Chapitre 2

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Ensuite vient l'acte 2, les antécédents

''Si vous saviez docteur, je me suis toujours senti seule, je n'avais pas vraiment d'amis, et ma mère, (petite larme bien sur) ma mère n'a jamais fait attention à moi. J'avais l'impression d'être invisible. Jamais elle n'a affiché un de mes dessins sur le frigo, jamais elle ne m'a demandé si j'avais des problèmes''

Quel ramassis de conneries! J'avais plein d'amis, enfin pas plein mais quelques uns. Quant à ma mère, elle était très présente. Trop même parfois; a vouloir tout savoir, si j'avais un mec, si j'avais déjà fumé, si j'étais encore vierge, et toutes ces questions sur le même ton désinvolte, genre ''Chérie passe moi le beurre, au fait en parlant de beurre, tu t'es déjà fait défoncer le cul ?'' J'exagère un peu mais bon, le fait est que le coup de la jeune fille en fleur, en pleurs, délaissée c'est infaillible

Et le grand final l'acte 3
Il faut toujours un rêve, que le psy va vous interpréter d'une façon telle qu'il est assez difficile de ne pas rire, mais c'est trop dur, alors je pousse le ridicule plus loin à chaque fois. Pour vous dire au début c'était juste une histoire où j'étais dans une grotte et où je ne trouvais pas la sortie, et aujourd'hui c'est:
''Et alors le chat s'approche de moi et se met a chanter mangez moi, mangez moi, mangez moi-oi et il se transforme en chocolat et vient se frotter contre la langue que j'ai sur le pied. Mais vu que je suis allergique aux poils de chats en chocolat je me mets à enfler jusqu'à ce que je m'envole et des oiseaux viennent dans ma bouche et je me mets a déféquer des bustes de Daniel Balavoine avec des plumes sur la tête''

Je ne sais même pas si il se rend compte que je me fous de sa gueule mais apparemment il s'en fout, il a la tête ailleurs, les yeux mouillés. Il fait mine de notre ce que je dis, me remercie et je pars une demi heure avant la fin de ma séance. Du coup je suis à la cafétéria bien avant l'heure de rendez-vous avec la grosse Betty, c'est comme ça qu'on surnomme la toxico de 17 ans à qui je donne mon comprimé de valium quotidien, en échange de quoi elle finit discrètement mon assiette. Après tout vu que je ne suis pas malade je n'ai pas besoin de médocs. Mais en revanche toutes mes petites combines perfectionnées au fil des mois devant mes parents pour leur faire croire que le contenu de mon assiettes finissait dans mon estomac, n'ont plus cours ici. On vérifie bien qu'il ne reste rien dans ta gamelle, et que tes poches sont vides sauf le dessert que tu as le droit d'emporter. A part ça leur politique est basée sur la confiance mutuelle, du moins dans le service où je me trouve. L'efficacité reste à prouver vu que j'arrive presque trop facilement à ne pas me nourrir et à refiler des pilules a la grosse.

Quoi qu'il en soit je suis bien assise sur un banc avec ces odeurs de nourritures qui volent, le bruit des casseroles en cuisines, la vue de la fumée qui s'échappe dès que quelqu'un soulève un couvercle. A vrai dire la nourriture a cet avantage sur moi qu'elle me ravi en flattant tout mes sens, tous sauf le goût

C'est Ça L'amour Chez Les DégénérésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant