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Tous attendaient les résultats. L'angoisse se lisait sur les visages de chacune des personnes présentes dans l'hôpital. Un silence pesant régnait. Chacun était plongé dans ses sombres pensées. Et toutes ses pensées étaient tournées vers Beckett. Soudain, le bruit d'une porte battante les fis lever la tête. Le nouveau venu vint s'asseoir près d'eux après les avoir gravement salués de la tête. Il avait le teint pâle, le coeur opressé, l'air tendu. Le père de Kate vint lui serrer courtoisement la main.

- Des nouvelles, Josh, se risqua-t-il à demander.

L'homme secoua négativement la tête. Ses longs cheveux noirs accompagnèrent doucement ses mouvements.

- Pas pour le moment, réussit-il finalement à articuler.

Tous reprirent leur occupation première, à savoir, l'attente angoissée. Castle, lui, fixait le mur blanc qui se dressait face à lui. Les images de la dernière fois défilaient dans son esprit. A l'époque, Kate venait de se faire tirer dessus par un sniper. Et on l'avait accusé, lui, de tous les maux dont elle souffrait. L'écrivain passa sa main sur son visage et prit une profonde inspiration. Que n'aurait-il pas donner pour avoir rattrapé la main de la jeune femme quelques heures auparavant ! Il déglutit difficilement. La main de sa fille vint se poser sur son bras. Il tourna doucement la tête vers elle et contempla son doux visage pâle. Il chercha dans les yeux de sa fille le courage de lui sourire et de la serrer paternellement contre lui. Il passa doucement sa main sur sa joue et l'embrassa sur le haut du crâne. Son petit diable roux... Il avait tant besoin de lui maintenant... Et elle aussi avait besoin de lui... Alexis adorait Kate et cette dernière lui avait donné de nombreux conseils sur des sujets typiquement féminins. Des sujets qu'elle n'avait jamais osé aborder avec son père... La jeune fille se mordit anxieusement le pouce lorsqu'elle se redressa. Son père laissa son bras posé de manière protectrice sur ses épaules de jeune fille. Cette présence la réconfortait d'une manière qu'elle n'aurait pu d'écrire.

Lannie, Ryan et Esposito était un peu plus loin. Lannie, assise sur le banc, discutait à voix basse avec Martha. Cette dernière tentait de réconforter la jeune légiste qui montrait des signes évidents d'impatience et d'angoisse. Esposito, quant à lui, faisait les cents pas dans le couloir, se maudissant d'avoir laissé son amie, seule, poursuivre un tueur. Il tapa soudainement et violemment contre le mur en grommelant un "fait chier". Ryan l'invita alors boire un café un peu plus loin. Tous les deux disparurent au bout du couloir. Et le silence et l'attente reprirent. Personne n'osait bouger. Personne n'osait parler. Mais les cerveaux, eux, tournaient à plein régime.

Au bout d'une attente qui sembla aux yeux de tous un supplice interminable, une jeune femme s'approcha d'eux. Tous se dressèrent comme un seul homme, attendant le verdict. Impressionnée, la nouvelle venue resta un moment pantoise. Mais elle se reprit rapidement pour leur délivrer les nouvelles tant attendues. Toutes les personnes présentes se rassemblèrent autour de la jeune femme.

- Katherine Beckette souffre d'un traumatisme cranien léger. Il n'y a rien de grave là-dedans. Il faut la surveiller quelque temps pour être certains que des complications ne fassent pas leur apparition. Elle risque de souffrir de migraines quelques jours mais ça ira. Et elle vient de se rêveiller donc....

Un souffle de soulagement parcourut l'assemblée. Tous se sourirent. Rien de grave...

- Quand pourra-t-on la voir, demanda Castle d'un ton pressant.

- Avant d'aller la voir il faut que vous sachiez quelque chose, les coupa-t-elle anxieusement.

Ils reportèrent leur attention sur la jeune infirmière. La peur de Castle augmenta brutalement.

- Votre amie souffre d'une paraparésie partielle. Nous l'avons découvert à son rêveil.

Lannie porta les mains à sa bouche, effrayée. Comme elle possédait pas mal de connaissance en médecine, elle était la seule à avoir compris le jargon médical de la jeune blonde. Esposito, énervé par son incompréhension, demanda de manière plutôt brutale à l'infirmière d'être plus précise.

- Et bien, commença-t-elle, cela signifie que votre amie ne peut pas effectuer certains mouvements. Dans son cas, elle est totalement paralysée des jambes.

Elle laissa aux proches de Kate le temps d'assimiler la nouvelle. Le coeur de Castle avait bondit dans sa poitrine lorsqu'elle avait prononcé cette terrible phrase. Sa Kate était paralysée des jambes... Cette nouvelle le touchait encore plus profondemment qu'il ne l'avait cru possible. Le père de Kate pressa la jeune infirmière de questions.

- Cela n'est que temporaire, et avec des séances de Kinésithérapie et le soutien de sa famille, elle pourra remarcher. Mais cela risque de prendre plusieurs mois... Et il faudra que vous fassiez tous preuve de beaucoup de compassion et de compréhension car elle risque de ne pas être facile à vivre pendant ces quelques mois. Et vu sa réaction lorsque le verdict est tombé, elle va vraiment avoir besoin de vous à ses côtés.

Tous hochèrent la tête de concert. Ils allaient l'aider et être pour elle d'un soutien indeffectible. Josh demanda s'ils pouvaient la voir.

- Elle doit déjà vous en faire voir de toutes les couleurs, ajouta-t-il.

- Et bien, elle n'a pas été tendre mais elle a toutes les raisons d'être énervée et désespée, sourit la jeune femme.

Elle leur confirma ensuite qu'ils pouvaient rendre visite à Kate dès maintenant.

- Mais seuls deux personnes peuvent entrer, précisa-t-elle.

Le père de Kate et Josh furent les deux premières personnes à aller voir le lieutenant Beckett. Castle se laissa lourdement tomber sur une chaise, la tête entre les mains. Il tentait d'imaginer ce que Kate avait pu vivre lors de son éveil. Il avait dû être difficile pour elle de réaliser qu'elle était incapable de bouger. Et le verdict avait dû la faire entrer, soit dans un crise de larmes, soit dans un colère noire. Castle penchait plutôt pour la deuxième option... Martha et Alexis lui proposèrent de rentrer se reposer avec elles et de revenir le lendemain. Il leva la tête vers les deux rouquines le surplombant.

- Partez sans moi, reposez-vous, déclara-t-il. Et ne m'attendez pas. Je ne quitterais pas cette hôpital sans avoir vu Kate et pour la voir, j'attendrais aussi longtemps qu'il le faudra.

Accident de parcoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant