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C'est très apaisée que je me réveillée ce matin-là. Il fait beau, mon mari dort encore et j'ai l'impression que de bonnes choses nous attendent enfin. Je suis prisonnière des bras d'Ibrahim, je peine à me détacher de lui. D'abord, car il me sert comme s'il avait peur que je prenne la fuite, mais aussi car j'ai envie de rester ainsi, contre lui pour l'éternité. Son sommeil n'est pas agité, il dort mieux depuis plusieurs jours et ça me rassure. L'accident nous a tout les deux éprouvés, j'ai eu si peur de le perdre. Mais c'est derrière nous à présent. Je réussi enfin a m'échapper de ses bras, assise sur le rebord du lit, j'ai un léger vertige. Je me suis levée trop vite. Je regarde l'heure sur le réveil, 7h00. Je suis de fermeture aujourd'hui, ma journée commence donc à 13h30. J'ai le temps de préparer un bon petit déjeuner avant qu'il se précipite au travail.

Je me dépêche de prendre une douche et je sors nous acheter des viennoiseries. Je marche jusqu'à la boulangerie et achète ce dont j'ai besoin. Je décide d'aller au supermarché situé juste en face pour prendre des fruits. À la caisse, une femme avec son bébé dans les bras est juste devant moi. La petite à la tête reposée sur l'épaule de sa mère et lorsque mon regard croise le sien, elle me fait le plus beau sourire. Je ne peux m'empêcher d'y penser moi aussi. Devenir mère, je l'ai presque été pourtant. Pendant un court instant, j'ai porté la vie et ensuite. Je chasse les mauvaises pensées de mon esprit.

C'est une belle journée et personne ne gâchera ça. Mes courses enfin finis, je retourne à la maison. Lorsque j'entre, les volets du salon sont encore fermés. Ibrahim doit encore être endormi. Je prépare la salade de fruit et commence à presser le jus d'orange lorsque je sens une présence derrière moi. Je retire mes écouteurs.

« Tu étais où ? me dit-il torse-nu et encore à moitié endormi.

- Je suis allée acheter de quoi nous préparer un petit déjeuner de roi, dis-je en l'embrassant.

- Tu sais que tu peux me prévenir quand tu sors ?

- Tu as peur que je disparaisse, dis-je sur le ton de l'humour.

- Ça ne me fait pas rire.»

Effectivement, il est très sérieux tout d'un coup. Je pose les oranges que je pressais et je m'approche de lui.

« C'était une blague, monsieur grognon. Où est-ce que tu veux que j'aille aussi tôt le matin. Va prendre ta douche pendant que je mets la table.»


Il part sans rien dire. Je le trouve étrange, il ira certainement mieux après avoir mangé. Lorsqu'il revient une demi-heure plus tard, je le trouve plus détendu et plus souriant.

« - Merci pour tout chérie, et désolé pour ce matin. Je me suis inquiété.

- Mange, ne te t'embête pas avec ça. Je sais que tu n'es pas facile le matin.

- Tu termines à 20h00 ce soir ?

- Oui.

- D'accord, on pourrait sortir pour manger ?

- Ok.

- Je vais réserver, envoie moi un message quand tu as finis.

- D'accord. »

Lorsque nous avons terminé de déjeuner, Ibrahim fait la vaisselle pendant que je débarrasse la table. J'ai l'impression d'avoir le tournis, le verre que je tenais entre les mains m'échappe et s'écrase au sol.

Azhar - La syrienne et le voyou. { CORRECTION  }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant