Chapitre 2, Le froid

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Quelqu'un appuya sur le bouton d'arrêt d'urgence et le train s'arrêta doucement, lentement, je voyais tout au ralenti, mais tout allait si vite, les secondes défilaient à toute vitesse comme les images atroces dans ma tête. Je pris mes affaires, descendis du train et sentis l'air pur et frais me caresser doucement le visage, les cris et les pleurs résonnaient encore derrière moi, je les entendais mais c'est comme si ma conscience refusait de les entendre, pour elle ce n'était qu'un bruit de fond. Ma gorge était serrée, aucun mot ne pouvait en sortir, je ne sentais plus mon coeur battre, il ne résonnait plus tel un tambour dans mes oreilles. J'avançais lentement, trop lentement, je n'avais plus la force de marcher, mes jambes me semblaient si lourdes, les herbes jaunies me grattaient les cuisses. Il faisait beau mais le ciel commençait à se couvrir, je ressentis soudain un frisson glacial me parcourir les bras et le dos, je m'entourais de mon écharpe en laine et continuais à marcher jusqu'à une forêt où d'autres passagers étaient déjà installés. Je regardais ma montre ; 19h39. Je m'allongeai contre un arbre et pris un gilet et deux pulls dans ma valise avec lesquels je me recouvris. Je pris le dîner qui était dans mon sac : un sandwich, de l'eau, une compote, un babybel et une barre de Mars. C'est au moment où je voulus manger mon sandwich que je m'aperçus que mes mains tremblaient encore, de froid ou de peur, ça je ne sais pas. Après avoir fini de manger et de contempler le ciel changeant, je m'allongeai dans l'herbe verte et douce et pris mon téléphone. Il était maintenant 19h56 et il était chargé à 60 %. Je l'éteignis pour économiser la batterie et me servis d'un des deux pulls comme oreiller, de l'autre, du gilet et de mon écharpe en guise de couverture. Les images de la soirée s'était peu à peu dissipées et je réussis à m'endormir, glacée par la brise d'été.

I Can't Wait TomorrowWhere stories live. Discover now