Merci Valérie !

26 4 6
                                    

  PDV Kate

  C'est quoi l'histoire? On écoutait tranquillement la chanson,  qui d'ailleurs était superbe quand Klaus est tombé et à commencer à vomir du sang. Qu'est-ce qu'il a? D'abord dans sa suite, il a saigné du nez et maintenant ça? Les ambulanciers arrivent et commencent
Les premiers soins avant de le mettre sur une civière pour le transporter à l'hôpital. C'est à cet instant que je surprends une conversation entre la directrice, Cèd et James :

- Vous étiez au courant? demande-t-elle furieuse.

Je  crois ne l'avoir jamais vu dans cet état. Elle a les larmes aux yeux, sa malice habituelle a disparu. Cèd et James font oui de la tête.

- Je suppose que c'était ça, cette chanson, son au-revoir?

- Oui, dit James. Il voulait que je lui laisse au moins cette liberté.

- Jusqu'à quel point c'est grave? demande la directrice.

- Je crois que son corps a atteint sa limite, répond Cèd.

Qu'est-ce qu'ils racontent? C'est quoi cette histoire de limite? Qu'est-ce que Klaus a exactement?

- De quoi vous parlez? Hurlé-je presque, sans savoir pourquoi.

  Ils se tournent vers moi, je me fais rejoindre par Erica, Valérie et Skevy.
Je n'ai même pas la force de m'énerver en voyant la tête de cette dernière.

- Rien, dis Cèd

- Ce n'est pas rien, répond Valérie. C'est vrai, il est arrogant, égocentrique, suffisant et moqueur mais c'est toujours notre camarade, on a le droit de savoir...

- Vous allez faire quoi si je vous le dis? Vous avez passé tout le trimestre à le charrier et le traiter de raté. Maintenant vous vous inquiétez? Ne me faites pas rire.

  La directrice fond en larmes, James la prend dans ses bras. J'ai comme une boule dans l'estomac, ce qu'elle vient de dire est tout à fait vrai. Quand il est arrivé, juste parce qu'on a eut une petite altercation, je l'ai catalogué. Je n'ai pas cherché à le connaitre pourtant, il n'a pas une seule fois fait preuve de méchanceté même quand il a eu "ça".

- Demande lui de t'en parler à son retour. Lui, peut t'en parler sans problème, me dis posément Cèd avant de partir.

- Nous pouvons venir à l'hôpital? demande Erica.

- Non, allez faire vos valises, s'énerve la directrice. On rentre demain matin.

  Personne n'a le courage de la défier dans cet état. Personne ne veut payer les frais de sa tristesse. Nous montons dans nos chambres. J'ai un goût amer dans la bouche qui ne veut pas s'en aller. La nuit promet d'être très longue.

- Eh ça va? me demande Erica.

- Oui pourquoi ça n'irai pas?

- À d'autres tu veux?! On te connais comme si nous t'avons fait, dit Valérie.

Je souris tristement, avant de les rassurer. Ça va, j'irai le voir à son retour comme me l'a dit Cèd. C'est à ce moment que je me souviens que j'ai un copain à qui je n'ai pas souhaité bonne nuit . Je rebrousse donc chemin et commence à le chercher. Il n'est pas dans la salle du défilé et puis zut! Ce n'est pas grave je lui enverrai un texto.

Je prend la direction de ma chambre en repensant, au soir où Moïses est venu me trouver et c'est déclaré. Sans vraiment savoir pourquoi, mes yeux s'arrêtent sur deux silhouettes. Je ne peine pas à reconnaître mon copain avec dans ses bras...une fille. Il l'embrasse. Bizarrement, je sens un poids disparaître sur mon coeur. Je m'en vais, et c'est alors que je me souviens que  Klaus le surnomme “le guignol ”. Il n'y a pas à dire, ce gars est vraiment détestable! Il aurait pu me dire qu'il a vu ce que je viens de voir. Non, je ne l'aurais jamais cru. J'arrive très vite dans ma chambre, Erica et Valérie sont déjà couchées. Je vais prendre une douche bien chaude avant de m'allonger à mon tour. Au bout de quelques minutes ou heures, je n'ai pas compté, je constate que le marchand de sable a encore oublié de me rendre visite. Je prends mon téléphone et écrit à Cèd.

«Comment il va?»

« Son état n'est pas bon mais il est stable. Son médecin traitant est arrivé, ils sont en chambre de soins intensifs. Tu ne dors pas, peluche? »

« Je n'y arrive pas. S'il te plait, tu pourrais me parler de lui? »

« Tout ce que je peux te dire c'est qu'il est comme un kinder, croustillant à l'extérieur et fondant et moelleux à l'intérieur. Il faut juste trouvé le moyen de percer sa coque. On n'a pas toujours été les meilleurs amis du monde bien au contraire pourtant, un jour on a constaté qu'on avait beaucoup de point commun et puis c'est arrivé et on est devenu inséparable. La suite c'est un secret malheureusement »

Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire au début de ce SMS mais, le mot secret m'a stoppé net.

« Qu'est-ce qui est arrivé? Allez tu peux pas t'arrêter là, c'est pas du jeux!»

« Demande lui toi-même quand tu le verras. Bon, maintenant tu dors on rentre demain. »

« Lui aussi rentre avec nous n'est-ce pas? »

« Non désolé! Mais, ce n'est pas pour maintenant. On va devoir faire sans lui comme avant. »

« De quoi tu parles? Il ne reviendra pas? »

« Non, j'en doute très fort. Bon bonne nuit peluche. »

Mon cœur se serre étonnement et une montée d'eau salée m'assaille.

« Bonne nuit Teddy.»

  C'est quoi cette histoire? Pourquoi il ne reviendrait pas? Ce n'est pas possible, il y'a trop de choses qu'il me doit.

- C'est bon, on va à l'hôpital, habille toi.

  Je sursaute pour voir une Valérie habillée avec un manteau en main qu'elle me tend. Elle part ensuite vers Érica.

- C'est bon? On y va? demande t'elle à Érica.

- Oui sinon elle va déprimer jusqu'à plus soif.

- Vous m'expliquez ce que vous faites? demandé-je un peu perdu.

- Bah on t'accompagne à l'hôpital pardi! me dit Valérie comme si elle émettait une évidence.

- Vous êtes folles, dis-je en souriant.

- C'est pour ça que tu nous aimes, renchérit Érica.

Nous sortons de l'hôtel discrètement et là, je réalise que je ne sais pas à quel hôpital on l'a amené.

- TAXI!!! Hôpital général s'il vous plaît!!!!

Erica et moi regardons Valérie avec des yeux ronds. Comment elle sait ça?

- Me regardez pas comme ça, je l'ai lu sur l'ambulance. Je me suis dis que ça serait utile.

- Tu es la meilleure Val, dis je.

- Je sais! Je sais!

  On ne met pas longtemps à arriver à l'hôpital. La première chose que je vois c'est Klaus et un homme qui se dirigent vers une voiture. J'accours dans leur direction, je m'arrête juste devant la voiture.

- Eh le raté!!! On n'en a pas fini tous les deux, où crois tu aller comme ça?

  Il s'arrête, se tourne vers moi me sourit de toute ses dents avant de me lancer :

- Toi, je te trouve bien familière avec moi. Mais déjà, tu es qui au juste?

Merde! le " contrat" qui stipule qu'on est plus rien l'un pour l'autre. Maintenant il fait mine de ne pas me connaître

- Fait pas ton imbécile, tu as beaucoup de compte à me rendre alors tu as intérêt à revenir très vite et en bonne santé sinon...

Je ne peux pas finir ma phrase parce que les larmes qui coulent me brûlent les joues et ma gorge est nouée. C'est incroyable comment il garde le sourire alors qu'on voit bien qu'il est au plus mal.

- Une jolie fille ne devrait pas pleurer, ça fait tâche, me dit il avant d'entrer dans la voiture.

    Cèd vient me rejoindre et me sert dans ses bras.

- Il va revenir n'est-ce pas? Dit le moi s'il te plait.

- Il est le seul à savoir la réponse, mais bon, on sera fixé au moment opportun. Je n'aurai jamais cru que tu viendrai ici, lui non plus d'ailleurs, fit il en souriant.

Merci Valérie !

Elle & MoiWhere stories live. Discover now