Highlander ~

Chapitre 20 ~

Les minutes lui paraissaient interminables. Le médecin était arrivé rapidement, et il examinait Aileen depuis plus d'une heure. Obligé de patienter à l'extérieur pendant ce temps, Gabriel faisait les cent pas devant la porte. Il n'en pouvait plus. Pourquoi cela prenait-il autant de temps ? Plus le temps passait, plus l'angoisse grandissait en lui.

Callum et Moira étaient restés eux aussi. Parce qu'ils étaient inquiets pour leur amie. Et aussi pour soutenir Gabriel, même s'ils ne pouvaient pas faire grande chose. Blottis l'un contre l'autres, ils attendaient en silence. Parler n'aurait rien changé de toute manière. Chacun espérait. Chacun attendait. Chacun priait.

Gabriel tournait comme un lion en cage. De plus en plus énervé. De plus en plus tendu. Il sursautait au moindre bruit, à l'affut du moindre son pouvant provenir de la chambre. Au bout de ce qui lui parut être une éternité, le médecin sortit enfin de la pièce. Il affichait un air neutre, ce qui ne permettait pas aux autres de deviner si tout allait bien. Ou mal. Il s'avança vers le maitre des lieux et se posta devant lui.

Gabriel n'osait pas lui poser la question qui lui brulait les lèvres. Il avait peur de la réponse. Mais en même temps, il voulait savoir. Comme s'il avait compris sa question silencieuse, le médecin prit la parole de lui-même. Le temps semblait s'être suspendu. Chacun s'était figé, attendant l'annonce du vieil homme.

- Bien. J'ai examiné cette jeune femme en détail. J'ai plusieurs choses à vous dire. Il y a du bon et du moins bon. Mais avant tout, sachez que sa vie n'est pas en danger.

Gabriel, Callum et Moira poussèrent simultanément un soupir de soulagement. Déjà une bonne nouvelle. Mais, il y avait le bébé aussi. Le seigneur prit donc la parole à son tour, afin de s'enquérir de son enfant.

- Et pour le bébé ?

- L'enfant va bien lui aussi. Cependant, il s'en est fallu de peu pour qu'il perde la vie. Mais il s'est bien accroché et va bien pour l'instant.

- Pour l'instant ?

- Et bien. Il semblerait que cette jeune personne souffre surtout d'une profonde fatigue et de beaucoup de stress. Cela peut engendrer des fausses couches. C'est ce qui a failli se produire ici.

- Mais que...

- Il est important de la ménager. Il faut qu'elle se repose, et surtout qu'elle puisse se détendre. Il faut bien comprendre qu'il s'en est fallu de peu pour que vous perdiez votre femme et votre enfant. A partir de maintenant, et jusqu'à la fin de la grossesse, il faut absolument lui éviter des angoisses violentes comme celle qui a provoqué la crise.

- Mais je ne comprends pas...murmura Gabriel.

- Alors vous devez éclaircir ce point au plus vite. Je vous laisse. Je reviendrai l'examiner toutes les semaines jusqu'à la naissance. Il faudra que je la suive de près pour éviter qu'un nouvel incident ce produise. Ils ont eu beaucoup de chance.

-Je...oui bien sur. Merci. Merci de les avoir sauvés. Je ne vous remercierai jamais assez pour ça.

- C'est mon métier vous savez. Maintenant, veillez bien à ce qu'elle n'en fasse pas trop.

- J'y veillerai personnellement. Merci encore.

Et le médecin s'en fut. Laissant nos trois comparses soulagés et heureux de savoir que tout allait bien. Néanmoins, avant d'aller voir sa femme, Gabriel avait encore quelque chose à éclaircir.

- Il a parlé d'angoisse. L'un de vous saurait-il quelque chose que j'ignore ? Moira, tu étais avec elle. Quelque chose t'a semblé anormal ?

Moira réfléchit un moment avant de s'exclamer bruyamment.