Chapitre 3 :

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- Allez, bouges-là d'ici.

- Non, pas avant que tu n'aies fait quelque chose pour l'aider !

- On ne peut pas l'aider, si elle se réveille elle survivra. Si ce n'est pas le cas je n'ai rien de magique à te proposer. Je suis désolé Chris mais tu connais la procédure.


Affaiblie, à moitié endormie, Emma était allongée dans un lit qu'elle ne reconnaissait pas. Il n'était pas aussi confortable que celui où elle dormait d'habitude qui, lui, changeait d'une saison à l'autre. On pouvait dormir comme un bébé dans ces couvertures de tissus doux et soyeux. Mais là, elle se sentit privée du moindre mouvement.

Où suis-je ? Pourquoi je n'arrive pas à bouger ? Qui parle autour de moi ? Quelle est cette lumière éblouissante au-dessus de mes yeux ?

- Attends... dit-il d'un ton douteux. Elle ouvre les yeux, regardes moi ça Aiden, elle est vivante ! dit l'inconnu d'un ton joyeux.

Qui est-il ? Pourquoi est-ce que sa voix est maintenant si joyeuse ? Suis-je en plein rêve ou en plein délire ? Est-ce mon imagination ?

La petite mourait de sommeil. Ses paupières pesaient lourd sur ses pupilles et ses lèvres refusaient de laisser un petit écart en elles. Tout son organisme était épuisé, avide d'énergie. La petite couleur sur ses pommettes avait disparue, laissant un bleu cadavérique apparaître. Si elle s'était vue à ce moment-là, elle aurait sans doute pensé à l'anémie ou à la déshydratation... Elle réussit à émettre un gémissement et ferma les yeux. Le temps s'écoula tout doucement, c'était un de ces longs sommeils où l'on rêvait de tout et n'importe quoi sans se rappeler de grand-chose. Plein de scénarios lui tournaient la tête. Des gens qu'elle connaissait s'y trouvaient, d'autre qu'elle n'avait jamais vue aussi. Elle revît ce soir de noël où elle découvrit sa passion pour la musique. Mais elle y vit Claire, sa meilleure amie. Il y avait un vendeur de glace et un clown. Tout s'emmêlait comme des pelotes de laine.

Néanmoins, elle ouvrit les yeux. Ces longs cils se séparèrent, deux paupières dilatées se trouvaient entre elles. Elle émit en gémissement aigu tout en s'étirant, signe d'avoir bien dormi. Elle tourna ses yeux dans tous les sens.

Mais qu'est-ce que.. ?!

Elle était enroulée dans des draps bien plus doux que ceux où elle était il n'y a pas longtemps de cela. Elle se leva et sentit sa ceinture abdominale se contracter. La chambre lui était inconnue. Il y avait une grande armoire à sa gauche, un bureau en face d'elle et une table de chevet à sa droite. Les meubles étaient faits de bois massifs et les bords d'argent, les étagères étaient pleines de livres, de partitions et de petites décorations telles que des petits violoncelles, des boules de neige... C'était à la fois beau et alarmant. Une simple décoration assortie à sa personnalité. Emma dirigea son regard vers sa gauche et vit, sorti de nulle part, le même garçon qu'elle avait vu avant son black-out. Cheveux sombres, regard métallique, portant une chemise collante, un pantalon (encore heureux) et des tennis assorties. Elle ouvrit grand les yeux comme le petit chaperon rouge face au grand loup. Sauf que cette fois, le loup avait l'air d'un prince charmant au regard sinistre.

-          « Qui êtes-vous ?! » lui demanda-t-elle, les lèvres tremblante de peur

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- « Qui êtes-vous ?! » lui demanda-t-elle, les lèvres tremblante de peur.

Il s'avança vers le lit et par réflexe, Emma se leva, son cœur battant la chamade.

- « Je ne veux pas t'effrayer, pardonnes-moi d'être sorti de nulle part. » dit-il, tendant la main vers elle.

Elle se serra les mains et fixa celles du jeune garçon. Elle avait pris cette habitude dès ses premières années au primaire, à chaque fois qu'elle se sentait angoissée elle les serrait fort et se concentrait sur leur froideur. Ses mains étaient toujours glaciales.

- « Je ne t'ai pas kidnappée ou autre chose, si c'est ce que tu penses. Tu n'as pas à avoir peur de moi. Demandes-moi ce que tu veux savoir et je te répondrai avec sincérité. »

Il parlait calmement, cherchant à gagner la confiance de celle qui se trouvait à un mètre de lui, bourrée de toxines déclenchées par la peur. Cependant, malgré la complexité de la situation, une petite voix au fond d'elle-même lui murmurait progressivement qu'elle n'avait rien à craindre. L'avait-il hypnotisée ? En tout cas, elle se servi de tout le courage qui lui restait en elle-même et pris parole. Ignorant son ventre qui, depuis son réveil, n'arrêtait pas de crier famine.

- « Je... » Soupira-telle. « J'aimerai qu'on m'explique ce que je fais ici, dans cette chambre où je n'ai jamais mis les pieds. Et puis, surtout... J'aimerai savoir ce que vous faîtes ici. » continua-t-elle.

- « Très bien. » dit-il en souriant légèrement. « Tu as fait une attaque, tout à l'heure. Heureusement pour toi, j'étais au même endroit. Je t'ai prise en charge. »

Ses mots l'attaquèrent comme l'éclair s'abattait sur un arbre, tout d'un coup et sans prévenir. Ils la remémorèrent de ce qui s'était passé. Tout était vague mais elle se rappelait d'avoir eu mal et l'avoir vu, lui.

- « Oh et d'ailleurs, tiens, c'est à toi. » D'un geste, il lui tendit son téléphone portable ainsi que ses écouteurs. Elle le prit d'une main.

- « D'accord, ça répond à une partie de ma question. Même si rien ne me le prouve. Maintenant, dîtes-moi, où sommes-nous ? »

- « Pas la peine de me vouvoyer, Emma... »

Mon prénom ? Mais... Je n'ai pas mentionné mon prénom, comment est-ce que...

- « Ça va. tout le monde vous connaît, les Saxton. » Déclara-t-il en appuyant sur le dernier mot.

- « Je ne te vouvoierai pas, si c'est ce que tu veux. Explique-moi juste où nous sommes. Ce n'est clairement pas un hôpital. »

Effectivement, la pièce était bien trop chaleureuse pour un hôpital. Les fenêtres grandes ouvertes laissaient passer la lumière du jour, la couleur des murs plutôt chaude et la décoration parfaitement faite laissa Emma à l'aise.

- « Ça, c'est plus compliqué à expliquer. Tu comprendras rapidement, ne t'en fais pas. »

- « Hein ?! »

- « Je veux dire qu'ici, tout est fait sur mesure et suite à tes goûts. Regardes autour de toi. Tous les livres que tu vois sont des livres que tu as adorés. Et regardes les tableaux, tous représentant ta passion. La musique. »

- « Vous me faîtes peur... » chuchota Emma.

- « Arrêtes de me vouvoyer. » « N'aies-pas peur, tout ira bien... »

Il lui tendit la main encore une fois. Et par reflexe, Emma s'enfuit. C'est ce qu'il y a de mieux à faire. Pensa-t-elle. Il lui dit de rester mais ne tenta guère de la rattraper, peut-être était-il sûr de la revoir un jour.

Une fois qu'elle claqua la porte, elle fonça dans un couloir où tout le monde la fixait. Ils étaient tous un peu comme le garçon avec qui elle dialoguait il y a une fraction de secondes. Ils avaient ce regard... Captivant. Elle continua à courir avec un seul but en tête : Rentrer chez elle. Oui, le « Chez elle » dont elle se plaignait il n'y a pas longtemps de cela. Elle descendit des escaliers à toute vitesse et faillit tomber à mainte reprise mais ne s'arrêta pas pour autant. Les escaliers étaient longs mais elle préférait cracher ses poumons qu'attendre un ascenseur qui prendrait une éternité à arriver. Tout le monde la dévisageait.

Une fois arrivée au bas des escaliers, elle était à bout. La charmante adolescente patienta quelques secondes de plus et sortit. Enfin libérée et complètement éblouie par la lumière du jour, la petite Saxton respira aussi fort que possible.

Heureusement que je portais ma brassière. Il faut que je rentre.

L'inconnuWhere stories live. Discover now