Chapitre Dix-huit : Si tu m'aimais, me le dirais-tu ?

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Les poings de Drago se serrèrent alors qu'il toisait l'homme qu'il n'aurait aucun remord à tuer. Victor se tenait droit, le visage sinistrement inexpressif et les yeux fixés à ceux de Drago. Il pouvait presque sentir l'intention meurtrière qui en émanait.

'Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te mettre la raclée de ta vie pour montrer ta face ici,' siffla Drago entre ses dents serrées. Il s'avança d'un pas vers Victor, prêt à tuer ce salopard.

'Du calme, Malefoy,' dit Victor solennellement. 'Je suis venu présenter mes excuses.'

'Je te demande pardon ?'

'Je suis venu me faire pardonner de mes agissements,' dit Victor d'une voix basse. 'Après que tu m'aies directement envoyé au ministère il y a deux semaines, j'ai été incarcéré et mis dans un programme de réhabilitation et de contrôle de la colère. Le premier stade par lequel je doive passer est celui des excuses.'

Drago jaugea Victor, un homme qu'il avait détesté dès l'enfance, et dont il se demandait s'il devait le croire ou non. Il décida d'établir ses doutes à haute voix. 'Pourquoi devrais-je te croire ?'

'Me croire ?' grogna-t-il. 'Ne vois-tu pas mon visage, Malefoy ? Je suis encore bleu et noir des coups que tu m'as donné il y a plusieurs nuits de cela. Si je n'étais pas sérieux là-dessus, aurais-je simplement pris la peine de venir ici ?'

Drago resta silencieux, ses poings se serrant et se desserrant.

'Il semblerait que j'ai été diagnostiqué comme souffrant de désordres de la personnalité et je me fais soigner contre cela. Je sais que nous ne nous sommes jamais entendus, mais je pense que tu devrais me laisser présenter mes excuses à ta femme. Je ... Je regrette vraiment ce que je lui ai fait. J'ai été informé par l'un des Médicomage de la Santé Mentale qu'au moment de, euh, l'attaque, je ne ressentais aucun remords pour ce que j'avais fait, mais avec la thérapie cognitive je tente de m'en sortir, et je ressentirais les émotions que j'aurais du ressentir. La culpabilité étant l'une d'elles.'

'Pourquoi t'autoriserais-je à ne serait-se qu'être dans la même pièce qu'elle ?'

Victor soupira. 'Je t'ai dit que tout ce que je veux c'est m'excuser. Tu peux être présent si tu veux, mais je veux en finir avec ça.'

'Tu as cinq minutes pour lui dire ce que tu as à lui dire. Ceci étant, si elle veut te faire grâce de sa présence,' dit Drago catégoriquement.

'Merci, alors,' répondit Victor.

Drago ouvrit la porte de l'appartement et précéda Victor dans l'entrée, fermant la porte derrière eux. Il le conduisit au salon où Hermione était entrain de regarder cette stupide émission de télévision avec cet agaçant dinosaure que Zane aimait tant. Zane était assis sur ses genoux, chantant une stupide chanson qui concernait le ménage.

'Hermione, je peux te voir dans la cuisine ?' demanda Drago.

Elle se tourna pour le regarder, et tout son sang disparut de son visage, la laissant d'une pâleur fantomatique lorsqu'elle vit qui se tenait à côté de lui.

Drago vit son expression terrassée et dut se retenir lui-même de ne pas se débarrasser de Victor, s'en débarrasser de façon violente, évidemment. 'Ca va, Hermione,' dit-il doucement.

Il vit en fait son visage passé de l'effroi à la hardiesse. Elle murmura quelque chose à Zane, le laissant sur le canapé et les suivit dans la cuisine, le dos droit et le menton relevé d'une telle façon que c'en aurait été décrit comme purement 'Malefoy.'

Elle s'appuya contre le plan de travail, les bras croisés sur la poitrine et haussa un sourcil alors que Victor lui lançait un petit sourire. Elle regarda Drago, le soulagement pulsant dans ses veines lorsqu'elle vit qu'il restait dans l'embrasure de la cuisine, sa simple présence la réconfortant au-delà des mots.

UnconditionnalWhere stories live. Discover now