Chapitre 23 : Cette journée de merde

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Et là tout le monde nous regarde et se met à sourire comme pour nous dire "bande de coquins". Ce genre de sourires complices...je sens que cette journée commence bien.

J'avance dans les couloirs à pas lent, Daevon sur les talons, en essayant tant bien que mal de remettre ma chevelure devenue rebelle en ordre. Et sur le moment ou je commence à y arriver, ce crétin qui me sert de petit ami -qui semble très amusé par la situation- massacre ma coiffure en ébouriffant mes cheveux. Je tape sur sa main en grognant, tandis que lui, il ricane bêtement.
- Ey bébé, calme toi ! C'est pas comme si je te les avais coupé.
Je lui lance un regard noir.
- Si tu les avais coupé mon choux tu ne serais plus là pour en parler.
Encore une fois, celui-ci ricane bêtement. Je soupire en remettant ma chevelure en place, la brossant avec mes doigts plutôt fins. Tout d'un coup, je sens des bras se serrer autour de mes hanches, et je frôle la crise cardiaque, puis me laisse faire. J'en ai marre de me défendre contre lui. C'est mon petit ami après tout. Comme si il lisait dans mes pensées, Daevon plonge sa tête dans mon cou, provoquant un frisson qui parcoure mon corps tout entier. Il me donne quelques bisous, puis passe sa main sous mon tee-shirt. 
- Daevon pas question !
Je me défais de son emprise et me tourne vers lui, lui lançant un regard mauvais.
- Tu n'as aucune maîtrise, dis moi ! Tu ne peux pas attendre un endroit privé pour monter en chaleur !?
- Je pourrais en dire autant pour toi.
- Quoi...?
Je regarde autour de moi, et une nouvelle fois, je croise les regards des autres lycéens.  Merde. Quand je me tourne vers Daevon, celui-ci me lance un sourire en coin. J'en ai marre de lui. Je tourne les talons sans me retourner. J'entend les pas de Daevon derrière moi, et comme je m'y attendais, il me prend par le bras, toujours mort de rire. 
- Quoi, tu veux encore plus rigoler sur moi ou t'en as eu assez ?
- Bébé, je rigole !
- Je vois ça.
Il soupire et arrête enfin de rigoler !
- Bébé t'as pas d'humour...
-Je sais.
Sur ces mots, je me dégage de son emprise et pars pour mon prochain cours, vu que j'ai déjà raté le premier. Arrivé dans la salle, je suis en retard, et j'attire tous les regards...le malaise je vous jure. J'ignore les regards comme je peux, avançant à pas tremblants jusqu'à ma place d'histoire géographie. Mais une fois que je crois être arrivé au bout de mes peines...Owen. Putain je croyais qu'il avait quitté le lycée lui. Je suppose que c'est pas si facile. Contre toute attente, Owen s'assoit à mes côtés. Putain ça ne pouvait pas être pire. Il a cru qu'on était amis nous deux ou quoi ? Quoi qu'il en soit, je me concentre sur le cour, je ne compte pas lui parler. Après tout la dernière fois j'ai souhaité sa mort, c'est parce que je l'ai nargué en couchant avec Daevon sous ses yeux qu'il voulait se tuer. Et je ne regrette rien, donc bon.  Aucune raison de jouer les focus maintenant.
- Hum...Kei ?
La chose que je redoute le plus depuis qu'il s'est assit à côté de moi. Il me parle. Evidemment, je ne lui répond pas. Selon moi à l'heure qu'il est il devrait être six pieds sous terre.
- Kei...je sais que tu vas pas me parler..mais...je voulais te dire que je te laisse Daevon. Tu me LAISSE Daevon ? Mais arrête de croire il m'a toujours appartenu ! Et euh...je...j'ai tiré une croix sur lui. J'ai trouvé quelqu'un qui m'aime. Pas comme Daevon qui m'a toujours maltraité...Je m'en fou. Et ça je voulais juste que tu le saches, je voulais que tu me pardonnes. Je pense que tu es le mieux placé pour savoir que...tomber amoureux de Daevon, ça rend fou.
C'est bien vrai, ça rend fou, ça peut attirer des tas de problèmes comme beaucoup de bonheur. Mais de là à pardonner celui qui a posé ses pattes sur mon homme sans mon autorisation...je sais pas. Faut pas pousser mémé dans les orties. Mais...parler avec ce bout de merde serait un bon premier pas pour combattre mes petites jalousies. 
- Ok.
- Hein ?!
Pourquoi il est surpris ?
- Quoi "hein" ? J'ai dis OK. Je te pardonne. 
- Sérieux ?
Quel sourire idiot sur le vilain visage qu'est le sien. Je détourne le regard, agacé. Certes, je lui pardonne, mais pour vaincre ma jalousie. Pas pour faire ami-ami.
- Oui. Sérieux. Et enlève ce sourire ça me donne la gerbe.
- Oui...oui. Je comprend. Je...merci.
Je tourne la tête vers lui, les yeux écarquillés.
- Merci ?
- Oui...je me rend compte que je t'ai fait du mal, moi, si on m'avait fait ça, j'aurais pas pu tenir, et donc...je suis terriblement désolé, et ça me rend super heureux que tu me pardonnes, même après tout ce que je t'ai dit, tout ce que je t'ai fait.
Une larme commence à dévaler le long de sa joue devenue rouge, et moi comme un con, je le fixe.
- Il y a un problème ?
Je lève les yeux en direction du professeur qui nous fixe Owen et moi. 
- Non, aucun.
Dis-je en baissant les yeux. Quel sale con ce monsieur Bower. Il n'a jamais rien à faire à part embêter ses élèves lui. Il reprend don cour en nous lançant un regard noir. Mais il croit qu'il fait peur à qui exactement lui ? Enfin bon. Je veux quand même savoir.
- Pourquoi tu chiale Owen ?
- Hein ? Euh...parce que je mérite pas ton pardon en vrai donc je suis content.
C'est vrai. Totalement. Owen ne mérite pas mon pardon. Mais comme j'ai un grand coeur et une bonté infinie envers les chiens, il faut bien leur pardonner un jour. J'hausse les épaules pour seule réponse et reporte mon attention sur le cour.
Enfin, la sonnerie retenti dans l'établissement. Je me lève tranquillement et me met à ranger mes affaires quand lycéen roux assez grand entre dans la salle. Il est magnifique. C'est celui qui avait sauvé Owen ? Ah oui. Il est magnifique putain. Je l'avais pas remarqué. Il a des tatouages. Il est hyper sexy. Arrivé à nos côté, il prend Owen par les hanches tel le plus grand macho de la terre et me lance un regard noir avant d'embrasser Owen. Sympa.
- Il t'a fait du mal mon sucre ?
Son sucre ? Quel du surnom merdique.
- Non...il m'a pardonné.
Dit Owen en souriant. Et son mec souffle. Il souffle ce con.
- Pfft. C'est toi qui devrait le pardonner.
Il a dit quoi ?
- Et ta soeur.
Répondis-je à la place d'Owen. Le type est d'abord surpris, puis il fronce les sourcils et serre les poings. Pas trop tôt. Bébé est énervé on dirait. Ce petit jeu n'est drôle que quelques seconde. J'entreprends donc de les contourner mais le gars me met un coup de poing !
- je vais te massacrer !
Je me jette sur lui et lui assène des tonnes et des tonnes de coups.
- Kei !
C'est la voix de June. Le temps que je lève les yeux vers elle, un énorme coup de poing atterrit sur ma joue et me fait vaciller sur le côté. C'est à mon tour de me prendre des coups. Et puis soudain plus rien. J'ouvre l'oeil, et je vois Miguel qui tient le type par le col, le fusillant du regard comme si il va le tuer. Dans ma tête j'avoue que je danse de joie, mais en vrai je fais semblant d'être impassible.
- Ecoutes moi bien toi, Kei, c'est le mec de mon pote, vu ? Et personne ne touche aux proches de mes potes, parce que je les defonce tous. Maintenant tu te casses, et si j'entend que t'as encore cherché des noises à Kei après, ta mère ne te reconnaitra plus jamais. Et crois moi, dès que Daevon va apprendre ce que tu viens de faire, car oui il va l'apprendre, lui il ne va pas se contenter de te menacer, il va te faire bouffer tes organes un par un jusqu'à ce que tu les chie par le cul ! Maintenant casse toi ! 
Et il le lâche enfin. Le type ainsi qu'Owen partent tous les deux en quatrième vitesse. Dans ma tête, je suis mort. de. rire. J'en peux plus ! Mais c'est vrai que quand Daevon va l'apprendre...ce type aura interet à mettre ses couilles au placard ! Enfin...si ce n'est pas déjà fait.
- ça va Kei ?
Me demande June. Après la raclé que Miguel a mit à mon adversaire, ça ne peut qu'aller ! Je me redresse et lui sourit en lâchant un petit «Au top !». Elle me fait un câlin, mais là quelque chose la tire et la détache de moi. Je tourne le regard et croise celui de Miguel, qui a changé du tout au tout. June le remarque et nous on se met à pouffer de rire.
- Miguel, je suis gay, je n'aurais jamais de sentiments amoureux pour June...détends toi.

Madness.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant