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Attention! Ce chapitre est un peu plus noir que les autres.
En effet, la personnalité d'Anastasia s'affirme de plus en plus dans le livre. Je ne peux éviter l'inévitable haha, le personnage que je crée est comme je veux qu'il soit.
Quoi qu'il en soit, ça part en couilles là eheh!
Les âmes sensibles faites gaffe à vous même si il n'y a rien d'extraordinaire!
Ah et je compte sur les fans de Nirvana comme moi pour retrouver les passages des musiques... y a pas mal de références x)
Arvouar, bonne lecture! ♡
Ma soeur est une version améliorée de moi. Obéissante, agréable, sociable, et plus ou moins populaire pour selon qu'elle est en cinquième.
Elle me tape tout le temps sur les nerfs, à faire sa petite miss parfaite. Chaque geste qu'elle fait m'enfonce un peu plus dans le sol.
Bientôt je ne serais plus visible.
-Anastasia, tu débarrasse? Me demande mon père.
-Non, c'était moi hier! Protesté-je. Et j'ai mis la table!
-Peu importe! J'ai dit que c'est toi, alors c'est toi!
Je ne dit rien, et plonge mon regard dans les reliefs de mon repas.
Toute ma famille s'en va vers le salon et je reste seule ici, comme tous les soirs.
J'ai vraiment la flemme de débarrasser.
¤
De sa voix caverneuse, le chanteur égraine les paroles dans mes oreilles.
Ma tête balance doucement en écoutant ce son.
Tout est décalé, le chanteur hurle presque.
Que faire?
Pitié.
Pitié.
Pitié.
Ne m'attaque pas.
Je fixe l'entrée du bus, je prie pour que Mathieu ne finisse pas à la même heure que moi.
Sa tignasse brune passe la porte.
Merde.
Il ne me regarde pas.
Il passe à côté de moi.
Une fille blonde est collée derrière lui et ne cesse de lui parler d'une voix aiguë et insupportable.
Je retiens mes larmes.
Annie ne pleure pas si facilement.
Je monte un peu plus le son.
Je souhaiterais déchaîner un flot de parole, m'énerver contre lui et pouvoir le tuer à mains nues.
Mais je suis faible.
Trop faible.
Je ferme les yeux et me concentre sur le paysage qui défile par la fenêtre.
Maxime sera-t-il sous l'arbre?
Je veux aller le voir.

I'm not like them, but I can pretend.
The sun is gone, I have a led.
The day is done, I'm having fun.

Il faut que je résiste.
Mes ongles tracent des traits sur mon poignet, je les sens lacérer la chair mince et blanchâtre que cache mon manteau. Comme des griffes, comme des couteaux trop éguisés, quelque chose d'incontrôlable.
Lorsque le bus s'arrête, je me décide lentement à descendre, puis j'entame ma marche vers le cimetière.
Comme prévu, Maxime est là, il m'attend.
-Tu m'attends depuis longtemps? Dis-je.
-Pas tant que ça... Ça va?
-Aussi bien que d'habitude, soupiré-je en retirant mes écouteurs.
Alors, ça ne va pas. Tu veux me parler?
Oui, je n'attends que ça depuis tout à l'heure.
Je t'écoute.
C'est... Mathieu. Un garçon que je connais depuis longtemps. En primaire, j'étais amoureuse de lui.
Tu lui as fait part de tes sentiments?
Non. Il avait toujours une petite copine, et j'étais la petite fille solitaire de l'école.
Je vois.
Enfin bref. Ces derniers temps, il me reparle mais bon... On dirait qu'il fait exprès de me... faire souffrir. Et ça me fait mal. Je ne sais pas comment expliquer ça.
Tu ne devrais plus prendre son bus. Et ne plus lui adresser la parole, lui faire comprendre que tu ne veux plus de contact avec lui.
C'est une bonne idée... J'espère que j'aurais le cran de lui dire ce que je pense.

Le soleil se couche, il est 19h.
Mes parents croient que je suis à mon cour de sport.
Cela fait environ cinq minutes que j'ai quitté Maxime.
Je me sentais si faible, et il me regardais avec un air de poisson frit.
Je marche le long de la route, puis je me cale contre un arbre et me laisse descendre le long de celui-ci.
Dans mon sac, la boîte en forme de coeur que m'aVAIT offert mamie se cogne contre mes affaires.
Entendre son bruit cartonné me rassure.
Il me regardait comme un poisson frit... Je vais y penser pendant des semaines.
Je me remet à marcher en soupirant.
Je ne veux pas retrouver ma famille.
¤
23:34.
Je fixe le sablier.
Les grains de sables tombent comme des merdes depuis plus de cinq minutes.
Je voudrais m'enfermer dans cette boîte en forme de coeur et mourir.
Je voudrais ne plus avoir à vivre dans ce monde corrompu par la merde.
C'est l'heure que je déteste.
Vingt-trois heures les jours gris, chez moi ça sonne douleur et soulagement.
Je me transforme en une bête sauvage, un chat teigneux qui fait du mal aux gens.

J'ouvre la boîte.
Le carton crisse.
Le trésor qu'elle contient tinte et brille.
Je m'empare d'un de ces joyeux délicatement.
Je le nettoie, j'en prends bien soin.
Je remonte ma manche.
Les larmes brouillent mes yeux.
Pourquoi? Pourquoi?
Pourquoi ne pas mettre fin à mes jours, au lieu de rester coincée dans ce piège de goudron?
J'essaie de me débattre, mais à quoi bon?
La lame acérée que je tiens entre mon pouce et mon index trace des lignes, des mots.
Je la laisse faire, je ferme les yeux.
La douleur me détend.
Tout ce sang qui coule n'est que libération.
J'ai eu ton avis là-dessus, il dera inoubliable.
Je me coupe le poignet comme un ange se coupe les ailes.

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⏰ Last updated: Apr 27, 2016 ⏰

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AnnieWhere stories live. Discover now