Chapitre 1 ~

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Au château de Kinloch, une jeune femme tremble d'effroi. Elle le sait, cette fois encore, elle n'échappera pas à sa punition. Elle ne pleurera pas. Non. Elle ne laissera pas cette satisfaction à son bourreau.

- Tu ne m'échapperas pas Aileen, lui lance-t-il se sa voix dure et froide.

Elle sait qu'il a raison. Mais elle tente de reculer malgré tout. La peur l'envahit. Jusqu'où ira-t-il cette fois ? N'ayant plus grand-chose à perdre, elle tente de gagner du temps.

- Ne m'approche pas, William!

- Allons bon, et comment comptes-tu m'en empêcher ?

Esquissant un sourire sadique, il reprend la parole, se délectant de la voir trembler devant lui.

- Tu seras à moi. Tu le sais. De force, peut-être, mais tu m'épouseras. Et kinloch sera à moi.

- Jamais !

Aileen venait de crier ce mot de toutes ses forces. Jamais. Non, jamais elle n'épouserait cet homme. Ce fou, qui la brutalisait jour après jour.

- Plutôt mourir, poursuivit-elle.

Oui. Elle le pensait sincèrement. Jamais elle n'appartiendrait à un homme tel que lui. Si cruel. Tellement avide de richesse. Tellement cupide. Lorsqu'il se remit à parler, Aileen sentit son sang se glacer.

- Je suis ton tuteur. Tu dois m'obéir. Tu n'as pas le choix.

- On a toujours le choix !

Il fallait qu'elle trouve une solution et vite, avant qu'il ne recommence à lever la main sur elle comme il le faisait si souvent. Sa vie était un enfer. Son ignoble tuteur lui faisait subir sa cruauté jour après jour. Il l'affamait. L'enfermait. La frappait même. Il n'avait pas encore été jusqu'à la mettre dans son lit, mais elle savait que ça ne saurait tarder.

Fuir. Oui, il fallait fuir. Vite. Loin. C'était la seule solution.

Même si cela lui déchirait le cœur d'abandonner ainsi le domaine conquit par son père, elle savait qu'elle n'avait pas d'autre choix. Elle en était là de ses résolutions lorsque William la gifla avec une force qui la fit tomber par terre. Lorsqu'elle était devenue sa pupille deux ans plus tôt, elle n'aurait jamais pensé que sous son apparence angélique, cet homme pourrait se montrer aussi cruel.

Des cheveux blonds, un regard bleu comme le ciel. Un physique avantageux, et une gentillesse hors du commun. En façade seulement, elle l'avait appris à ces dépends. Alors qu'elle tentait de se relever, un grand fracas se fit entendre, suivit par des hurlements. William la laissa seule pour aller s'enquérir de la situation. Aileen tenait difficilement sur ses jambes, mais c'était là l'occasion rêvée de s'enfuir.

Elle sortit de la chambre et commença à descendre les escaliers menant à la grande salle lorsqu'elle comprit que la situation risquait de très mal tourner. Devant la scène qui se déroulait sous ses yeux, elle se figeât d'horreur. Des hommes se battant avec hargne. Des coups, des morts Des cris.

Elle voulait courir de toutes ses forces pour échapper à ce carnage, mais rien à faire. Ses jambes refusaient de bouger. En fait, elles refusaient de la porter d'avantage. Et sans pouvoir faire quoi que ce soit, Aileen s'effondra, dévalant ainsi les marches qui la séparaient encore de l'étage inférieur. Le choc fut violent, et sans même s'en rendre compte, elle tomba dans l'inconscience.

- Mon seigneur, nous avons remporté la victoire, et nous n'avons aucune perte à déplorer dans nos rangs. Mais il semblerait que le maitre des lieux se soit enfui.

- En es-tu sur Eachann ? As-tu vu à quoi il ressemblait ?

- Un homme plutôt grand et blond. Il est parti à toute jambe et je n'ai pu en voir plus. J'en suis navré.

- Tu t'es bien battu. Vas donc fêter cette victoire avec le reste des hommes.

- Bien.

Ainsi donc, il avait fui. Quel lâche ! Que cela ne tienne ! Il le retrouverait, et quoi qu'il arrive, il lui ferait payer !

- Gabriel...

- Callum? Mais que se passe-t-il ? Pourquoi ne fais-tu pas la fête avec les autres ?

- Je n'ai pas le goût de la fête et tu le sais fort bien. Mais il y a quelque chose que tu devrais venir voir.

Intrigué, le guerrier suivit son ami jusqu'au bas des escaliers. Et ce qu'il y découvrit eut au moins le don de le surprendre au plus haut point.

Une femme. Manifestement inconsciente. Blessée aussi. Mais que faisait-elle là ? Et que lui était-il arrivé ? En l'observant de plus près, Gabriel remarquât qu'elle portait une trace de coup sur la joue. Quelqu'un avait du la frapper sans ménagement. Il se senti bouillir de colère envers celui qui avait fait ça. Il pouvait paraitre dur et froid, il ne supportait tout simplement pas que l'on s'attaque à une femme. En combattant loyal, il ne tolérait pas qu'on s'en prenne à quelqu'un de plus faible que soit.

- Que fait-on ? On ne peut décemment pas laisser cette jeune femme ici. Qui plus est dans cet état.

A ces mots, Gabriel reconnaissait bien la sagesse de son ami.

- Tu as raison. Je vais la porter dans une chambre. Attendons qu'elle se réveille, nous aviserons ensuite.

La soulevant doucement du sol, il la porta jusque dans une chambre. Faisant attention à ne pas la blesser d'avantage, c'est avec délicatesse qu'il la déposa sur le lit. Il entreprit alors de la regarder un peu mieux. Elle était plutôt fine. Trop même, pour lui qui préférait les femmes aux courbes avantageuses. De longs cheveux noirs encadraient son visage, qu'il jugeât plutôt agréable à regarder.

Elle n'était pas d'une beauté à couper le souffle. Mais quelque chose chez elle attirait son regard. Il n'arrivait pas à le définir, mais c'était presque difficile de cesser sa contemplation. Il secoua la tête afin de se reprendre. Après tout, ce n'est qu'une femme parmi tant d'autres. Il se reprit rapidement, se giflant mentalement suite à ce petit moment d'égarement. Après tout, elle était banale cette femme. Elle n'avait rien de plus que les autres. Et dieu sait qu'il en avait vu plus d'une ! Il ressorti de la chambre et remarqua son ami qui était resté sur le pas de la porte.

- Que comptes-tu faire d'elle Gabriel?

- Pour tout te dire, je l'ignore encore. Je voudrais déjà savoir à qui nous avons affaire avant de décider quoi que ce soit. Je descends célébrer notre victoire avec les hommes. Reste ici et veille à ce qu'il ne lui arrive rien.

- Comme il te plaira.

Callum ne pu s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Il connaissait très bien son ami. Depuis l'enfance, il le connaissait même par cœur. Et s'il ne se trompait pas, la suite des évènements risquait de prendre un cours très intéressant.


Highlander ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant