42 - Un réveil difficile

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Entouré par la garrigue Edward dormait paisiblement. Un vent frais caressa son torse et il s'agita pour se réchauffer. Le jeune homme fut dérangé par des voix et des piétinements. Émergeant de son sommeil, il s'étira brièvement. Courbatures, et muscles endoloris, c'était ses premières sensations. Il grimaça et ouvrit doucement les yeux pour s'habituer à la luminosité ambiante. Dans l'incompréhension face à ce qui l'entourait, Edward s'interrogeait : que faisait-il ici ?

Après un effort de concentration, il se rappela du spectacle et de cette envie irrésistible de se téléporter. N'ayant pas pu lutter, il s'était abandonné. Tout s'expliquait ! Ses souffrances étaient logiques, son corps se remettait des convulsions. Ed voulait prendre la pierre dans sa poche, mais il était nu comme un ver. Il ne faisait pas chaud, et en regardant son bras, il constata qu'il avait la chair de poule.

Il avait vécu une situation similaire durant son enfance. Il s'était retrouvé nu dans les couloirs de son école. Honteux, il avait essayé de se cacher, sans succès... Il était tombé nez à nez sur ses copains de classe. Après avoir subit les moqueries de ses camarades, il s'était réveillé en sursaut comprenant que ce n'était qu'un cauchemar.

Mais aujourd'hui tout était réel ! Il avait la bistouquette à l'air et s'il avait le malheur de croiser un gamin, il serait considéré comme un pervers on l'arrêterait dans le meilleur des cas pour exhibition.

Où était-il ? La végétation était composée d'arbustes, de broussailles et de buissons. Le terrain semblait plutôt aride, en observant bien, Ed distingua de la lavande, du romarin, il devait être dans le sud de la France. Caché par des buis et des genévriers, il était à l'abri des regards indiscrets. Son seul espoir de retour, c'était la pierre, il devait la retrouver coûte que coûte. Les piétinements recommencèrent. Ed venait de comprendre, il était en contrebas d'un sentier fréquenté.

Tel un animal craintif, il progressa furtivement le long de la pente. Arrivé en haut, ses sens étaient en alerte. Il se redressa doucement et distingua un groupe de coureurs s'éloigner. Ed balaya le sentier du regard à la recherche de la pierre. Comment la retrouver parmi tant d'autres ? Ses yeux s'arrêtèrent sur un caillou. Cet aspect, cette forme, il l'avait retrouvée. Le jeune homme était sur le point de s'élancer pour récupérer son bien lorsqu'il fut coupé dans son élan par des exclamations d'enfants. Accroupi derrière un buisson, il épiait.

Deux gamins faisaient la course. Le premier s'arrêta pour se vanter :

— J'ai gagné.

L'autre rétorqua :

— Normal, tu es parti avant ! Tricheur !

— Même pas vrai ! C'est toi qui es jaloux.

La querelle de la victoire fut écourtée par l'arrivée d'un troisième bambin. Bien fatigué, il tirait la langue et son souffle était court.

Avec difficulté, il articula :

— Pff ! Je suis toujours le dernier !

Le deux premiers gamins répondirent affectueusement :

— Normal, tu es le plus petit !

L'aîné entonna :

— On continue ?

Le second riposta :

— Non, on doit attendre les parents !

À l'écart, assis sur le sentier, le cadet s'exclama :

— Hey, regardez ce que j'ai trouvé ! Une jolie pierre !

— Quentin, laisse ce caillou par terre.

L'homme à la hache (histoire mystérieuse, drôle et effrayante)Where stories live. Discover now