tome 2, chapitre 8

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Je levais les yeux au ciel.

― Arrête dont d'être sur mon dos à longueur de journée. J'en ai assez qu'on me dise que je ne vais pas bien sans cesse. Je suis calme, je n'ai pas d'envie suicidaire alors arrêtez de me faire chier et d'être constamment là à croire que je vais sauter de la fenêtre ou me tailler les veines.

― Tu n'es pas bien, Ashton.

― Je suis vivant, en bonne santé. Je vais bien. Je ne vois pas où est le problème.

Émotionnellement parlant, tu es mal. Tu n'es pas bien. Tu ne vas pas bien. Et si tu dis le contraire, alors tu te mens à toi-même. Tu es à l'agonie. Tu as perdu Luke. Tu as perdu l'amour de ta vie, et tu es détruit de l'intérieur. Tu es rongé, brisé. Tout ce que tu veux. Tu prétends aller bien alors que c'est le contraire.

― Tu ne peux pas comprendre, Calum.

― Non, je ne peux pas le comprendre. Il faudrait l'avoir vécu pour le comprendre. Tu as raison. Mais perdre un être cher je sais ce que c'est. Tu as comme une sensation de déjà-vu.

Je ravalais difficilement ma salive. Calum avait raison, je n'étais pas bien. Loin de là. Je prétendais aller bien alors qu'à l'intérieur c'était tout le contraire. Je me prétendais moi-même que j'allais aller mieux, que j'allais avancer. J'essayais de me dire constamment à ma conscience que la vie continuait et que j'allais continuer d'être fort et de vivre avec ou sans Luke.

Mais je ne pouvais pas. Je n'y arrivais pas.

― Une sensation de déjà-vu, tu l'as dis... me radouci-je en m'asseyant sur mon lit.

― Tu sais que tu peux te confier à moi.

Je prenais une longue inspiration, tentant de reprendre mes esprits et d'éviter de penser à me rouler une cigarette. God, je détestais le chagrin. Le chagrin, la souffrance, la tristesse, la douleur... Tout ça, ce n'était pas pour moi. Ça ne l'était d'ailleurs pour personne.

― Plus le temps passe et plus je l'aime. Ça fait seulement six mois et j'ai l'impression que ça fait déjà six ans, dis-je doucement dans un murmure.

― Tu es encore en deuil, Ashton. Ça ne fait que six mois. Tu as encore besoin de temps pour digérer tout ça. Ce qui est arrivé à Luke est horrible. Mais tu sais, il n'y a pas que toi qui est en deuil.

― Luke n'est pas un monstre. Il ne l'était pas. Cette facette qu'il a montré ce soir-là, ce n'était pas lui.

― Tout le monde étaient sous le choc. Moi y compris. Michael ne s'en remet toujours pas. Est-ce que tu étais au courant à propos de Luke et de son pouvoir surnaturel ?

― Oui, je le savais.

― Pourquoi n'avoir rien dit ? On aurait très bien pu encaisser.

― C'était son choix, et je respectais, expliquai-je. Il ne voulait pas se révéler à toi ni à Michael car il voulait vous protéger. Il estimait que si les autres savaient quoi que ce soit à propos de lui et de son pouvoir, il y aurait eut un danger.

― S'il nous l'aurait dit, tu crois qu'on l'aurait pas accepté ?

― Je suppose. Luke a toujours eut ce problème d'intégration à chaque fois. Il ne voulais pas que ça recommence. Il se sentait suffisamment différent des autres. Il ne voulait pas en rajouter davantage.

Calum hochait la tête en guise de réponse. J'aurais quand même voulu qu'ils apprennent la vérité à propos de Luke. Au fond j'étais un peu triste que mon meilleur ami savait pour Luke seulement après que Luke soit mort. J'aurais voulu que ça se passe autrement.

All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION) Where stories live. Discover now