Chapitre 3 Qui est-il ?

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Je cours, voulant à tout prix attraper ce corbeau. J'en ai marre de le suivre chaque nuit, sans parvenir à l'arrêter pour lui demander ce qu'il veut et ce que je dois faire.

Il croasse, zigzaguant entre les arbres. On dirait qu'il me nargue ! Si j'arrive à l'attraper, il fera moins le fier... C'est mes loups qui seront contents d'avoir une bonne viande pour le dîner !

Il se pose bientôt sur un arbre et me regarde, comme s'il me défiait.

- Méfies-toi, je sais monter aux arbres, la corneille ! je le menace.

Il croasse à nouveau, comme pour dire : "essaie toujours !". Je m'arrête au pied de l'arbre et prends mon arc. Je prends également une flèche, et vise ce fichu corbeau. Puis je tire.

À mon grand étonnement, la flèche passe à côté de lui, ratant sa cible. D'habitude, je ne rate JAMAIS ma cible ! Je reste pantoise. Mais le corbeau s'envole, et j'ai juste le temps de tourner la tête pour le voir, lui, ce blond à qui je n'arrive jamais à parler. Il s'avance de quelques pas, restant néanmoins à quelques mètres de moi. Et alors que j'ouvre la bouche pour lui poser une question, la question qui me démange, il sort une phrase. La seule depuis que je le vois en rêve.

- Tu ne peux pas le tuer. Parce que la corneille, c'est toi.

***

Je décide de m'assoir au pied de l'arbre, Cora restant debout, voulant sans doute me protéger en cas de besoin.

Le rêve que j'ai fais cette nuit me revient en mémoire, et je fronce les sourcils. Il m'a enfin parlé ! Mais je n'ai pas compris pourquoi il m'avait dit ça... Et puis, pourquoi cette phrase ? Pourquoi ne m'a-t-il pas dit comment il s'appelait ? C'est ce qu'on fait en premier, quand on rencontre quelqu'un, normalement. Enfin, sauf quand ce quelqu'un nous agresse bien sûr. Sur le moment, on pense plutôt à tuer cette personne et ensuite, lui demander son nom, ce qui n'est pas bien utile une fois que la personne est morte...

  Mais bon, je vais sans doute enfin être éclairée sur mes rêves ! Car c'est aujourd'hui que vient mon ami. Je dis mon ami, mais c'est bien plus que ça. En effet, alors que mes parents venaient de m'abandonner, il m'avait recueillie et aimée comme je ne l'avais jamais été. Pourtant, de nombreuses rumeurs courraient sur lui, comme quoi c'était un lâche, un moins que rien... Tout ça à cause du nom de sa famille... Moi, je l'avais aimé tel qu'il était, parce qu'il m'avait rendue heureuse, et c'est tout ce qui comptait.

  Je parie que vous vous demander alors pourquoi j'ai été recueillie par les loups, pourquoi j'étais seule à ce moment-là, et pas avec lui. C'est simple : j'avais été enlevée par la reine, qui ne m'aimait pas, et on m'avait exilée. Il ne l'avait su que le lendemain, alors que j'étais perdue dans une immense forêt. Il ne savait même pas où j'étais. Mais je l'avais retrouvé un an après, et depuis, nous gardions contact, par le biais de lettres.

   Je n'avais pas pu le voir depuis quelques mois, à cause de ses "devoirs" comme la reine les appelle. Je dirais plutôt des "corvées" oui ! Parce qu'il devait faire des choses qui ne lui plaisaient pas forcément. Mais bon, c'était comme ça.

   Soudain, Cora se met à grogner, et je me lève aussitôt. Je dresse l'oreille, sur le qui-vive. Le martèlement des bruits de sabots se fait entendre. Des chevaux au galop, venant droit sur moi.

   Je prends mon arc, au cas où. Et lorsque l'escorte sort du bois, je manque de tirer sur un garde, tellement je suis stressée, ayant peur que ce soit le garçon de mon rêve.

Nightmares | GOTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant