On fera ça bien.

21.

NE ME TRAHIS PAS TU LE REGRETTERAS.

Les jours suivant leur retour, Emre commençait à se faire de plus en plus rare à la maison. Il partait tôt le matin et rentrait tard le soir.. Agacée par son comportement et certainement pas du genre à se laisser faire ou encore à se laisser tourmenter, ce soir là, Assa avait décidé qu'ils s'expliqueraient. Et ça, qu'il le veuille ou non. Elle prit soin de fermer les rideaux et de bien éteindre les lumières afin de le surprendre à son propre jeu.. Puisqu'il voulait jouer, il se devait de savoir accepter la défaite ou l'arrêt du jeu.

La jeune colérique regarda l'heure sur sa montre Casio™ dès qu'elle entendit la clé de son homme dans la serrure de la porte d'entrée..

- Mais c'est vraiment une putain d'enflure il attends que j'dorme pour rentrer, ah c'est comme ça maintenant ? se demanda-t-elle intérieurement, Parfait, conclua-t-elle.

En effet.. Il était deux heure du matin, et si je vous décrivez la soirée qu'il a passé vous penseriez comme elle et moi, il cherchait tout simplement à l'éviter.

- T'étais où ? lui demanda-t-elle alors qu'il venait à peine d'entrer dans la chambre.
- Tu dors pas toi ? dit-il sans lui adresser un regard.
- On réponds pas à une question par une autre.
- On s'mêle pas de c'qui nous regarde aps, même système, ajouta-t-il en allant à la salle de bain.
- T'as changé Emre, lança-t-elle.
- Dors, lui répondit-il froidement.

Pour en avoir assez, là oui clairement elle en avait assez. Elle était énervée, à bloc et assez pour pouvoir lui crever les yeux, assez pour le haïr toute la nuit, assez pour l'étrangler dans son sommeil.. Lorsqu'il revint dans la pièce et qu'il s'allongea dans leur lit, il remarqua amèrement qu'elle avait mis un coussin entre eux et qu'elle lui tournait le dos. Bouche ouverte, prêt à protester et contester il ne put rien dire car elle lança durement :

- C'est dingue quand même. Je demande juste un peu d'attention, gros ça fait un an qu'on est ensemble sur les un an tu m'calcule qu'un mois sur deux c'est pas une vie c'est clair, c'est pas ça la vie que j'veux ! Si depuis le départ tu savais que ça coincerait à un moment donné fallait pas laisser traîner l'affaire fallait m'dire "Assa les meufs j'sais pas les garder j'ai pas le temps" tu crois que j'serais restée à ton cul ? Non ! J'aurais fait ma vie mon gars ! Tu crois que j'comprends pas c'que tu fais ou quoi ? Saba la conne c'est ça ? J'vais t'dire un truc gros, j'suis loin d'être bête j'te le dis, crois pas j'sais pas faire les rapprochements Emre joue pas au plus malin ! On couche y'a deux semaines et là ça y est bizarrement t'es rempli d'taf j'te vois plus c'est ça ? Tu voulais m'acheter avec ton voyage tout pourri en Thaïlande ? *rires* Eh écoute moi bien, j'espère pour toi que tu me la fais pas à la Omar parce que j'te jure que j'suis pas ma mère moi j'te laisserais pas faire ta vie tranquille, tu veux m'faire des coups dans le dos ? T'inquiète pas que j'peut être la pire des putes moi aussi, j'ferais d'ta vie le pire des enfers, j'te dépouillerai jusqu'au dernier centimes. Ton vieux réseau de merde j'te le fais couler en balle et je te jure que t'auras bien le temps de regretter derrière les barreaux après ça. C'est pas des menaces non, tout ça c'est rien que des promesses.
- T'as pété un câble ou quoi toi ? Oh, t'es devenue malade c'est ça ? demanda-t-il en s'énervant, Tu sais quoi ? DORS, ferme tes putains de yeux et ta putain de bouche surtout, dors et me casse pas les cléwi, cria-t-il.

Sans plus attendre elle ria aux éclats avant d'ajouter :

- Me la fait pas à l'envers parce que ça tu le regrettera, d'une manière ou d'une autre. J'ai pas besoin de péter des câbles pour te mettre en garde, termina-t-elle.

Il ne dit rien, la regarda et se redressa lentement. C'était celui qu'on appelait La Masse qu'elle venait de menacer sans scrupule, sans aucun stress, le plus calmement possible, et ça il avait du mal à l'assimiler sur le coup. Personne n'avait jamais osé, c'était vraiment du jamais vu.

- Ferme ta gueule et dors.
- Bonne nuit mon coeur.
- Nhel sheitan, chuchota-t-il avant de lui tourner le dos.

Dur pour sa conscience de le laisser en paix alors qu'il décevait celle qu'il aimait. Mais faut dire ce qui est, il n'avait pas cinq ans et savait très bien ce qu'il faisait..

Le lendemain, il fut levé le premier, il se lava et mit son ensemble de survêtement du Réal™ avant d'aller déjeuner. Il était décidé, aujourd'hui il allait innover la salle de sport qu'il avait fait installer dans son sous-sol.. Quelques heures plus tard se fut au tour d'Assa de se lever, elle alla déjeuner et comme il s'agissait du jour de repos de Suelen, se mit à faire le ménage. Elle était entrain de faire la vaisselle, Emre lui avait finit sa séance et s'était même déjà douché. Il se dirigeait dans le salon pour aller jouer à la console mais s'arrêta sur l'espèce de comptoir afin de parler à sa belle.

- Ça va ? lui demanda-t-il.
- Ouais, toi ?
- Pépère.
- Oh, cool.
- C'est quoi cette histoire avec ton daron ?
- *sourire en coin* T'as peur de finir sans le sous au placard ou c'est la curiosité qui te démange ?
- L'argent ça va ça vient j'te signale.
- *petits rires* Omar Saba, expert en flatterie et toutes ses conneries que keaffent les jeunes immigrées qui viennent faire leurs études en France, il a du trouver ma mère comme celle qui sortait du lot, pas de chance c'était sa dernière année de cours avant qu'elle se barre au bled. Fou d'elle ou fou tout court il a réussit à la faire rester, elle était en froid avec sa famille entière mais elle s'en fouttait elle l'aimait à priori.
- Le rapport avec moi steuplait ?
- *en le regardant droit dans les yeux* Il a commencé comme toi, à rentrer tard, voir plus du tout, puisqu'il refaisait sa vie. Ailleurs, avec une autre. Puis je suis née, à ce que j'sache ça peut nous arriver une naissance ou t'es stérile gros malin ? Un enfant et *clap* plus d'Omar, juste les papiers du divorce. Visite une fois par semaine jusqu'au six ans de la gamine et *clap* plus de visites, juste des appels. Jamais je revivrai ça, t'entends ?
- T'es devenue complètement folle Assa.
- Fais gaffe à ce que tu fais, je t'aime mais ça j'accepte pas j'te l'ai déjà dit Emre, dit-elle en partant de la pièce.

Il réfléchit longuement, puis doucement il se mit à rire. Comment pouvait-elle savoir qu'il commençait à voir ailleurs ou pas ? Il ne s'agissait que de suppositions, elle prenait seulement des précautions..

- À moi, Emre on me met des pressions maintenant ? *rires* C'est la meilleure celle-là. Elle a craqué la-celle, murmura-t-il en l'observant monter les escaliers.

Oh non elle n'a pas craqué mon cher, pas encore. Mais ce ne serait tarder je dois vous l'avouer..