💎PROLOGUE

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7 ans plus tôt

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7 ans plus tôt

Les gouttes se mêlaient les unes aux autres, ruisselant à torrent sur la vitre, avant de terminer leur course sur la terre déjà imbibée. Le ciel était recouvert d'une épaisse masse noire alors que le tonnerre grondait au loin avec rage. Il était presque impossible de distinguer les maisons de l'autre côté de la rue, à travers le lourd rideau de pluie. Cela faisait déjà deux jours que les cieux déversaient leur fureur sur les toits des maisons de Portland.






Allongée en haut de son lit mezzanine, elle observait les étoiles lumineuses fixées au plafond. Si elle ne pouvait pas les voir à l'extérieur, elle pouvait les contempler, de son lit, au sec. Mis à part leur lumière fluorescente qui était apaisante, elles ne lui étaient d'aucune utilité. Elles n'étaient pas pour elle mais pour les autres enfants qui partageaient sa chambre. Le noir les effrayait et l'orage... les terrorisait.





Dans leur petite chambre, ils étaient quatre, dont trois qui recouvraient leur tête avec leur couette, non loin de l'asphyxie. Il y avait deux filles et deux garçons d'âges différents : entre sept et dix ans. La plus âgée était celle qui regardait les étoiles, les mains liées derrière sa nuque, rêvant d'un avenir meilleur : un avenir qui se résumerait à autre chose que celui des familles d'accueil. Le téléphone vibra à côté de son oreiller. Elle l'avait gagné lors d'un pari avec un enfant. Elle ne pourrait utiliser l'appareil que jusqu'à la fin du mois, lorsque le forfait expirerait. Elle n'avait qu'une dizaine de dollars trouvés à droite et à gauche et ce n'était certainement pas les pantins qui lui servaient de tuteurs qui allaient lui offrir un portable. Leur seule préoccupation était leur travail et rien d'autre. C'est à peine s'ils faisaient attention à l'absence ou à l'alimentation des enfants.





L'écran affichait un numéro sans nom. Elle ne se posa pas de question et répondit. La voix au bout du fil lui était familière malgré les interférences provoquées par l'orage qui la faisaient grésiller dans son oreille. C'était un garçon de l'orphelinat avec qui elle avait gardé contact. Sa voix paniquée lui parvint et les quelques mots qu'elle entendit lui firent l'effet d'une décharge électrique. Elle se redressa précipitamment sur son lit en se cognant le front contre le plafond. Mais elle ne fit pas attention à sa douleur, elle était focalisée sur ce qu'elle venait d'entendre. Son sang se glaça dans ses veines alors qu'elle se sentait défaillir. Elle avait désormais le visage livide, encore plus blanc qu'un cachet d'aspirine et sentait presque les larmes lui monter aux yeux.





Sortant de sa torpeur, précipitamment, elle dégagea de sous son oreiller un sac à dos avec deux trois bricoles à l'intérieur. Elle était toujours en ligne avec son ami et descendit par l'échelle en lui demandant une dernière information. Elle enfila ses chaussures en maniant les lacets avec rapidité, avant d'endosser son manteau. Le temps lui manquait terriblement pour se préoccuper d'autres détails. Elle raccrocha avant de poser sa main sur la poignée de la porte. Mais une voix presque inaudible l'interrompit dans son geste, entre deux éclairs qui illuminèrent la pièce.





💎La Légion de Saphir ( Disponible en papier )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant