Chapitre 1, Mon histoire ...

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Je vais vous faire une rapide présentation de moi même si je ne suis pas la personne la plus intéressante au monde. Je m'appelle Aline Dawson, j'ai 16 ans et je suis franco-australienne car mon père est australien et ma mère est française. J'habite à Sydney avec mes parents depuis peu de temps, je suis partie de la France, le pays où je suis née et où j'ai grandi. Je n'ai pas eu une vie facile jusque-là, entre harcèlement, mutilation, et j'en passe mais c'est du passé à partir de maintenant ou plutôt j'essaie d'en faire mon passé.

Mes parents et moi avons quitté la France il y a quelques semaines. Ma vie là-bas ressemblait à l'enfer à cause de tous ceux qui me voulaient du mal alors que je n'ai rien fait pour le mériter, rien d'après moi en tout cas. Dans ce pays j'étais tout sauf heureuse, c'était un enfer, le pire des enfers.
Tout le monde me harcelait dans mon lycée, je n'avais pas d'amis ou je n'en avais plus étant donné que des rumeurs se propageaient à mon propos et comme c'était des rumeurs, c'était faux bien sûr. J'allais au lycée avec la boule au ventre, je ne voulais pas voir toutes ces personnes qui me faisaient tellement mal, physiquement et mentalement. J'étais seule face à eux, face au lycée entier, ce n'était pas équitable et je n'avais rien pour me défendre, ma parole n'aurait pas suffi pour les arrêter. J'avais envie de retourner sur mes pas à chaque fois que je sortais de chez moi et retourner dans mon lit, le seul endroit où je voulais être.

J'ai commencé à me mutiler pour évacuer cette douleur que j'avais en moi, en commençant par les bras, puis les jambes et je n'ai jamais pu m'arrêter. Mes parents ne savaient rien de tout cela, ils travaillaient trop pour savoir ce que je faisais de mes journées.

Les jours passaient et se ressemblaient, j'étais humiliée, injuriée, on me bousculait sans cesse et cela tous les jours sans exception. Ma douleur augmentait chaque jour jusqu'à ce que je ne puisse plus la supporter. J'étais arrivée à la douleur maximale que je pouvais endurée et je n'avais plus la force d'affronter tout cela, c'était devenu au dessus de mes forces de me rendre au lycée, j'avais trop de souffrance en moi.
Un matin une idée noire m'a traversé l'esprit, d'après moi c'était la meilleure solution à mes problèmes malgré qu'elle n'était probablement pas la meilleure. Je marchais comme si je me rendais au lycée puis j'ai gravi les escaliers d'un immeuble qui était sur le chemin jusqu'à ce que j'arrive sur la terrasse. J'ai réfléchi à ma vie à cet instant, j'avais des larmes qui inondaient sur mon visage puis j'ai tenté de me jeter dans le vide depuis le haut de cet immeuble. Cependant mon geste n'a pas été un succès. Au dernier moment quelqu'un m'a attrapé par la taille et m'a mise en sécurité. Cet homme m'a empêché de faire cette énorme erreur. C'est à partir de ce moment que mes parents ont été informé de ce que je vivais tous les jours, le harcèlement, la mutilation, etc.

Mes parents m'ont surveillés et m'ont envoyée chez ma grand-mère à la campagne pour ne plus que je sois victime de harcèlement, pour m'éloigner de mes problèmes en vain. Ces monstres continuaient tout de même à me harceler même si je n'allais plus en cours. Je recevais des appels masqués à des heures très tardives et des messages de menace sans cesse.

Ce cauchemar a continué même en croyant être loin c'était devenu plus pénible moralement. J'ai continué à me faire du mal, me mutiler était devenu une drogue, une drogue indélébile que nous ne pouvons effacer. Mes parents pensaient qu'en m'éloignant de mes problèmes et des personnes qui me scrutaient jour et nuit tout allait s'arranger cependant c'était le contraire, tout a continué. J'ai continué de me mutiler cependant un jour ma grand-mère a découvert tout ce mal que je me faisais subir et elle a bien évidemment tenu mes parents au courant.
C'est à ce moment que mes parents ont compris que nous devions partir loin d'ici pour que je puisse me reconstruire, si cela est possible. Alors mon père a décidé de partir, loin de cet enfer, de ce malheur sans fin.
Nous avons donc déménagé et nous sommes parti vivre en Australie, qui plus est le pays d'origine de mon père. J'ai enfin quitté ce pays, la France, qui est selon moi le pire pays au monde cependant c'est aussi mon pays d'origine et celui de ma mère. Si je ne serais pas partie de cet enfer, je ne sais quelle connerie j'aurais pu faire mais une chose est sûre : je ne serais pas resté longtemps en vie.

Mes parents ont portés plainte contre mes harceleurs, j'ai dû raconter ce que je vivais à des gendarmes. Cela a été une épreuve éprouvante cependant j'ai pu compter sur le soutien de mes parents, ma mère avait d'ailleurs arrêté de travailler pour passer tout son temps avec moi, pour veiller sur moi. Toutes ces personnes qui me faisaient du mal l'ont payé même s'ils ont moins souffert que ce que j'ai souffert à cause d'eux, ils ont assumé leurs gestes.

Je porte toujours des cicatrices physiques et morales de ces moments. Ce nouveau départ, ce nouveau pays est pour moi une façon de revivre, heureuse et normalement, comme une adolescente de mon âge sans soucis. Mon seul souhait est de retrouver une vie normale, sans problème majeur.
Je vais être scolarisée en classe de première scientifique dans un lycée où je ne connais personne. C'est mieux comme cela, je pourrai rencontrer de nouvelles personnes qui ne vont pas porter des jugements sur moi selon les rumeurs qu'ils entendent.
Je n'aurai pas pu revivre cette humiliation quotidienne, ce harcèlement continu, mais la mutilation est encore là, c'est ma drogue et je ne pourrai pas m'en arrêter aussi facilement.

Je ne veux pas que quelqu'un sache quelque chose sur mon passé, c'est mon passé et j'ai décidé de l'oublier même si c'est dur d'oublier tous ces mois de souffrance. Si quelqu'un apprend mon passé alors que je souhaite l'oublier, cela me fera replonger dedans ce qui est tout ce que je ne veux pas. Mon passé est mon secret, un secret que je veux enfouir à tout jamais !

Escape To Live | C.H Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant