18. Arrête de chialer et portes tes couilles !

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[Résumé : Alec reprend ses esprits et rend visite à sa mère à l'hôpital. Il y rencontre Hayden.]

Elle.

- Tu rigoles ? Je ne suis pas aussi parfaite que tu le dis ! Pourquoi tu dramatises toujours tout ? Tu as quelques problèmes et c'est la fin du monde ! Non, mais tu t'entends ? Arrête de chialer et portes tes couilles un peu ! J'ai peut-être une famille adorée mais toi tu as de l'argent. L'argent manque dans les rues, comme le dirait un patient que j'ai eu. Mais, moi, je suis heureuse comme ça ! Tu fais toujours ta victime. Je... Je prends des risques chaque jour. Chaque jour je soigne des patients et chaque jour, il y en a qui meurent. Quelquefois, tu te dis "Et si j'avais fait une autre méthode ?" pour le sauver. Je porte cette peur d'échouer et je dois continuer de vivre avec cette responsabilité. Tu pourrais, toi, vivre avec cette responsabilité toute ta vie ? En médecine, tu dois prendre des décisions que tu juges bonnes mais tu peux aussi en subir les conséquences. Alors arrête de te plaindre à chaque fois et agis ! Merde. Je suis venue t'aider hier soir, et tu ne m'as même pas remercié. Tu as trop de fierté c'est ça ? Tu en as bien profité pour baiser hein ? C'est vrai que tu as d'excellentes raisons d'être en colère !

- Pourquoi me fais-tu la leçon ? Tu crois que je ne le sais pas tout ça ? J'ai merdé ! Ne me parle pas de ton monde et faire genre que tu es meilleure. "Madame a des décisions importantes à prendre, attention !" Tu crois que tout le monde est comme toi ? Que l'on pense tous comme toi ? J'ai été assez gentil pour ne pas te foutre à la porte. Je me suis même confié, un peu, à toi et pas à Léana. Alors arrête, toi aussi, de te plaindre.

Et voilà comment je me retrouve à m'engueuler avec Alec. Il a commencé à se plaindre alors qu'il a tout !

- Je rêve ! Toi, tu as été gentil ? La bonne blague ! Tu sais quoi ? Tu as totalement raison. Je n'aurai pas dû faire des efforts pour ta mère. Je n'aurai pas dû la mettre en haut de la liste d'attente pour faire des examens. Moi aussi, j'ai merdé sur ce coup-là. D'ailleurs, je vais aller enlever ma déposition. Ça tombe bien, elle n'était pas ma patiente.

Nos hurlements doivent s'entendre jusqu'au bout de la rue. Suite à ces paroles, je me dirige vers l'hôpital, énervée.

- Hayden, attends ! Crie énergiquement Alec.

On se croirait dans un film, ironique ! J'ai pourtant trop d'espoir. Je me retourne en mettant les mains sur les hanches.

- Quoi encore ?

- Ne fais pas ça, s'il te plaît. Pas à ma mère ... Tente Alec.

Quoi ? J'ai dû mal entendre ! Au lieu d'entendre des putains d'excuses, il me sort des "pas à ma mère" ?

- Va te faire enculer, hurle-je hystérique.

Je me dirige vers l'hôpital alors qu'Alec me court après en m'appelant. Supplie-moi connard.

En entrant dans l'hôpital, une autre urgentiste, Cassie, m'arrête.

- Colt, je peux savoir pourquoi tu t'es occupée de ma patiente sans m'avoir consulté ?

- Je l'ai juste inscrite sur la liste des examens, rien de grave, argumente-je.

- "Juste" ? C'est ma patiente, c'est à moi de prendre les décisions ! Et puis, c'était à moi d'en informer la famille, pas à toi ! M'engueule l'urgentiste.

- Peut-être, mais tu crois vraiment que la famille Reese a confiance en toi ou en moi ? Je les connais, pas toi, proteste-je.

- Ce n'est pas une raison !

Et voilà comment je me retrouver à m'engueuler avec une collègue. Super la journée.

À côté de moi, Alec a assisté à toute la scène. Il ne manquerait plus qu'il en rajoute une couche pour bien m'énerver et me foutre la honte devant tout l'hôpital.

- Vous êtes monsieur Reese ? Interroge ma collègue.

- C'est cela, répond l'intéressé.

- Veuillez me suivre, j'aimerais vous parler à propos de votre mère.

- C'est gentil, mais j'aimerai que ce soit Hayden qui s'occupe de ça. Explique Alec.

Attendez. Pause ! J'ai bien entendu ?

- Je vous demande pardon ? Continue Cassie surprise.

- Vous m'avez très bien entendu.

- Je... Ce n'est pas possible. Le docteur Colt a d'autres patients. De plus, il est interdit d'avoir une relation patient-docteur, prouve-t-elle hypocritement.

- Cela tombe bien, nous n'avons aucune relation si ce n'est qu'elle est juste ma colocataire, poursuit Alec.

Je regarde la scène, ahurie et choquée. Je m'attendais à tout, sauf cela. Jusqu'où ira cette discussion ? Les autres médecins ont cessé leurs activités si bien que Nina du leur rappeler.

- Que tout le monde reprenne son travail, gronde Nina. Et vous, arrangez-moi cette situation !

- Hum. Bon, je ... Commence-je hésitante.

- Monsieur Reese, attendez dans la salle d'attente s'il vous plaît, j'aimerais parler à ma collègue, m'interrompt Cassie.

- Bien sûr. Mais je veux vraiment que ce soit Hayden qui s'occupe de ma mère, dit mon colocataire.

- On verra, en conclut ma collègue.

Alec me lance un regard comme s'il avait pitié de moi avant de s'engouffrer dans la salle d'attente. Il m'énerve !

- Je ne me répéterai pas Colt. Je veux que tu dissuades Alec, me menace l'urgentiste.

- Je ne ferai rien ! Crie-je.

- Madame Reese est ma patiente. Je peux très bien demander une remise en examens pour toi.

- Ah quoi cela t'avanceras ? Dois-je te rappeler que c'est la volonté du responsable du patient ?

Cassie et moi nous menaçons du regard.

- Très bien, j'en parlerai à Alec. Mais, je veux que tu laisses son nom dans la liste des examens et que, s'il lui arrive quelque chose c'est toi qui en assumeras les conséquences, dis-je en désignant la mère d'Alec.

- Tu ne veux pas me dire comment faire mon travail aussi ? Réplique cette dernière.

- J'aimerais bien.

Suite à cet échange, je vais retrouver Alec dans la salle. À ma vue, il se lève et il vient à ma rencontre.

- Alors, tu es le doct...

- Connard, tu te prends pour qui ? Murmure-je pour éviter de déranger les autres patients.

- Pour ton Prince Charmant qui vient te sauver, sourit-il.

Urgentiste ou EntrepriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant