Le lendemain, je me maudis de ne pas avoir fermé ces fichus volets. Le soleil m'aveuglait. Je jetai un coup d'oeil à mon réveil, il n'était que huit heures du matin. J'aurais voulu me plonger de nouveau sous les couvertures mais j'avais atteint mes dix heures de sommeil et en conséquent, je n'avais même plus envie de dormir. Je regrettais le temps où je pouvais dormir quinze heures sans que ça ne me pose problème.

J'ouvris mon frigo, mais ne tombai que sur des aliments salés. J'enfilai les vêtements de la veille et sortis acheter un déjeuner à me mettre sous la dent.

- Hey ! fit une voix derrière moi.

Je me retournai. Aubrey marchait dans ma direction, son sac à main rebondissant sur sa hanche à mesure qu'elle avançait. Elle me fit la bise et on continua à marcher. Je ne savais pas vraiment où j'allais mais elle, elle semblait aller vers la fac. Hors, je n'avais aucune envie d'y foutre les pieds.

- Qu'est-ce que tu fais debout si tôt ? T'es tombée de ton lit ?

- Je... Non. J'avais faim. Tu vas t'inscrire ?

- Oui, répondit-elle. Mais je vais déjeuner avant. On a rendez-vous avec Chloé, Laura et deux-trois garçons, tu viens ?

- Ouais, bien sûr, pourquoi pas.

Je la suivais docilement, elle allait dans la direction du café d'hier. Je me réjouissais à l'idée de voir Chloé, il fallait qu'on organise un truc pour ce soir, je ne voulais pas me coucher encore une fois à l'heure des poules. On entra dans le café, qui était assez bondé. Aubrey marchait devant moi. Elle se dirigea vers une table dans le fond de la salle, où les tables étaient entourés de canapés au lieu de chaises. J'aperçus Chloé, assise entre Laura et un garçon aux cheveux bruns et ébouriffés. En face, il y avait un garçon, assis du côté du mur. Aubrey se pencha pour l'embrasser, puis elle fit la bise aux autres.

- Devinez qui j'ai ramené ! dit-elle en s'adressant à Chloé et Laura.

Sur ces mots, elle se poussa en écartant les bras pour me désigner. Le regard de Chloé s'alluma et un large sourire prit place sur ses lèvres.

- Thalia ! Assis-toi, enfin, asseyez-vous, les filles, se rattrapa-t-elle.

Aubrey prit place à côté de son petit-ami et je m'assis sur la banquette à sa suite.

Une serveuse vint prendre les commandes. Quoi, il n'y avait pas de céréales ? Je n'avais pas pensé à ça. Je pris un croissant et un café, mais notai dans un coin de ma tête qu'il fallait que j'en achète. Finalement, Chloé rougit violemment et s'exclama :

- Au fait Thalia, voici Zack. Et lui, c'est Maël.

Donc, Zack était le brun à côté de Chloé, et Maël était le copain d'Aubrey, que je n'avais toujours pas vu en face, d'ailleurs, puisqu'Aubrey bloquait ma vision. Je hochai la tête comme pour la première fois et Chloé sourit d'un air enfantin. 

On n'avait même pas fini notre collation qu'Aubrey se leva d'un bond, comme si elle avait été piquée par une aiguille.

- Faut qu'on y aille ! s'écria-t-elle. Laura, bouge ton cul !

Je me levai pour les laisser passer, et on se retrouva seules, Chloé et moi, avec Zack.

- Dis, Chloé, on pourrait aller à une soirée ce soir ? J'aimerais bien bouger un peu, prendre l'air, rencontrer de nouvelles personnes...

Avant que celle-ci put répondre, Zack prit la parole.

- Hé, mon pote organise une soirée ce soir, venez si vous voulez ! Y'aura plein de mecs, d'alcool, on fera des trucs cool !

- Je ne sais pas tr..., commença Chloé.

- Ouais, génial ! m'exclamai-je. On y va ? 

Chloé soupira. Zack se leva à son tour.

- Je t'enverrai l'adresse par message. Fais pas ta timide, et ramène ton cul !

Sur ce, il enjamba Chloé et quitta le café sans un mot de plus. Je fixai les yeux bleu clair de la rousse d'un air suppliant.

- Tu sais pas ce qui se passe à ces soirées, dit-elle.

- Ça, ça veut dire que tu ne veux pas y aller.

- Thalia, la majorité des filles se font violer dans ce genre de party ! Sans rire, je te conseille pas d'y aller.

- Je tiens bien l'alcool, ça devrait aller.

- Je plaisante pas. Fais attention à toi.

- Je n'irai pas sans toi, de toute façon.

- Bon. D'accord. Mais je suis sérieuse, tu feras attention.

- Mais oui, promis !

Elle me fixa un long moment, les sourcils froncés, comme si elle était en colère. Je crois plutôt qu'elle s'inquiétait. Dingue, j'étais majeur et vaccinée, quand même ! Peu à peu, elle perdit son air renfrogné tandis que je finissais mon croissant en mettant des miettes absolument de partout, jusque dans mes cheveux. Elle rit d'un ton léger en me regardant, tout en secouant lentement la tête.

- Je dois aller faire quelques courses, on se rejoint plus tard ? demandai-je.

Elle se leva et hocha la tête. Elle passa devant moi et je la suivis jusqu'à la sortie. Elle m'embrassa sur la joue, me fit promettre de ne pas arriver déjà bourrée, et me laissa sur place.

What If I Can Never Get Over You ?Where stories live. Discover now