Mon mari n'est pas très bavard et les moments de silence sont nombreux mais, ça ne me dérange pas. Ce n'est pas un silence gênant remplit de doutes, c'est plus apaisant. Même si je sais qu'il est souvent soucieux car il dort mal. Parfois, il se réveil durant la nuit et fixe le plafond. Il me croit endormie mais je ne peux pas m'endormir le sachant aussi préoccupé. Mais Ibrahim n'aime pas être brusqué, je veux lui donner le temps de me parler s'il en a envie.

Ce matin-là, j'étais seule à la maison. Ibrahim est parti tôt dans la matinée pour aider un ami à déménager. En début d'après-midi, Youssra m'invite à passer la journée chez elle, ce que j'accepte avec plaisir. Yûnes va bientôt fêter ses an et sa maman a déjà hâte de mettre un deuxième bébé en route.

« Mounir veut attendre encore un peu, mais je ne vois pas l'intérêt. J'ai envie que mes enfants aient des âges rapprochés.

- Peut-être qu'il veut encore profiter de son fils.

- Je pense surtout qu'un seul enfant lui suffit. Il n'a jamais voulu plus d'un enfant, mais ça ne va pas se passer comme ça. »

Je ris avant de reporter mon attention sur son fils. Moi aussi, je veux connaître le bonheur de devenir mère. Ibrahim n'aborde pas le sujet, il m'a déjà dit qu'on aurait des enfants mais pas quand. Pourtant il a presque trente ans, je pensais qu'il serait plus pressé.

« Attend-moi ici, je vais te montrer ma surprise. »

Elle revient avec un sac rempli de foulard et de turban. Youssra songe à porter le voile depuis plusieurs mois. Je le porte depuis que j'ai huit ans alors pour moi, ça n'a jamais été un sujet de réflexion. Bien sûr en grandissant, je me suis posée des questions mais il ne m'est jamais venu en tête de le retirer. C'est une fille très coquette qui choisi ses tenues avec beaucoup d'attention. Ça ne déplaît pas à son mari tant qu'elle reste avec à la maison. Moi, je me contente de quelques robes lorsqu'on reste à la maison. Ibrahim dit que c'est plus simple à retirer. En y repensant, je rougis et chasse ses pensées de ma tête.

« Tu t'es décidée ?

- Oui, je ferai la surprise à Mounir. Je pense que ça va le surprendre.

- Ton fils n'arrête pas de me baver dessus.

- Il s'amuse à faire ça, encore un jeu bizarre avec son père. Tu verras quand tu auras ton bébé et qu'Ibrahim lui apprendra tout et n'importe quoi.

- Je ne crois pas qu'Ibrahim veuille un enfant maintenant.

- Vous en avez discuté ?

- Non, pas réellement.

- Tu prends un moyen de contraception ?

- Non.

- Qu'est-ce que tu attends ? Fais un test de grossesse.

- Je pensais l'être, je suis allée chez un gynécologue il y a trois jours. Pas de bébé pour le moment.

- Vous êtes des jeunes mariés, ça va bientôt arriver. J'ai attendu six ans avant d'avoir Yûnes.

- Parce que tu avais des difficultés à tomber enceinte mais Mounir et toi, vous avez toujours voulu cet enfant.

- [...]

- Désolée, je n'aurai pas du te dire ça.

- Ce n'est pas ça Azhar, je sens qu'il y a quelque chose. Est-ce que tout va bien ?

- Oui, ça va."

Ibrahim

Lorsque je passe la porte de notre appartement, Azhar est dans la cuisine. Je prends une douche, puis la rejoins pour manger. Le repas se déroule tranquillement. On s'installe tous les deux devant un film qu'elle à choisi et je manque de m'endormir à plusieurs reprises avant qu'elle ne me réveil.

« Ibrahim ?

- Humm ?

- Je suis allée voir un gynécologue.

- Pourquoi ?

- Je pensais être enceinte.

- Tu es enceinte ?

- Non. »

D'abord je me sens soulagé mais, ça ne dure que quelques secondes. J'ai bientôt trente ans et Azhar est la femme de ma vie. Avoir un bébé semble logique mais, je ne ressens pas forcément l'envie d'être père tout de suite.

« Tu veux un enfant maintenant ? 

- Pas toi ?

- On vient de se marier. On peut attendre un peu et tu es encore jeune. Si tu veux un enfant, ça ne me dérange pas qu'on le fasse.

- Ibrahim, dit-elle en riant, il ne suffit pas de le faire.

- Dommage, c'est l'étape la plus simple et la plus rapide.

- On n'utilise pas de moyen de contraception donc je pense que ça pourrait arriver. Je veux juste être sûre qu'on est d'accord.

- Tu pensais que j'allais prendre la fuite ?

- Non, je n'ai jamais pensée cela.

- Tant mieux, parce que je ne t'abandonnerai jamais. »

Le sentiment d'abandon je le connais mieux que personne. Je l'ai vécu avec ma mère biologique, Adina. Je ne pourrai jamais abandonner un de mes enfants. Azhar me regarde, elle devine à quoi je pense mais, elle ne me questionne pas et je la remercie silencieusement. Je n'ai pas envie de parler de cette femme maintenant. Elle m'embrasse sur le front avant de s'allonger contre moi.

Azhar - La syrienne et le voyou. { CORRECTION  }Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin