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Mon père ouvrit la porte, me précédant de peu, et laissa échapper un soupir de contentement.

- Alors? demandai-je, sa large carrure occupant tout l'espace.

- Alors, c'est-c'est splendide! Vraiment! Chérie? Chérie! appela mon père, enthousiaste.

- Papa, pousse-toi! m'exclamai-je, une main insistante posée sur son épaule.

Mon père me sourit gentiment. Finalement, il se recula de quelques pas, me laissant observer notre nouvelle villa.

Waouh! Pincez-moi, je rêve! C'est trop beau!

Je montai les escaliers quatres à quatres dans l'espoir fou que mon père ait déjà fait livrer mon lit King Size. Le couloir qui me faisait face comportait une vingtaine de chambres au bas mot, et l'idée de toutes les fouiller me parut plutôt longue.

Bon! J'aime bien exagérer, il doit y en avoir cinq au maximum.

Je m'appliquai donc à les ouvrir une par une, cherchant la couleur crème demandée de ma chambre. La dernière porte que j'ouvris était celle du fond, pile-poil opposée aux escaliers, dix mètres plus loin. Elle était de couleur crème, et une baie vitrée énorme faisait face à la porte. Je m'approchai un peu de cette immense fenêtre et me penchai légèrement.

Aie! Oh meeeeeeeerde! Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ces trucs-là!

Je me frottai l'endroit où je m'étais cognée la tête contre le verre, et continuai à observer la vue.

- Alors ça te plait? T'es au troisième étage. En fait, tu vois le salon est au "deuxième" étage, parce que comme le terrain est en pente, il y a des piliers qui le soutiennent. Quand on entre côté route, il est au premier. Mais quand on regarde côté plage, tout en bas, il est au deuxième. Et donc, on a un espace en dessous des piliers. On aplanirait le terrain du bas, comme sur les vignobles, et on installerait une terrasse. Ça te dit? Une terrasse qui donne sur la plage. Pas mal, non? demanda mon père.

- C'est parfait! T'es le meilleur! m'exclamai-je, en me retournant vers lui. Oh et, où est mon lit?

- En bas. Va falloir le monter. répondit-il, en faisait un petit geste de la main pour montrer le bas.

- D'accord.

Il baissa un peu la tête et souffla.

- Ma chérie? demanda-t'il, précautionneusement, en se penchant un peu vers moi.

- Hmm?

- Lily a fait beaucoup d'efforts, et ce serait bien que tu ailles la remercier. Tu sais, décoratrice d'intérieur, c'est plutôt dur quand on ne connait pas la personne à laquelle on fait le cadeau d'une nouvelle chambre. Elle t'aime bien, et elle te connait b-

- Stop! Papa, si ta nouvelle femme n'arrive pas à comprendre un petit dessin, c'est qu'il y a un problème. Je lui ai fourni des plans et elle les a suivi. C'est tout. C'est pas pour autant qu'elle connait toute ma vie.

Mon père me jeta un regard désolé.

- Moi, je te connais, moi, je fais des efforts pour que tout marche bien entre vous, et, moi, j'aimerais bien que tu y ailles. Elle est à la cuisine.

Je me tournai vers le mur, et soupirai.

- J'irai plus tard.

- Li. souffla-t'il.

- Tu me laisses le temps de visiter ma chambre, au moins? m'exclamai-je, agressivement.

Il acquiesca et referma la porte derrière lui d'un geste lourd. C'est à cet instant que j'aperçus une fente entre les étagères sur le mur. Je m'en approchai et remarquai aussi un petit rail tout en bas de la fente.

Entre voisinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant