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QUE LA FAMILLE.

À la vue de ce message, Assa fronça immédiatement les sourcils de colère. Elle ne pensait qu'à une seule et unique personne, une seule personne pouvait être aussi collante et avide d'hommes : Sabrina, elle ne cherchea absolument pas à trouver la cohérence entre sa supposition et le message tellement elle était sûre d'elle. Assa se massa légèrement les tempes et patienta sagement qu'Emre sorte de la douche.. Dès lors elle attendit qu'il s'habille puis se leva, mit ses bras autour de son cou et se colla à lui avant de commencer à l'embrasser langoureusement. Il fut prit dans l'entrain de sa belle et sans chercher à comprendre la motivation d'Assa de si bon matin, il entra dans son jeu et mis ses mains dans le bas de son dos en l'entraînant encore le plus possible au plus près de lui.

- Si tu m'as choisi moi par rapport aux autres meufs c'est que c'est moi qui fait la diff nan ? demanda-t-elle en lui caressant la joue.
- La logique voudrait que, répondit-il entre deux rires.
- T'as déjà fait un choix entre ta saloperie de blonde décolorée et moi donc ça veux dire que t'as plus besoin d'le refaire nan ?

Il rigola légèrement avant de l'embrasser dans le cou le plus doucement qu'il savait faire en remontant vers son oreille, puis, arrivé à destination il lui glissa le plus calmement possible :

- Joue pas avec moi, pas à ça parce que tu vas perdre et t'aime pas perdre, t'as un truc à dire ? Va droit au but.

Le peu de patience qu'elle avait, elle venait de le perdre simplement entre le plaisir qu'elle avait eu avec les bisous de son homme dans son cou et la douche froide qu'elle venait juste de se prendre. En effet elle avait perdu, il avait compris son manège et l'avait même fait redescendre sur terre..

- Pourquoi elle continue d'te parler déjà et même pourquoi TOI t'enregistre son numéro en plus tu lui donne des surnoms, Sab nan mais des barres, c'est qui pour toi elle ? C'est ta soeur ? C'est ta cousine ? C'est ta pote ? Et déjà c'est quoi ces messages matinal là ?! Tu m'fais quoi Emre c'est quoi ce bordel ?! On avait dit quoi au début, hein ? On avait dit quoi ?!
- Belek à ta bouche toi, commence pas à m'prendre pour j'sais pas qui et déjà tu sais qui c'est Sab avant d'penser à l'autre clocharde ?
- Y'a dix mille personnes qu'on peut appeler comme ça ptetre ?
- T'es une enquêtrice en carton la vie. Sabri c'est qui ? On peut pas l'appeler Sab lui ?
- Jure c'est lui ?
- On l'appel là de suite même s'tu veux.
- Oh.. Désolée, dit-elle en faisant la moue.

Morte de honte elle alla mettre ses chaussures et ne décolla plus un mot jusqu'à être dans la voiture. Une fois devant le centre commercial il se gara sur le parking et lui dit :

- Tu m'fais confiance ou pas ?
- En soi oui mais.. *soupire* On en reparlera ce soir, lui dit-elle avant de lui embrasser la joue et de sortir de la voiture pour se diriger vers son lieu de travail.

Cette journée qui avait débutée sous les foudres de la jalousie allait peut-être - du moins je l'espère - se terminer sous une ambiance différente pour nos deux amoureux.. Car une chose est sûre, s'ils sont magnifiques lorsqu'ils rayonnent d'amour, mieux vaut ne pas voir lorsqu'ils s'envoient des éclairs de colère.

Une fois seul dans sa berline noire il rigola en repensant à la jalousie de sa femme et appela Sabri sans plus attendre.

- Enculé tu sais pas répondre aux messages ou quoi ?
- *rires* Ferme ta race c'est même pas moi qui l'ai lu !
- *rires* Putain elle blague pas madame hein. Elle a compris héja ?
- *rires* Elle a surtout compris que t'étais l'autre pute de Sabrina et qu'on parlait de cul.
- *rires* Bah merde alors on est pas fidèle Emre ? C'est pas très bien ça.
- *rires* J't'emmerde retient bien ça toi.
- Bon on bouge QUAND en ESPAGNE, j'ai besoin de VACANCES !
- *rires* J'sais pas gros vas-y avec ta meuf !
- Nan c'est mort tant qu'j'ai pas un taf tranquille je l'emmène nulle part elle va encore tout payer elle donne mal au crâne avec ça.
- Ah gros, coq de luxe ça peut-être bien hein..

Dès lors les deux amis s'étaient lancés dans un fou rire interminable..

- Enculé, lança Sabri mort de rire.

Ma foi, que leur complicité était belle.

Emre et Sabri se connaissaient depuis l'âge de pierre, depuis la nuit des temps, comme ils avaient l'habitude dire.
Accompagnés d'Ahmed, ils avaient toujours formés un trio de choc, infernal, c'était le "trio de la mort" comme ils disaient étant petits.. Se connaissant depuis les couches, ayant grandit ensemble, avoir fait les mêmes écoles, puis en finissant par prendre des chemins de vie différents ils trouvaient pourtant le moyen de se voir assez souvent si ce n'est tous les jours. Emre avait son réseau, ce qui n'était plus un secret pour personne, Ahmed travaillait dans une salle de sport - la sienne précisément - et Sabri lui allait encore à la fac, enfin partiellement en tout cas.
Ensemble ils avaient connu la galère, les problèmes, les rires, les larmes.. Ça partageait un grec en trois en période de crise à l'époque, ça faisait des foot ensemble, des sorties sur Paris, ça traînait dans le hall, ça montait sur le toit se remémorer les souvenirs d'autrefois et tout ça sans qu'il en manque jamais un..

Si j'étais dotée de pouvoirs magique je ferais en sorte que cette amitié dure, perdure, et qu'elle continue même après la mort.
Une amitié aussi forte, aussi robuste je crains que rien ni personne ne puisse la briser, pas même une femme..
La femme est la plus grande faiblesse de l'homme, et ça, c'est bien connu. Emre avait sa jolie métisse aussi attachante que caractérielle, Sabri sortait avec une libanaise qui avait grandie dans les coutumes marocaines et Ahmed avait des vues sur une fille mais n'avait jamais vraiment osé l'aborder.. Difficile à croire qu'un tas de muscles puisse être si timide, non ? Pourtant les sentiments sont des choses complexes qui ne sont pas si simple que ça à assumer pour certains..

Avec ça j'ajouterai que l'homme à besoin de la femme au quotidien. C'est cette touche de douceur et d'amour qui rend sa vie plus agréable.. Il faut bien un personne qui apaise ses maux, ses peines et sa haine en un battement de cil, un regard, un baiser, un sourire. Toutes ces choses qu'ils renferment en eux il faut bien qu'ils les disent, il faut bien une oreille qui les écoutent et des bras qui les réconfortent..

Pas simple pour quelqu'un de fier et caractériel qui a l'habitude d'avancer et de se débrouiller seul de croire qu'il puisse avoir besoin d'une autre personne..

On fera ça bien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant