I. Le cauchemar de Noël

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J'ai toujours détesté noël. Bon, seulement si on oublie mes tout premiers noëls où je n'étais qu'une gamine qui croyait encore que le père noël exaucerait tous mes vœux les plus chers. J'ai commencé à ne plus supporter cette fête quand j'ai grandi, ça doit remonter à quelques années maintenant, peut-être huit ou neuf, je ne sais plus trop, je sais juste que chaque année qui vient, noël n'était plus la même fête que j'aimais tant.

Rien que le nom, "Noël", ça ne sonne pas beau, même dans les autres langues, en anglais ça donne "Christmas", et en espagnol "Navidad". Je l'avoue, c'est un peu plus élégant, mais quand même ! Je déteste cette fête. Chaque année, je la célèbre, je décore mon logement, je prépare le repas quand je peux, j'aime le temps avant le réveillon, mais quand le réveillon approche et que c'est le jour J, ça ne se finit jamais comme je le voudrais. En fait, moi, ce que je veux, c'est un noël un peu comme dans les films ou les séries, ce genre de noël où tout est parfait du début à la fin. Je sais que c'est ridicule, mais... Une famille heureuse autour de la cheminée avec des chocolats chauds, des Marshmallow, des histoires à raconter. Un couple qui s'embrasse sous le gui. Manger avec toute la famille, entièrement réunie pour cette occasion, un bon dîner au goût de tous et où aucun sujets polémiques ne feraient son apparition, et puis qui est dérangée par une chorale qui vient sonner à la porte pour leur chanter quelques chants de noël tels que Douce nuit, petit papa noël ou encore mon beau sapin, pendant qu'il neige dehors et que la ville se couvre d'un manteau blanc et fragile mais tellement beau. L'idéal serait aussi d'avoir une maison bien décorée, à l'intérieur, où le petit dernier aura été porté par quelqu'un de grand pour qu'il puisse poser l'étoile sur la plus haute branche du sapin, comme à l'extérieur, le jardin compris, où tout le monde aura participé et ce sera amusée en attachant des guirlandes, des rênes ou des pères-noëls sur des échelles devant les fenêtres. Ou encore confectionner des petits biscuits le jour de noël avec des enfants pour les donner ensuite au père noël et à ses rênes quand il déposera les cadeaux au pied du sapin, des enfants calmes qui vont se coucher quand les adultes le leur demandent, qui s'endorment et qui sont tout excité le lendemain en découvrant les cadeaux au pied de l'arbre qu'ils auront décoré. Ce noël serait le noël parfait que j'imagine, celui dont je rêve. Mais tout ça, et bien, il faut croire que ce n'est pas pour moi, Elisa Natose. Je dois être sur la liste des enfants méchants, après tout, je ne demande jamais rien d'autre que ça et ça ne se produit jamais. Je ne demande pas tout d'un coup, bien sûr, mais juste deux ou trois petites choses, il faut croire que c'est bien trop...

Depuis ma majorité et mon départ pour la ville, je n'ai plus jamais célébré noël de cette façon, et je crois bien que ça ne sera plus jamais le cas vu comment celui de cette année à tourné jusqu'à présent. Ce noël a été le pire, et je n'exagère rien, le pire de toute ma vie, ma vie entière ! Même pire que lorsque j'ai passé le réveillon seule il y a deux ans, car mes parents étaient coincés à l'hôpital, un des nombreux invités de leurs voisins s'était coupé le doigt en tranchant un jambon pour le servir le soir même. Je n'avais jamais osé imaginer qu'un autre noël, quelques années plus tard, pourrait être pire que celui-ci. Encore moins celui de cette année. J'avais décidé de tout organiser, dans les moindres petits détails, afin d'être sûre de passer un bon noël et d'être prête face aux situations à affronter. Résultat ? Rien de ce que j'avais prévu n'est arrivé. Bon, certaines, si, quand même, et heureusement, mais pas comme je les avais planifiées minutieusement il y a trois ou quatre mois.

Pour faire simple et résumer un peu la situation, je suis en panne, perdue en pleine campagne, vêtue d'une robe de fête, dans un trou paumé au milieu de nul part, après avoir quitté la table familiale où le repas ne me plaisait guère, suite à une dispute sur l'éducation des enfants avec au minimum vingt-neuf personnes que je ne vois que très rarement, que lors de grandes occasions pour être honnête (noël en est une apparemment), dans une ferme ou une grange, je ne sais pas trop ce que c'était, qui tombe en ruine, je n'ai rien mangé depuis que je me suis levée, très en retard sur le programme de ce matin, car mon réveil n'a pas sonné et que j'ai dû me dépêcher, étant donné que des choses n'étaient pas réglées, je suis tombé en panne sur la route à l'aller, et maintenant que je suis repartie, ma voiture a à nouveau un problème, m'empêchant de continuer la route alors que je devais, dès demain, tôt dans la matinée, retrouver mes collègues et amies.

Si avec ce que j'ai déjà dit jusqu'ici, vous ne trouvez pas que c'est un noël horrible, je ne sais pas ce que ça peut-être.

Un Signe De NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant