« En réalité, je ne me sens pas très bien. Une baisse de moral.

- Oh, tu veux en parler ?

- Non, je te remercie mais je ne me sens pas prête. On va prendre quelque chose à manger ?

- D'accord, je te suis. »





IBRAHIM


Il est plus de vingt heures lorsque Yasmine arrive enfin à la gare routière. Elle descend du bus et regarde autour d'elle, je lui fait un appel de phare. Elle s'approche de ma voiture et monte. Je la trouve changée, une coupe de cheveux plus courte, des vêtements plus sobres, elle cherche réellement à se fondre dans la masse.

« Alors qu'est-ce que tu voulais me dire ?

- On est obligé de discuter ici ? Je ne me sens pas très bien.

- Tu as mangé ?

- Non, dit-elle.

- Allons-y alors. »

Si ça avait été quelqu'un d'autre je l'aurais empressé de me dire ce qu'elle avait à dire mais Yasmine et moi avons une histoire spéciale. Elle sait tout de moi, mon passé avec Rabah, les ennuis que j'ai eu plus jeune. Des choses que je n'oserais pas raconter à Azhar, car il y a une part de moi que je ne veux pas qu'elle connaisse. Sur le chemin mon téléphone sonne à plusieurs reprises, c'est elle. Elle doit s'inquiétée, je demande à Yasmine de lui envoyer un message pour qu'elle ne m'attende pas. Je me sens mal de lui mentir, mais je n'ai pas d'autres choix pour le moment.

Nous arrivons dans un kebab à Boulogne-Billancourt. Je commande, récupère le sac et la rejoint dans la voiture.

« Alors, c'est quoi cette histoire ?

- Il m'a appelé Ibrahim, c'était son numéro.

- Il est mort, qui pourrait avoir le téléphone ?

- Son frère ?

- Ils n'étaient pas très proche et Nadir est connu pour ne pas être très malin.

- J'ai peur qu'il soit après moi. Il est plus dangereux que Rabah tu sais ce qu'on raconte sur lui. Il est fou Ibrahim, j'ai vraiment très peur.

- Il ne va rien t'arriver d'accord. Tu as changé de puce ?

- Oui.

- Continue ta vie comme avant, ne change rien. »

Nous sommes interrompus par la sonnerie de mon téléphone. Le nom d'Azhar s'affiche, je ne décroche pas. Il sonne encore à deux reprises, j'éteins mon téléphone.

« Tu rentres à Dunkerke maintenant ?

- Non, je vais passer saluer ma tante avant. Tu peux me déposer là-bas.

- Humm. Yasmine, ne panique pas. Si tu panique ils trouveront tout ça suspect. Et ne m'appel qu'en cas d'urgence.

- Compris, merci pour tout Ibrahim. »





AZHAR


Il a éteint son téléphone. L'angoisse me prend immédiatement. Que fait-il ? Pourquoi est-ce qu'il ne répond pas ?  Les bip incessants du four me rappelle que mon plat est à l'intérieur. Je le sors afin de le laisser refroidir sur le côté, je n'ai pas d'appétit. Je m'installe devant la télé mais il n'y a aucun programme intéressant. Je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose. Ibrahim occupe toute mes pensées. Lorsqu'il rentre enfin je tente d'être indifférente. Il s'approche de moi et m'embrasse sur le front.

Azhar - La syrienne et le voyou. { CORRECTION  }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant