19. Tu n'es pas crédible du tout !

552 45 27
                                    

[Résumé : Hayden et Alec se dispute.]

Lui.

- Pour ton prince charmant qui vient te sauver, souris-je.

Hayden sourit face à ma réplique avant de se reconcentrer.

- Bon, Cassie a la priorité sur ta mère. Elle est le docteur mis à sa charge et pas moi. Je peux être remise en examens et tout le bordel. J'ai déjà fais beaucoup pour ta mère tu sais, m'explique Hayden.

Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser. Il y a dix minutes, Hayden et moi nous engueulions, et puis maintenant elle semble... Plus professionnelle.

- Je... Ok.

- Alec, je suis dés... Commence-t-elle.

- Non, c'est bon. Je repasserai plus tard. Pour ma mère, précise-je avant de sortir.

J'ai bien compris qu'Hayden ne me considère pas comme son ami. On est trop différent pour elle, je ne comprends pas ! Je marche dans les rues, perdu dans mes pensées. Je pense à tout et n'importe quoi. Une poubelle à le malheur de rencontrer mon chemin et je shoote dedans. Énervé ? Pas vraiment. Je me sens comme un idiot. Bien, faisons le point: demain, je reprendrais le travail. Hayden doit me haïr. Léana est je ne sais pas où. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Max est à son travail. C'est dans ces moments-là que j'aurais aimé être avec Julie. Avec elle, je n'ai pas besoin de parler ou d'être différent. Mon silence lui suffit. Ai-je merdé encore une fois ? J'ai dégager Julie de ma vie pour Hayden. Je ne suis même pas sûr que cette dernière soit au courant. Peut importe de toute façon. Ce qui est fait est passé.

Je rentre au loft. Avec un peu de chance, Léana y sera. Je toque en espérant que Léana ne travaille pas. Une fois, deux fois. A la troisième fois, ma colocataire m'ouvre.

- Alec ? S'étonne Léana.

- En personne, lui réponds-je en haussant un sourcil.

J'essaie de sourire mais l'image d'Hayden apparaît dans ma tête. Son sourire, son bonheur et toutes les emmerdes qu'elle m'a causé. MERDE.

Léana me laisse passer et je vais m'enfermer dans ma chambre.

- Alec, tu ne peut pas rentrer et faire comme si de rien n'était. Regarde dans quel état tu es ! Hayden s'est inquiétée toute la nuit dernière. Où était-tu ?

Comment ça "Hayden s'est inquiétée pour moi" ? Je dois l'oublier et passer à autre chose... Non, je dois la garder, c'est mon rôle de la protéger ! Non, je ne lui dois rien du tout... Merde, je ne sais pas. Je suis perdu.

- C'est une trop longue histoire, souffle-je.

- J'ai tout mon temps, réplique ma colocataire.

Elle se met, les mains sur ses hanches, devant la porte de ma chambre en prenant un air sérieux et méchant.

- Peine perdu, tu n'es pas crédible du tout, rigole-je.

Si Hayden m'a énervé et mis de mauvaise humeur, Léana, elle, me redonne du sourire.

- Mais cela marche ! Regarde, tu rigole, s'exclaffe ma coloc'.

Je me dirige dans le salon après avoir pris une bière dans le frigo. Léana ne me quitte pas d'une semelle.

- Je... Bon. Ma mère est à l'hôpital, elle va bien. Je me suis disputée avec Hayden et...

Nous nous asseyons sur le canapé.

- Pourquoi tu ne m'as pas dis pour ta mère ? Et Hayden... Intervient Léana en me prenant les mains.

Je la regarde en souriant. Elle me fait pensé à moi lorsque j'interromps Hayden. Pourquoi tout me ramène à celle-là ?

- Laisse-moi finir ! Je me suis disputé avec Hayden. Pour elle, on est trop différent. Je suis dans le monde des "pourris gâtés riches" tandis qu'elle, elle est juste réaliste je suppose.

- Hayden a vécu dans un monde différent du tient, tout comme moi. Nous ne voyons pas les choses de la même manière, c'est tout. Elle finira par revenir vers toi, réfléchis Léana.

- J'ai fais des efforts pour la comprendre. J'ai même fais démissionner Julie. Je m'excuse quand on se dispute. Je...pff. J'ai tout fais Léana, tout ! Désespère-je.

- Quand on se contente de tout, il n'y a plus rien qui nous contente vraiment ! Tu réfléchis trop, je peux voir de la fumée sortir de tes oreilles ! Sérieusement, apprend juste à apprécier les moments de ta vie, comble ma coloc.

- Depuis quand tu es devenue philosophe toi ? Ironise-je en lui ébourifiant les cheveux.

Elle pousse un petit cri de surprise avant de se jeter sur moi et de faire la même chose.

- Regarde toi ! Tu es amoureux d'elle ! Est-ce qu'elle le sait au moins ? Je suis sûre qu'elle te comprendrai si tu lui disais !

- Je ne suis pas amoureux d'elle. C'est juste que je l'aime bien ! Réplique-je.

- Tu en pinces pour elle. J'ai déjà vu ce regard un million de fois !

- L'amour c'est quoi en vrai ? C'est des conneries. J'aime bien être avec Hayden mais est-ce que je l'aime vraiment ? Non, je ne pense pas. Pense-je à voix haute.

- C'est ce que tu veux me faire croire ou ce que tu veux te convaincre ?

J'en reste bouche-bée. C'est vraiment une philosophe ou quoi ? Je hausse les épaules. Je n'ai aucune idée de ce que je peux lui répondre.

- Je ne veux pas d'une relation sérieuse avec Hayden. C'est une femme attirante, pas superficielle, intelligente... Je ne suis même pas sur de savoir ce que je ressens. De l'amitié mais pas de l'amour. Je ne crois pas à ces conneries d'amour.

- Tu n'es pas très romantique toi ! S'exclaffe Léana. Écoute, voici ce que je te propose : je parlerai avec Hayden et vous deviendrez des amis. Aussi simple que ça ! Ensuite, tu te rapproche d'elle doucement, propose lui un cinéma, évite de parler de ton héritage et tout le bordel.

Est-ce vraiment ce que je veux ? Je songe jusqu'à ce que Léana me saute dessus pour m'ébouriffer les cheveux. Avec Léana sur moi, je tombe du canapé. Elle se retrouve au dessus de moi. Elle rigole comme une gamine, c'est hilarant. Mon rire aussi doit être horrible, je ne reconnais même pas ma voix.

Léana se dégage de sur moi et s'assoit à côté de moi. Je reste allongé, puis je me relève pour être à sa hauteur. La fenêtre laisse passer le soleil qui illumine ma colocataire. Elle n'est pas moche. Elle est même belle, elle a du charisme et de l'humour. Doucement, elle se rapproche de moi. Elle emmêle ses doigts aux miens. Je ne bouge pas. Je ne sais quoi faire. Elle pose ses douces lèvres sur les miennes. Je ne m'attendais pas à ça. Je n'étais pas prêt ! Je me reprends vite et j'agripe sa tête avec ma main de libre. Je ne pense à rien. Je laisse mes problèmes de côté. Ses cheveux sont si doux et ils sentent si bon. Pendant ces quelques minutes, je suis juste moi.

Toute bonne chose à une fin. Malheureusement. C'est à ce moment que mon stupide téléphone se met à vibrer. Je me détache de Léana. Celle-ci rougit et remet ses cheveux en place. Je ne m'étais même pas rendu compte que je les ai emmêlés. Elle est très mignonne quand elle rougit.

Je regarde le message. C'est encore ce numéro inconnu. J'ai peur d'avoir fais une connerie encore. Merde. Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?

- Qui c'est ? Demande ma coloc'.

- Personne.

"Je suis dispo ce soir, 23h. C'est ok ? Bisous chéri"

Puis, une adresse est écrite dans un autre message.

Urgentiste ou EntrepriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant