J'ai un rendez vous chez le psychologue aujourd'hui.
Ma mère m'avait obligée à prendre des rendez vous chez ce médecin, que j'imaginais jeune et jolie, avec des lunettes aux montures fines et blanches.
Je la voyais blonde et grande, un peu maigre, avec un sourire éclatant et des dents blanches, qui porte des top sage couleur crème et des ballerines noires tous les jours.
C'est comme ça que j'ai finit par "juger" les gens: au son de leur voix et de leur rire.
C'est ainsi que je voyais à travers cette psychologue, une espèce de girafe, sans méchanceté. Et à travers Marcus, je voyais un tigre.
C'était d'ailleurs à propos de lui que j'avais pris ce rendez vous en plus.
Car après tout, parler avec cette girafe me faisait pas mal de bien.
- Bonjour Blue, tu peux entrer, me fit-elle, alors que j'entendais la porte s'ouvrir. Je me levais lentement et dépliais ma canne, avant de me diriger à taton vers le son de sa voix.
Le son feutré de mes chaussures sur la moquette me rassura, et je pris place dans un siège au hasard, me guidant doucement pour ne pas tomber.
- alors, Blue ? Pourquoi es-tu venue ?
Je commençais à réfléchir à la façon de tourner ma phrase, puis j'abandonnais mes résolutions, avant de commencer de but en blanc:
- je vais le quitter.
Je sentis qu'elle se racla la gorge, un petit peu surprise, mais j'avais l'impression qu'elle avait prévu le coup. Elle m'observa quelques secondes, avant de reprendre, de sa jolie voix cristalline:
- j'imagine que tu y a beaucoup réfléchi.. Veux tu me dire pourquoi ?
- parce que j'ai peur, je repris, tentant de ne pas mâcher mes mots.
- ah, la peur. Cela pousse à de nombreux actes, tu ne trouves pas ?
- je sais mais.. Je ne peux pas... Continuer.
- explique moi.
Je poussais un long souffle et débitais alors les paroles qui me trottait dans la tête depuis quelques semaines.
Tout avait commencé quand j'avais fait ce cauchemar, tres réaliste. Mes interrogations et remises en questions avaient pris pour point de départ la façon dont je m'étais réveillée, réalisant que Marcus n'était pas là.
Marcus dormait avec moi depuis quelques temps, et ma passion pour lui avait atteint des sommets incommensurables.
Au sortir de cet affreux cauchemar où des loups me poursuivaient, Marcus n'était pas la. Le lit était froid, ce qui signifiait qu'il m'avait laissé depuis longtemps.
J'avais essayé de me lever, et d'allumer la lumière, mais je ne savais absolument pas où je me trouvais dans ma chambre. J'étais perdue ! Dans la propose chambre ! Le noir autour de la vue semblait s'intensifier, et j'étais complètement et désespérément aveugle.
Et Marcus n'était pas là.
J'ai compris plus tard, que Marcus ne s'était pas endormi avec moi: il m'avait bordé, puis était rentré chez lui, car ma mère dormait chez moi ce soir là.
Mais je l'avais oublié, j'étais profondément sûre qu'il était la, avec moi.
Et c'est là que j'ai réalisé que j'étais totalement dépendante de lui: pas seulement au niveau des sentiments, mais également au niveau physique. Marcus m'assistait, dans tout ce que je faisais, et j'avais finis par prendre l'habitude qu'il fasse les choses à ma place.
Fusse-t-il être idiote pour penser que je pouvais continuer ainsi. Non. Je devais être autonome, je m'étais jurée ne plus avoir besoin de personne.
Quand j'eus finis ma logorrhée, je jouais avec mes doigts et une ficelle de mon sweat shirt, la tête baissée.
- et tu penses que rompre est une meilleure idée ? Questionna justement le médecin.
- oui, soufflé-je, ayant préparer une réponse à cela. Je suis trop amoureuse de lui. Et je vais finir par en souffrir. Je suis d'avis qu'il faut limiter les dégâts. Je vais avoir mal, certes. Mais j'aurais moins mal aujourdhui, que demain. Je dois arreter. Ce n'est plus sain.. C'est tellement fort...
