Chapitre 35 : Les bonnes vieilles habitudes

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J'étais en plein travail dans mon bureau. Mon mariage n'était désormais plus qu'à une semaine. Le temps passait tellement vite et d'un certain côté, tant mieux. C'était exactement comme ça que les choses devaient se dérouler.

— J'ai quelques mauvaises nouvelles, m'annonça Cynthia qui ne se gêna pas pour m'interrompre alors que j'étais pleinement concentré sur un dossier.

Elle s'approcha de mon bureau avec hésitation. J'étais persuadé que ce n'était pas un problème aussi grave qu'elle le prétendait.

— Rivers est sur le point de nous lâcher.

Ceci me rassurait immédiatement. Ce client n'était pas un gros problème, ce n'était même pas un problème du tout. Je savais déjà comment m'en charger. Encore et toujours la même routine professionnelle.

— Ce n'est rien ça, répliquai-je complètement sûr de moi. Il prétend toujours la même chose pour obtenir une meilleure offre. J'ai compris son plan.

— Pas de gros problèmes à l'horizon alors. Tant mieux.

Elle afficha un bref sourire diabolique, fière que l'on soit sur la même longueur d'onde.

— Ton mariage arrive à grands pas, constata-t-elle pour lancer un autre sujet de discussion.

— En effet. Je serai enfin marié. Finalement, ce n'était pas trop dur...

Elle en sembla plutôt étonnée. Visiblement, elle était persuadée que ça aurait été bien plus difficile. Elle avait tort. J'avais toujours ce que je voulais, même si ça prenait plus de temps que prévu.

— Quelle est la prochaine étape ? m'interrogea-t-elle d'une curiosité maladive.

Dans le fond, je n'en avais aucune idée. Au début, tout me paraissait clair, ce ne devait être qu'un mariage blanc, un moyen de me donner une belle image et de mieux m'insérer auprès des autres. Et maintenant, je n'en étais plus aussi certain. Une part de moi craignait également son départ.

— Tu en seras surprise, rétorquai-je, assez dubitatif.

— Oh j'espère bien ! Parce que cette femme n'a vraiment rien pour elle. Mais c'est la fille de Nash, elle pourrait un petit peu le calmer comme ça... Je comprends maintenant pourquoi tu l'as choisie, parce que vraiment, tu peux clairement avoir mieux.

— Probablement...

Elle affichait un sourire fier, presque machiavélique, tandis que je détournai mon regard, le reposant sur l'écran de mon ordinateur. Elle partit sans dire un mot et il y avait quelque chose d'étrange dans l'air...

*

Après cette journée de travail plutôt calme et de retour à la maison. Heather était dans le canapé, en pleine lecture. Elle avait à peine remarqué mon entrée et pourtant, quelque chose dans son attitude me paraissait étrange. Elle n'avait même pas levé son regard et je craignais déjà le pire.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose ne va pas ? lui demandai-je plutôt inquiet.

Elle posa enfin son regard sur moi et j'avais comme l'impression qu'elle était sur le point de pleurer ou avait pleuré dans la journée. Et j'en étais probablement le responsable.

— Est-ce que tu m'aimes ?

— Pourquoi poses-tu des questions dont tu connais la réponse ?

— Réponds. Est-ce que tu m'aimes ? persista-t-elle, l'air troublé.

Elle semblait très insistante. C'était plutôt bizarre. Elle ne s'était jamais comportée de la sorte. Ce n'était pas un comportement habituel chez elle.

La Décadence des Flamants  - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant