Kissing My Song

Chapitre 18

Ce qui se passa ensuite, Ethan ne s'en rendit pas immédiatement compte. Il sentit juste un courant d'air le frôler, la main de Toma le lâcher, et un « boom » contre le mur à sa droite. En face de lui se trouvait Matthew, figé et sidéré, la bouche légèrement entre ouverte, les yeux exprimant différentes expressions. Peur, soulagement, fascination. Le jeune blond se ressaisit et tourna la tête quand il entendit son asiatique gueuler de doux mots.

- Lâche-moi connard !

Nicola tenait fermement par le col le jeune homme, l'ayant plaqué contre le mur, le menaçant clairement du regard.

- T'es qui pour me parler sur ce ton, enfoiré ?

- Ca t'regardes pas.

Toma envoya un coup de poing royal dans le ventre de Nicola, qui se crispa de douleur mais ne lâcha pas pour autant sa prise. Toma se jeta au cou de grand brun, et ils partirent dans une bataille acharnée pour savoir qui prendrait le dessus. Ethan et Matthew regardait le spectacle de ses deux athlètes, se roulant au sol, attaquant ou se protégeant des coups envoyés par l'autre. Les deux propriétaires de la chambre étaient sidérés, ne bougeant pas d'un millimètre, complètement ahuri par la tournure que prenaient les événements. Les deux hommes au sol faisaient sensiblement la même taille, la même carrure de statue grecque, et la même détermination dans les yeux. En d'autres circonstance, Ethan aurait put apprécier de voir ses deux mâles faire preuve de leur force, mais là, ce n'était pas vraiment une bonne idée. Il s'approcha timidement des hommes, et posa chacune de ses mains sur le torse des deux adversaires, espérant que ceux-ci s'arrêteraient pour ne pas lui faire mal. Ce qui, miraculeusement, fonctionna. Deux paires d'yeux le regardèrent, complètement essoufflé et endoloris. S'ensuivit alors une paire de bras autour de son cou, le faisant perdre l'équilibre, et tombant sous le poids de son ainé.

- Ethan... ne me quittes plus jamais...

Le jeune blond fut surpris, attendant au contraire des représailles et les foudres de Nicola, mais apparemment ce n'était pas ce qui l'attendait. Toma lui, se releva difficilement, saignant à de multiples endroits, quelques bleus commençant à faire son apparition.

- C'est quoi s'te lycée de fou.

Nicola sortit sa tête du cou de son amant, et fusilla du regard cet intrus.

- T'es qui ordure ? Pour oser tenir la main de mon mec ?

Ethan fut surpris de la haine dans la voix de Nicola, mais fut touché à la fois. Nicola venait d'agresser Toma par pur jalousie... Toma quant à lui n'en revenait pas. Son mec ? Ce molosse noir et le petit ange blond, ensemble ? Contre toute attente, Matthew explosa d'un rire nerveux, et partit chercher deux gants mouillés dans la salle de bain, les rapportant aux deux hommes. Nicola n'avait pas bougé du corps d'Ethan, le serrant dans ses bras. Ethan chopa alors le gant que lui tendais son ami, et commença à débarbouiller son amant en souriant, heureux d'une certaine manière de ce qui venait d'arriver. Matthew voyant que Toma ne frottait pas vraiment au bon endroit sur son visage, vint l'aider, et le fixa étrangement au passage.

- Le touche pas Matthew.

Nicola avait sortit cette phrase dans une sorte de grognement, donnant des frissons à tout le monde. Ne perdant pas son self contrôle face à son frère, Matt lança un petit sourire sournois à son ainé.

- Vient m'en empêcher.

Nicola fit un mouvement pour se lever, mais sentit le regard de son amant sur lui, puis le gant sur sa joue. Il fixa son cadet, puis s'attendrie, pour ensuite laisser place à la tristesse et au soulagement. Il enfuit son visage dans le cou de son amant, et le serra contre lui tendrement, oubliant toute fureur et violence dans ses gestes. Une fois que les deux hommes eurent droit aux soins apportés par les deux jeunes amis, ils s'assirent tous sur les lits, Nicola et Ethan ensemble, et Matthew et Toma sur l'autre. Nicola n'avait pas lâché à un seul moment le corps de son cadet, l'empêchant tout contact avec Toma, qui pour sa part, commençait à trouver la situation amusante, tout comme Matthew. Ethan s'était donc retrouver sur les genoux de son ainé, encerclé de ses bras costauds, une tête posée sur son épaule.