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Beckett, allongée dans son lit, attendait l'arrivée de Roxane. Elle tapotait impatiemment le matelas du bout de ses doigts. Finalement, elle jeta un coup d'œil agacé au réveil et avança son fauteuil roulant. Elle réussit aux prix de maint effort à y prendre place et partit directement en direction de la salle de bain. Elle parvint à se glisser dans l'eau chaude du bain qu'elle se fi couler et soupira de soulagement. Elle sourit en remarquant ce qu'elle avait réussi à faire seule. Finalement, le départ de Josh n'était pas une mauvaise chose... Elle inspira profondément l'odeur de cerise qui régnait dans la salle de bain. Son sourire s'élargit. Elle entreprit alors de se frotter doucement. Le lieutenant Beckett avait toujours adoré les bains. Depuis sa tendre enfance il s'agissait pour elle d'un moment de bien être qui avait une place à part dans le déroulement de la journée. Mais ce qu'elle préférait encore, c'était dévorer ses romans favoris dans l'eau revigorante et odorante. Après de longue minute passés à se prélasser paresseusement dans son bain, la jeune femme entreprit de se redresser pour gagner son fauteuil. Dès qu'elle prit appuis sur ses bras, une douleur lancinante lui transperça le bas de dos. Elle gémit et se laissa retomber dans l'eau. Le liquide transparent coulait doucement et le niveau baissait. Kate ferma les yeux un instant. Elle avait oublié de prendre les pilules que Roxane avait déposé la veille sur sa table de nuit. La douleur allait en s'intensifiant. Elle serra les dents et tenta une nouvelle fois la manœuvre. La douleur la terrassa. La respiration de Kate était de plus en plus irrégulière. Elle se mordit violemment la lèvre inférieur et tendit la main vers la petite table près du bain. Encore un petit effort... Un long gémissement accompagna le mouvement désespéré de la jeune femme. Enfin, ses doigts entrèrent en contact avec le petit objet technologique. Elle composa en respirant difficilement le premier numéro qui lui passa par l'esprit. Elle entendit sonner. La douleur lui coupe subitement le souffle et les larmes aux yeux elle se força à expirer lentement.

- Allô ?

Elle n'arrivait pas à articuler le moindre son. Et ce portable n'était pas le sien mais celui que Roxane lui avait laissé en cas de problème.

- Allô, s'agaça son interlocuteur.

Un râle s'échappa d'entre ses lèvres et elle réussit à prononcer quelques mots.

- Castle, gémit-elle d'une voix affaiblie.

Au son de cette voix désespérée, l'écrivain bondit et attrapa sa veste.

- J'arrive, Kate, hurla-t-il en s précipitant vers la porte.

Sa mère et sa fille, inquiètes, lui jetèrent un regard interloquée. Il leur fit signe qu'il leur expliquerait et quitta le loft en claquant la porte. L'homme dévala les escaliers et courut de toutes ses forces vers l'appartement de Josh où l'élue de son cœur résidait depuis l'accident. Son cœur battait extrêmement fort dans sa poitrine et son esprit tournait à plein régime. Les scénarii les plus effrayants se frayaient un passage jusqu'à son esprit et jusque dans son cœur. L'écrivain accéléra encore. Il grimpa les marches quatre à quatre, incapable d'attendre l'ascenseur. Il ouvrit la porte violemment et sans prendre le temps de la refermer, il hurla le nom de la jeune femme. Seul le silence lui répondit. Son regard effrayé parcourut la pièce à un rythme effréné. Des plaintes assourdies parvinrent bientôt à ses oreilles. Castle se précipita dans cette direction et entra dans la salle de bain. La main de Kate agrippait violemment le bord de la baignoire. Les gémissements étaient ici, beaucoup plus audibles. A la vue du corps de la jeune femme, Castle se sentit gêné. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise dans un entrevue ultérieure et saisit une serviette éponge. Il prit ensuite le lieutenant dans ses bras. La jeune femme passa instinctivement ses bras autour de son cou et y enfouit son visage. Castle se dirigea vers la chambre à coucher l'allongea avec tendresse dans le grand lit. Il rabattit doucement les couvertures sur le corps tremblant de la jeune femme. Les doigts de Katherine s'agrippèrent à sa chemise. Il les détacha un à un en lui chuchotant des phrases de réconfort. Le lieutenant pleurait e douleur et chaque larme déchirait le coeur de l'écrivain assis à ses côtés. Il lui caressa les cheveux d'un geste tendre. La souffrance qu'il lisait sur les trait déformés du visage de sa bien-aimé provoquait en lui les dégât d'un tsunami. Il déposa un baiser sur le front humide de Kate et lui chuchota d'autres phrases qu'il espérait réconfortantes. Petit à petit, les gémissements s'espacèrent pour complètement disparaître. La respiration saccadée de la jeune femme s'apaisa et les larmes cassèrent de sillonner les joues du lieutenant Beckett. Cette dernière, les yeux fermés, respira profondément. La crise était passé. Castle continua néanmoins de la rassurer en lui caressant la joue du bout des doigts. La jeune accidentée se détendit au contact des doigts de l'écrivain sur sa peau. C'est à ce moment que l'aide-soignante fit son entrée. Castle leva brusquement la tête. La nouvelle venue les regarda, étonnée et suspicieuse. Kate tourna doucement la tête vers la porte où se tenait toujours la jeune femme. Elle lui adressa un pâle sourire. L'aide-soignante pénétra dans la pièce en demandant des explications.

Accident de parcoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant