Chapitre 5 : Jeu de provocation

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Ayant fini les cours assez tôt, je pris le temps de rentrer à pied, marchant tranquillement sur le trottoir tout en répondant à quelques messages sur mon portable, jusqu'au moment où une sonnerie m'interrompit. Appel masqué. Ce devait sûrement être encore lui. Visiblement, il ne voulait vraiment pas me lâcher. Il devait sûrement prendre ça comme un défi, espérant pouvoir me sauter le plus rapidement possible. Et ce jeu n'était pas pour me déplaire.

Je soupirai un long instant puis répondis tout en continuant mon chemin.

— Je croyais avoir été claire la dernière fois et je pensais que tu ne t'intéresserais plus à moi, que tu préférerais en trouver une autre, lançai-je par pure provocation.

Immédiatement, je pus entendre un léger rire de l'autre côté. D'une certaine manière, il aimait vraiment jouer avec moi. J'en étais à peine étonnée, ce devait être une de ses habitudes avec les fans. Alors, autant que j'en fasse de même.

— Tu as vraiment du caractère, me fit-il remarquer.

— Il vaut mieux, je suppose, renchéris-je.

— Sérieusement, je ne pensais vraiment pas que tu partirais aussi rapidement hier... Ne voudrais-tu pas me laisser une seconde chance ?

— Pour mieux te foutre de ma gueule ? Certainement pas. Je pense qu'on ne devrait même plus se parler. C'est complètement inutile...

Sans même lui laisser le temps de répliquer, je raccrochai et continuai mon petit rituel qui consistait à répondre à quelques messages. Il y avait ceux qui demandaient des informations pour les cours – encore des gens paumés –, et Moly qui me proposait une sortie ce week-end – que je refusai poliment, prétextant devoir travailler.

Puis je fus tirée de mes pensées lorsque j'entendis le brusque bruit d'un klaxon, levant ma tête, je pus apercevoir un 4x4 noir aux vitres teintées s'arrêtant à mes côtés. J'étais prête à continuer mon chemin jusqu'à ce que la vitre se baissa pour révéler Stan.

— Que fais-tu ici ? m'enquis-je avec une légère pointe de dédain dans la voix.

— N'ai-je pas le droit de te voir ?

— Oui, mais pas de me stalker, rétorquai-je aussitôt.

— Appelles-tu ça vraiment te stalker ? demanda-t-il, assez rhétoriquement.

Je croisai les bras, puis soupirai, espérant vraiment avoir de bien meilleures réponses à mes questions.

— Allez, admets-le, tu ne veux me voir que dans ton lit, lâchai-je en arquant un sourcil.

— Et si je dis "oui", que se passe-t-il ?

— Au moins, je saurai à quoi m'attendre, plaisantai-je.

Il rit à ma remarque. Il voulait juste s'amuser avec moi, pourquoi ne pas en faire de même alors ?

— Où tu allais ? me demanda-t-il.

— Chez moi. Je dois encore me pencher sur mes lois. Je prévoyais de réviser encore celles à propos du harcèlement, mais plus précisément celles du harcèlement sexuel, ironisai-je.

De nouveau, il laissa échapper un petit sourire loin d'être innocent. J'ignorais s'il appréciait vraiment ma présence des fois. Il pouvait donner très facilement l'impression que l'on était assez proche, ce qui me déstabilisait quelques fois.

Il fouilla alors dans la boîte à gant pour en ressortir une feuille et me la tendit. Aux premiers abords, je fus assez hésitante, mais finalement, je m'en emparai. Dès que j'eus cette feuille dans mes mains, je reconnus une de mes nombreuses photographies. Une maison abandonnée avec un corbeau sur le toit et la pleine lune pour compléter le décor. Ça avait beau être un cliché, j'en étais fière.

Les Lâches vautoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant