ce que c'est moi ? Est-ce que la colocation ne te va pas ? Est-ce que c'est financier ? Est-ce que c'est ta famille ? Les jumeaux qui te fatiguent ? Dis-moi !
- C'est Cassandra, c'est ma famille, c'est les jumeaux, c'est moi, c'est toi, c'est tout ! Voilà ! S'énerve-t-il alors que ses yeux sont larmoyants.
- Qui est Cassandra ? Et qu'est-ce que j'ai fait ? Les jumeaux ne vont pas bien ?

Il secoue la tête en essuyant une larme et s'appuie contre le plan de travail.

- Cassandra est la mère de Lux et Theo... Mais elle est morte à l'accouchement. Je n'étais pas au courant qu'elle était enceinte, on a rompu avant qu'elle ne le sache elle-même. Puis, ses parents ne voulaient pas garder les jumeaux et sont venus chez moi pour que je les garde alors que je n'étais au courant de rien. C'est comme ça que je me suis retrouvé avec deux bébés sous les bras et presqu'à la rue parce que mes parents ne pouvaient pas assumer tout ça financièrement ! C'est pour ça que j'ai l'impression que ma vie a volé en éclat avec l'arrivée des jumeaux mais, d'un autre côté, je les aime tellement que je ne pourrais jamais m'en séparer, pleure-t-il.

Je m'approche pour le prendre dans mes bras. Il se laisse faire.

- Je suis désolé... dit-il tout en pleurant. Je ne veux pas être un poids pour toi ni pour ta mère...
- Ma mère est très heureuse de t'aider, c'est elle qui l'a proposé, pas moi. Quant à moi, j'aime bien que tu sois là avec les jumeaux, j'aime bien vous avoir à l'appart'. Tu es loin d'être un poids pour qui que ce soit. Mais, dorénavant, dès que ça ne va pas, je suis là. Et ma mère aussi. Ok ?

Je le sens hocher la tête tandis qu'on est toujours planté en plein milieu de notre toute petite cuisine.

A Blessing In Disguise. (Narry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant