07.

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MADEMOISELLE FAIT TOURNER LA TÊTE DU DIABLE.

Toujours dans ses bras elle rigola à pleine gorge et lui demanda :

- Vas-y j'allais dire quoi alors "Monsieur je sais tout" ?
- *en l'imitant* Euh les putes t'oublie, les meufs tu leur parle plus, tes potes t'oublie, les soirées t'oublie, ta vie t'oublie, t'oublie tout c'est que moi dans ta vie, dit-il en rigolant.
- *explose de rire* Mais n'importe quoi ! Nan mais sérieux les putes c'est non vraiment hein, si t'as des potes meufs tranquille j'dirais rien promis MAIS pas de câlins de elle s'asseoit sur toi ou j'sais pas quoi, et tu tchek hein tu fais pas la bise Emre !
- *sourire* Dis donc elle est possessive la demoiselle.
- *en levant les yeux au ciel* Pff à ton tour au lieu d'faire genre là.
- Moi j'veux juste que tu sorte moins le soir c'est tout, dit-il en passant son pouce sur la joue de sa belle.
- Pourquoi ?
- *raclement de gorge* Disons que j'ai pas que des amis ici et quand ça va savoir que j'ai une copine ça va pas hésiter, donc autant limiter les risques.
- Bon.. D'accord.
- T'as pas à avoir peur j'suis là, dit-il avant de l'embrasser encore une fois.
- Qui a osé te dire que j'avais peur même ?
- *rires* T'as vraiment trop la bouche toi.

Ils restèrent un bon moment enlacés dehors, jusqu'à ce que le temps se rafraîchisse encore.. La demoiselle râlait en marchant parce qu'elle prétendait être fatiguée puis elle eut l'idée de monter sur le dos de son prince charmant. Bien qu'il fut réticent à cette fameuse idée au départ, il finit par céder au caprice de la belle et se moqua de son poids une fois qu'elle fut montée.. Ils montèrent en voiture puis il démarra afin de la déposer à son domicile..

Arrivés à destination, ils étaient quand même resté assez longtemps à discuter. Ils passaient réellement du bon temps ensemble, on le voyait sur leur visage, dans leurs yeux, ça se savait, ça se remarquait et ça se sentait. Mais toute bonne chose se doit d'avoir une fin, c'est la règle, alors elle dut rentrer chez elle.. Elle lui fit plusieurs baisers d'affilé avant de lui embrasser la joue et de partir. Il la regardait marcher jusqu'à son bâtiment avec un léger sourire en coin puis démarra en trombe lorsqu'il l'a vit s'engouffrer dedans. Les deux ensemble ne pouvaient être qu'heureux, ils se reparlaient, ils étaient désormais en couple, les "règles" avaient été fixées et approuvées, que demander de plus ? Qu'avait-ils de mieux à vouloir pour l'instant ? Ils avaient tout pour eux, absolument tout.

Assa était chez elle depuis déjà une dizaine de minutes, affalée sur le canapé devant une émission de télé-réalité, elle lâcha une injure lorsque son téléphone qui était resté dans son sac sonna. Elle dut donc se lever de son confortable canapé..

- Allô ?, dit-elle
- Oui c'est papa, comment tu vas ?
- *en roulant des yeux* Ça va et toi ?
- Ça va merci.. Euh voilà c'était pour te prévenir que ma femme va bientôt accoucher, ce serait sympa que tu vienne la voir elle et le bébé à la naissance.
- Euh.. Ouais.. Si tu veux. Ça va être une fille ou un garçon ?
- Une fille..
- Ma foi tu les collectionne.
- Assa..
- Pas trop dur à supporter la grossesse ?
- Non ça va, elle est surtout fatiguée, comme elle arrive à terme.
- Hm, bon, bah tu lui diras bonjour de ma part j'serais là faudra juste que tu m'appelle quoi.
- Ok pas de soucis, bonne soirée ma fille..
- Ouais toi aussi, dit-elle assez froidement.

Une fois après avoir raccroché elle soupira bruyamment et se massa les tempes du bout de ses index et de ses majeurs. Assa n'avait connu son père que très peu durant son enfance, elle l'avait vu certes de temps en temps mais lorsqu'elle fut en âge de comprendre qu'il allait se remarier elle n'eut le droit qu'à de simple coup de fil de temps à autre. Elle avait du mal à parler avec son père parce qu'elle savait que c'était lui qui avait choisit de quitter la vie qu'ils menaient en famille. Il avait décidé de la quitter elle et sa mère pour refaire sa vie ailleurs, et ça, elle ne lui avait jamais pardonné. Elle ne lui avait jamais pardonné et elle était sûre qu'elle ne lui pardonnerait jamais. Dans son caractère bien trempé se cachait une once de fragilité et de rancune..

Elle regarda l'heure sur son téléphone et vit qu'il était trop tard pour aller courir ou aller à la salle de sport alors elle poussa un bruit d'énervement avant de se diriger dans la salle de bain en traînant des pieds.

Emre, lui, sortait tout juste de la salle de boxe. Il alla mettre son sac de sport dans le coffre de sa voiture, il alluma une cigarette avant de se diriger vers sa portière mais il fut coupé par une voix mielleuse qui s'adressait à lui.

- C'est quand qu'on retourne en Espagne doudou ?
- *petits rires* Tu veux quoi Kenza ?
- Qu'on passe du bon temps ensemble, depuis que t'es rentré tu calcules plus et tout ça me manque grave moi..
- Tu m'intéresse plus, allez dégage de là.

Kenza, qui n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste et qu'on lui dise "non" regardait Emre avec un air d'incompréhension, il la poussa alors légèrement sur le côté afin de monter dans sa voiture et s'en alla.. À peine garé devant chez lui son téléphone sonna en affichant le nom d'Assa.

- Tu t'passes déjà plus d'moi c'est grave ça, lança-t-il en rigolant.
- *rires* Arrête de dire d'la merde j'vais raccrocher.
- *rires* C'est ça menace moi va !
- J'm'ennuie.
- Et ?
- Quoi "et" ? J'sais pas distrait moi nan ?
- *rires* T'as cru j'étais ton bouffon ou quoi ?
- *rires* Pff.
- Refais moi ça quand s'voit que j'sache si t'es une femme un peu !
- Euh.. On s'connaît ? Non, donc on a pas de raison de s'voir, merci, dit-elle en rigolant.
- *rires* Sale shmet t'assume pas hein !
- *rires* Euh je ne te permets pas..
- *rires* Ici c'est moi l'patron donc j'suis tout permis, et là j'me permet d'ailleurs j'me permet de tout, qu'est ce qu'il y a ?

Assa avait déjà envoyé aux oubliettes la raison de sa haine paternelle en à peine une dizaine de minutes. C'était fort la façon dont la voix de son homme arrivait à l'apaiser ainsi le fait qu'un seul coup de fil suffisait pour qu'elle oublie tout.. En plus d'être fort, c'était surprenant.

On fera ça bien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant