Chapitre 31

2.5K 180 17
                                    

Il faut vraiment que je me résonne, je cesse de le regarder et place mes mains au dessus du feu. La fraîcheur du soir me donne des frissons et mes extrémités commencent à se glacer.

- Tu crois qu'on va les retrouver? Lui demandais-je en tripotant une mèche de mes cheveux.

- J'espère... C'est pas la première fois qu'on est séparé! On a toujours réussit à se retomber dessus! Me répondait-il les yeux plongés dans les flammes.

Je soupire et me met à greloter, Daryl se lève et dépose sur mes épaules une des couvertures. Je lève les yeux et lui souris timidement pour le remercier. Il peut être si gentil quand il veut. Il se rassoit près de moi et se met un tailler un pieu. Il arrive à raboter la branche d'arbre en véritable arme de guerre. Je l'observe... Il se met à graver des lettres dessus à l'aide de son couteau. Je suis absorbée par ce qu'il fait. Cet homme a de l'or dans les mains. Une fois terminé, il me tend l'objet:

- Tiens! Sa pourra te servir!

- Merci... (Surprise de son action.)

Je prend le pieu dans mes mains et lis ce qu'il a gravé dessus. C'est mon prénom. C'est adorable de sa part... Il baisse ses yeux comme pour me dire" de rien."

- Tu devrais aller pioncer! Demain on reprend la route!

- Oui mais toi aussi, il faut que tu dormes! Lui faisais-je remarquer en m'enveloppant totalement dans la couverture.

- Ça fait longtemps que j'ai arrêter de pioncer!

- Je suis pas fatiguée toute façon... Mentais-je pour rester près de lui.

- Comme tu voudras! Grognait-il en balançant une boulette de terre qu'il avait formé avec ses doigts.

Je lutte et essaie de ne pas trembler, lui est en manche courte et il n'a pas l'air de souffrir du froid. Je veux bien admettre que je suis frileuse, mais il n'a même pas la chair de poule. Soudain mes dents se mettent à claquer sans que je puisse en avoir le contrôle.

Daryl se lève passe la couverture autour de lui, puis s'assoit le dos appuyé contre un rondin de bois. Il me fait signe de tête de venir entre ses jambes. J'hésite puis me décide à m'y mettre, il passe ses bras musclés autour de moi puis referme la couverture autour de nous. Je finis par me laisser aller et pose ma tête contre son torse. La chaleur qu'il dégage me réchauffe immédiatement. Je tombe dans les bras de Morphée sans vraiment lutter...

- Aria, réveilles toi! Il commence à faire jour... Il faut qu'on bouges! Me faisait-il sursauter en me secouant l'épaule.

J'ouvres les yeux et remarque que je suis toujours dans la même position lorsque je me suis endormis. Il n'a pas bougé et m'a laissé dormir dans ses bras sans même ronchonner. Je laisse afficher un sourire sur mon visage en me dégageant de ses bras.

Au moment où nous rassemblons nos affaires, Lilie sort de la cabane avec ses parents. Pour une fois tout semble normal... Nous nous dirigeons vers eux puis nous leur tendons les couvertures :

- Gardez les! Vous allez en avoir besoin avec l'hiver qui arrive! Nous ordonnait Sam.

- Merci pour ce que vous avez fait! Nous remerciait Penny en tenant Lilie dans ses bras.

- De rien c'était normal... Répondais-je modestement.

La petite fille se dégage des bras de sa mère, et viens se mettre entre Daryl et moi. Elle attrape nos mains respectives et les glisse l'une dans l'autre.

- Marchez toujours dans la même direction... Merci pour tout. Disait-elle d'une petite voix malicieuse.

Nous sommes aussi gênés l'un que l'autre de cette situation embarrassante et nos mains se séparent rapidement.

- À bientôt Lilie, prends bien soin de ta famille! Tu es une petite fille extrêmement courageuse. Lui avouais-je en me mettant à sa hauteur pour la serrer dans mes bras.

Daryl reste muet, je crois comprendre qu'il n'aime pas les adieux. Nous nous éloignons peu à peu en laissant cette famille derrière nous en espèrant qu'il réussisse à survivre aussi longtemps que possible.

Le soleil est de plus en plus haut, la rosée du matin glisse le long des feuilles orangés des arbres. Je marche derrière Daryl qui se retourne de temps à autre pour vérifier que je suis toujours derrière lui...

Soudain, il s'arrête brusquement et je faillis lui rentrer dedans. Il me fait signe de m'accroupir, j'exécute. C'est là que je remarque à quelques mètres de nous, une biche qui cherche à manger.
Il défait son arbalète de son dos et l'amorce, j'ai un peu mal au cœur de tuer cet animal...

Quand tout à coup quand il semble prêt à tirer, il baisse son arme. Deux rôdeurs se jettent sur la biche, il mettent à peine quelques secondes pour l'éventrer. Dégoûtés de ce qui vient de se passer, nous traçons sans nous faire remarquer.
Une fois un peu plus éloignés Daryl rompt la symphonie de nos pas sur les feuilles mortes:

-Fait chier! On aurait pu tenir plus de deux jours avec ça! S'exclamait-il énervé.

- C'est pas grave, on va trouver autre chose... Le rassurais-je.

Comme à son habitude, il ne me répond pas... Je sais que ce n'est pas un grand bavard, il observe plus qu'il ne parle mais cela a le don de m'agacer.

Nous finissons par retomber à l'endroit de la veille, rien n'a bougé, sa bécane est toujours au même endroit. Il l'inspecte comme si c'était le plus important à faire.

- Bouges pas de là! J'reviens!

Il me laisse en plan et je l'entend démarrer une voiture. Quelques secondes après il revient avec un petit sourire au coin des lèvres.
Il pousse sa moto jusqu'au véhicule qu'il a démarré: C'est un 4x4 avec une remorque intégré à l'arrière.

- Tu crois que tu vas pouvoir m'aider à la fouttre là dedans? Me demandait-il en me montrant sa moto des yeux.

- Heu... On va essayer!

Nous la prenons chacun d'un côté, puis arrivons à poser la roue avant sur le bord de la remorque. Il me fait monter puis je dirige la bécane à l'aide du guidon.

- Vas- y tires ! Je pousse! Me disait-il en serrant des dents.

Il pousse tellement fort que la moto monte d'un seul coup et me fait tomber à la renverse.

- Aie! Putain! Criais-je.

- Ça va ? Me demandait-il en passant la tête au dessus de sa moto.

- C'est rien! Je me suis juste ouverte légèrement la main avec ce truc de merde! Lui répondais-je en balançant le morceau de ferraille par dessus la remorque.

- Tu peux la tenir comme ça ! Faut que je l'attache...

Il sort de l'avant du véhicule des sangles et les fait passer à différents endroits de sa moto pour la maintenir droite sans qu'elle ne puisse bouger. Il a l'air plutôt satisfait de lui en redescendant de la remorque.

Nous montons tous les deux à l'avant Daryl prend place côté conducteur et se mets à rouler. Je fouille la boîte à gant et découvre miraculeusement une trousse à pharmacie. Je tente de me désinfecter mais fais la grimace. Je me suis bien ouverte quand même. Et la coupure saigne de plus en plus. Je tente de plier la main mais pousse un petit cri de douleur. Instantanément Daryl pile d'un seul coup et me saisit par le poignet...

Mon combat, ma survieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant