Un stage haute tension

Chapitre 2 - Charlie

Je prends un air faussement détaché alors que je suis en totale panique et ouvre la bouche

- Bonjour, vous cherchez quelqu'un ?

Une voix à la fois sensuelle et boudeuse me répond.

- Non, je crois que j'ai trouvé. Vous êtes Charlie ?

- Oui c'est moi et vous êtes ?

- Camille.

- Ah, on avait rendez-vous ?

Camille, Camille, j'ai RV avec un Camille moi ? Je cherche frénétiquement dans mon agenda mais je ne trouve rien.

- Oui. A 9h.

- Ah non je ne pense pas, à 9h, j'avais RV avec mon nouveau stagiaire, pas avec vous. Je tente d'avoir l'air cool en ajoutant : « même si vous m'en voyez désolée »

Prenant ma remarque pour une invitation, il quitte le pas de la porte et rentre dans le bureau. Le Big boss, que je n'avais pas vu arriver derrière lui, passe alors une tête

- Bonjour Charlie ! je suis ravi de vous voir, comment allez-vous ce matin ? Tout se passe bien avec Camille ?

Et là, enfin, la connexion se fait. Lentement mais sûrement. C'est lui. Mon nouveau stagiaire. Pour les 12 prochains mois. Je déglutis bruyamment, j'ai tellement chaud d'un coup !

- Oh bonjour Richard ...

Je ne suis même pas sûre qu'il m'ait entendue tellement j'ai murmuré. Je me lève alors précipitamment et passe devant eux.

- Excusez-moi deux minutes, je crois que Marie m'appelle, et ça a l'air urgent.

Je sors du bureau, agrippe ma meilleure amie par la taille et la pousse jusqu'à son bureau. Je ferme la porte et m'y adosse, les yeux fermés et la respiration saccadée.

- Je pouvais pas t'en parler au téléphone, t'imagine bien.

- Putain Marie tu aurais dû ! C'est quoi ce bordel ? Putain de merde ! C'est pas possible. T'as vu comment il est gaulé, et sa petite gueule d'ange ? C'est une bombe ce mec, je peux pas le prendre comme stagiaire ! C'est un truc de ouf, plus aucune meuf ne va bosser au bureau, moi la première !? T'as vu son corps ? Hein ? Oui forcément tu l'as vu ... C'est une invitation au sexe, brutal et animal, au ...

- Charlie ! Charlie ! ... respire ... ce n'est qu'un stagiaire.

- TU DECONNES ? Je hurle presque. Non non non Marie, ça, ce n'est pas un stagiaire, oh non ça c'est ... ça c'est un putain de concentré de testostérone pure c'est ... juste ... waouh ... !

Je reprends ma respiration avant de continuer.

- Euh t'as une culotte à me filer ? c'est une cata, la mienne est cramée, j'ai l'impression qu'on peut me suivre à la trace ... oh putain de bordel de merde !!!!

Marie se bidonne au son de mes jurons, ouvre un des tiroirs de son bureau, et me lance un tout petit truc en dentelle noire

- Tiens, et je serais toi à partir d'aujourd'hui je me ferais un stock dans mon bureau. Je sens que ça va pas être du luxe.

Après un rapide passage aux toilettes pour me changer et me passer une serviette humide sur le visage et le haut du corps, je repars d'un pas sûr dans mon bureau. Il est toujours là, debout près de la porte, à regarder son téléphone.

- A nous Camille, désolée pour cet accueil et mon retard, ce n'est pas dans mes habitudes. Bienvenue chez nous !

Je lui tends alors spontanément la main et reçois une véritable décharge électrique quand il la prend dans la sienne ...