💎CHAPITRE 1

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Fin Mai, de nos jours

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Fin Mai, de nos jours

J'inspire profondément, de manière à remplir complètement mes poumons d'oxygène, puis j'expire lentement. L'herbe fraîche sous mes mains me donne l'impression d'être imprégnée de cette terre. Le pollen volette dans l'air. Je le sens, mais il y a quelque chose d'autre derrière moi. J'ai les paupières closes et les rayons du soleil sur mon visage me détendent. Au loin, plusieurs oiseaux chantent en chœur, produisant une mélodie particulièrement apaisante. Je profite de cet instant de paix, en symbiose avec la nature. Le vent effleure ma peau tandis qu'un court frisson me parcourt. Je peux imaginer les arbres danser et se frôler de leurs branches, avec une grande délicatesse. Ce genre de repos est peut-être une perte de temps, mais moi j'en ai besoin. J'ai besoin de me sentir vivante en m'évadant de la réalité. Toutefois, comme on le dit souvent, toutes les bonnes choses ont une fin.


Un cri perçant s'élève dans mon dos. Il ne dure pas plus d'une seconde, je sais qu'il a pour seul but de me faire peur. Cependant, je suis aussi détendue que l'herbe verte qui se couche en tous sens sur la terre, sous mes mains. Le cri se répète une nouvelle fois, avec plus d'intensité et d'ardeur. Mais rien ne change, je suis toujours aussi détendue.


— Même pas peur, dis-je d'une voix neutre.


Un grognement se fait entendre de la part du garçon qui bat le pauvre sol à coups de pieds.


— Arrête de faire ta maligne, Esminable.


C'est le nom que tous les petits monstres comme lui me donnent. J'ai pour habitude de les remettre à leur place quand ils m'appellent ainsi. Cependant, aujourd'hui je n'en fais rien. Je suis trop détendue pour entrer en guerre inutilement. Je ne veux pas briser cet instant de paix avec la nature, auquel je suis énormément attachée.


— Va jouer ailleurs, Poil de carotte.


Je m'autorise à l'appeler de cette manière car lui ne se gêne pas pour me donner des noms bizarres et aussi parce que la ressemblance est indéniable en raison de sa chevelure rouquine.


— Tais-toi ! Tu vas me le payer, Esminable !


— Oh, mais je n'en doute pas.


Il s'enfuit en grommelant des propos inintelligibles. Je l'entends monter les marches de la maison et claquer la porte derrière lui.


Pauvre chou.


Dans cette maison, pour ne pas dire « prison », il y a trois enfants, dont deux qui ne sont pas faciles à gérer. Et j'en fais partie. Je vous laisse deviner qui est le deuxième.


Je vis en famille d'accueil depuis l'âge de dix ans et je n'ai qu'une hâte : acquérir la majorité pour pouvoir enfin quitter ce foyer. La liberté avec un grand « L » m'appelle depuis que je vis cet enfer et il prendra fin dans un peu moins de deux mois. Je rêve depuis toute petite de m'en aller loin de ces familles sans amour. Même si je n'ai aucune idée du lieu où j'irai ni de ce que je ferai, je veux m'évader et le plus loin sera le mieux.


💎La Légion de Saphir ( Disponible en papier )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant