22 # La fable du faible

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Tout cet ensemble faisait d'elle une personne fragile, et, malgré mes expériences douloureuses avec ce type de fille et malgré les incessants avertissements de mes proches, cela faisait parti pour moi de son charme. Une femme à protéger, une femme à aider... Allez savoir pourquoi cela me fait quelque chose... Là où je me suis bien fait baiser, c'est que derrière cette apparence de fragilité se cachait un esprit manipulateur et pervers, profitant de la faiblesse psychologique due à mes sentiments pour m'extorquer de l'attention, des services, et quelques poignées d'euros.


Petit aparté : ma faiblesse psychologique était probablement en partie due au contexte professionnel qui nous liait Sandy et moi. Vous avez une personne qui vient régulièrement chez vous pour vous aider dans vos tâches quotidiennes, qui assiste donc à vos difficultés et vous aide à pallier vos faiblesses. Vous êtes à nu devant cette personne, si bien que vous perdez votre rationnel et votre objectivité. Vous pensez voir en cette personne énormément de qualités car elle vous aide, mais vous oubliez qu'elle vous aide parce qu'elle est payée pour ça, non pas parce qu'elle vous aime.

Pendant tout ce temps, alors que quand j'allais vers elle pour essayer de faire avancer notre relation,malgré tout ses lapins, elle se laissait parfois aller à un certain jeu de séduction, parfois elle me repoussait, elle ne m'a jamais dit clairement ni qu'elle voulait sortir avec moi, ni qu'elle ne le voulait pas. Et pourtant je lui ai demandé clairement : « tu sais,tu ne serais pas la première à me mettre un râteau, alors si tu n'oses pas par peur de me vexer, fais-le quand même, parce que cette situation d'entre-deux est de plus en plus dérangeante ». Et cela n'a rien changé évidemment.

Pire que ça, quand elle voyait que je m'intéressais à d'autres filles, notamment quand j'étais au téléphone ou que je recevais des messages, cela l'énervait. Elle se comportait comme une petite amie jalouse et possessive alors qu'elle n'était pas ma petite amie ! Ça, ça m'a mis la puce à l'oreille. Je lui ai fait comprendre que je n'étais pas sa propriété, et que puisqu'elle ne répondait pas à mes attentes,elle n'avait aucun droit de se plaindre que je me désintéresse d'elle au bénéfice d'autres filles.

Le hasard des choses a fait quel'entreprise qui l'emploie m'a attribué une nouvelle auxiliaire de vie. Question de concordance de planning. Peut-être que j'ai été inconsciemment guidé par mon instinct de survie, mais à aucun moment je n'ai spécifiquement demandé que ce soit Sandy qui me soit réattribuée. À ce moment-là, nous sommes début mars, et je me dis que le fait de ne plus avoir de relations professionnelles avec elle pourrait peut-être faciliter une relation normale, qu'elle soit amicale ou amoureuse. Et bien non.

Je n'étais plus un bénéficiaire chez qu'il intervenait, donc je ne lui étais plus utile. Elle abloqué mon numéro, ne répondait jamais à mes SMS alors que je lui demandais simplement des nouvelles. J'ai fini par me faire une raison et à passer à autre chose. Évidemment, après un mois sans que je lui envoie le moindre mot, elle est revenue à la charge.Suis-moi je te fuis, fuis moi je te suis. Triste réalité.

Nous arrivons à l'élément déclencheur. Il y a 10 jours, j'ai fêté mes 30 ans avec mes amis,l'alcool coulait à flots et la musique explosait tous les tympans à des kilomètres à la ronde. Elle a choisi ce soir-là pour m'envoyer une flopée de messages dans lesquelles elle s'excusait et où elle me promettait qu'elle ne me mentirait plus, qu'elle voulait repartir à zéro. Je lui ai simplement répondu que si elle voulait faire ça,elles devraient avant dissiper tous les doutes que j'avais sur elle,sous-entendu me dire la vérité et rien que la vérité. Nous avons convenu d'un rendez-vous vendredi. Encore une fois, elle n'est pas venue, toujours à renfort de prétextes fallacieux.

Le jour même, je n'ai pas trop réagi.Mais le samedi matin, j'ai littéralement pété un plomb. Je lui ai envoyé une rafale d'insultes en la sommant de ne plus jamais me contacter, de sortir définitivement de ma vie car elle me gangrenait, et que je n'avais pas besoin de ça. C'était la goutte d'eau de trop, et le vase aurait déjà dû déborder depuis bien longtemps. S'en est suivi un échange d'injures sous le coup de la colère, que j'ai malgré tout essayé de tempérer vers la fin, sans pour autant la réinviter à revenir vers moi. Je supprime son numéro de téléphone, j'efface toutes les conversations (je les ai tout de même conservé, par instinct ou guidé par ma bonne étoile, sur une clé USB, car dans ses textos figurent beaucoup d'éléments qui valident tout ce que je vous ai raconté, et dans la situation dans laquelle je suis aujourd'hui, cela me sera sûrement utile).

Confessions InfirmesWhere stories live. Discover now