Je me perdis dans mes pensées.
- j'ai tellement, continuais-je, tellement peur qu'il s'en aille, qu'il me laisse tomber. J'ai si peur d'avoir encore mal, plus qu'avec Dylan.. Je ne veux pas souffrir, j'ai déjà assez supporté comme ça.
- et comment penses-tu qu'il va réagir ?
Je le mordis la levre. Si discuter de ça avec ma psy me provoquait des ondes lointaines de douleur acide, annoncer à Marcus que je voulais arreter allais me terrasser. Mais je préférais me frapper seule et une bonne fois pour toute, que de donner l'opportunité à n'importe qui de me blesser à bout portant à plusieurs reprises, sans que je ne puisse faire grand chose.
***
J'étais assise sur le canapé, avec Marcus, et il me lisait un de ses livres préférés.
J'avais le coeur qui semblait s'étirer, et j'appréhendais l'instant où il se déchirerait.
J'avais mal, terriblement mal.
- maman est mort aujourd'hui. Ou hier, je ne sais pas...
- Marcus..
- oui, c'est moi, répondit-il, son rire emplissant ma chambre, me brisant l'esprit.
- je... Je peux te parler ?
Je sentis qu'il se raidit, anticipant la suite.
- qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- il faut que.. Je... Ne peux plus, je ne pense pas... Tu... Je suis désolée Marcus, mais nous... Ce n'est pas...
- arrete, Blue. Arrete tout de suite.
Il me lâcha la main, et elle retomba pathétiquement sur mon ventre. Je serais les dents, luttant contre les larmes qui menaçaient d'inonder mon visage.
- Marcus, repetais-je. J'ai pris ma décision. Je rompt avec toi, achevais-je, tandis que mon coeur s'effondrait.
Il se releva et je sentis ses mains chaudes prendre les miennes.
- pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu mens ?
- parce que je ne veux pas être assistée, articulais-je difficilement, sentant ma gorge se serrer.
- comment ça ? Sa voix tremblotant me donna envie de l'embrasser et de le rassurer, mais je devais continuer.
- c'est trop fort. Trop fort, et on finira par être déçu l'un et l'autre, Marcus. Plus les jours passent, plus la douleur que je vivrais augmente. Je ne veux pas etre brisée.. Tu peux comprendre ?
Il ne répondit pas. Un instant, je cru être seule dans la piece, mais quand j'entendis son cri de rage rententir en même temps que du verre brisée, j'eus peur.
- Marcus ! S'il te plait, calme toi.. ! Fais le pour moi, dis-je, pitoyable.
- tu veux que je te dise ? (Sa voix etait emprunte de colere, et je pouvais presque sentir mes poils tressaillir sous son regard noir). Tu n'est qu'une putain d'égoïste. Une égoïste, c'est tout ce que tu es Cara.
Le fait qu'il utilise mon prenom me fit si mal, me ramena si loin en arrière..
- tu t'es foutu de moi. Depuis le début. Je... Je t'aime putain, Cara, qu'est-ce qu'il te faut de plus ? Qu'est-ce que tu veux ?
- ce n'est pas ça, ce n'est pas toi..
- alors dis moi, dis moi... Je t'en prie, je t'en prie Blue, je suis perdu..
- je...
- dis le. Si tu ne veux plus jamais me voir, et que je disparaisse, dis le. Dis moi que tu regrettes tout ces moments, que tu veux tout oublier.
- Marcus... Je ne peux pas..
- dis le ! Sinon je resterais.
- Je...
Ma gorge s'assècha, alors que je prononçais les dernières paroles qui eurent raison de moi.
- je ne veux plus de toi. Je regrette tout. Adieu, Marcus.
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Hey
C'est nul, désolée.
J'ai pas d'inspiration en ce moment ça m'énerve.
Bonne lecture.
