Adoptée et maltraitée [Terminé]

Chapitre XII

Il passe devant nous sans un mot de plus et sort de la pièce.

- Est-ce que ça va ? Ben me demande après avoir vérifié que l'autre était bien parti.

    Je hoche timidement la tête en me détachant de son corps. Ces bras qui assurent ma sécurité aujourd'hui ont été l'objet de ma souffrance pendant plusieurs jours, et je ne veux pas m'habituer à quelque chose que je ne peux pas avoir. Pourtant maintenant, à ce moment précis, il a l'air de quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus attentionné, de plus soucieux.

- Tu sais que je ne laisserai personne te faire du mal n'est ce pas ? Lorsque j'écarquille les yeux il ajoute: Personne d'autre que moi bien sûr.

- Pourquoi ? Je murmure. Pourquoi moi ? Qu'est ce que j'ai fait ? Je ne vous connaissais même pas.

    J'ai les larmes aux yeux et je tremble, tout ça est tellement injuste. Je ne lui ai jamais rien fait, Yann encore moins. D'ailleurs je n'ai pas parlé de lui pour éviter d'en faire trop. 

    À ma demande il s'écarte de moi en reculant vers la porte.

- J'ai des choses à faire. Il essaye de reprendre sa voix dominante et intimidante, mais sans grand succès. Puis il ajoute: J'étais juste venu voir si tout allait bien. Descend dans 10 minutes pour débarrasser, j'aurais fini de tous les chasser d'ici là.

    Il ferme la porte sous mon regard ébahi. Je suis complètement désorientée. Qu'est-ce que je suis censée faire maintenant ? Je n'ai pas beaucoup le choix de toute façon. Je retourne sur mon lit en écoutant les hommes s'en aller avec des commentaires négatifs sur la soirée. Si seulement j'étais à leurs places. Je serai sortie sans broncher, limite en courant. Je n'ai qu'une envie, c'est de fuir. Fuir cette maudite maison. Fuir ces filles mal éduquées. Fuir cet homme qui me frappe et après me protège d'un viol certain. Juste reprendre une vie normale, celle que je pensais acquérir ici.

    J'entends Ben m'appeler en bas, mais je ne réponds pas. J'ai l'impression d'avoir perdu trop de temps dans cette maison. Dès demain je me forge un plan imparable et je sors d'ici avec Yann. Je le retrouverai, j'en suis sûre.

    Il m'appelle encore, puis une troisième fois, chaque fois plus fort. Je me décide à y aller, ça ne sert à rien de l'énerver maintenant, d'autant plus que je dois lui être reconnaissante normalement.

    Il attendait à côté des escaliers, rouge de colère. Il est redevenu lui.

- Ça fait combien de fois que je t'appelle ?!!

- Je... Je n'avais pas entendu. Je baisse la tête et prend un air désolé.

- File ! Et fait ce que tu as à faire ! Je n'ai pas à te le répéter !

    Je passe rapidement devant lui pour qu'il n'ait pas le temps de me frapper et cours pratiquement vers la salle à manger. C'est un véritable désastre ici. Il y a des verres et des bouteilles de vin partout. Sur la table, les chaises, le sol, même dans certains coins de la pièce. Des bouts de verres brisés sont répandus devant la porte qui mène à la cuisine, le tapis est sali de tâches rougeâtres et de tâches de nourriture. Sans parler des assiettes. Certaines sont fissurées, je me demande comment est-il possible de fissurer une assiette en mangeant dedans.

- Qu'est-ce que tu attends ?!!

- Vous avez invité des animaux ou quoi ?

    Je regrette tout de suite la question que je n'ai pas pu m'empêcher de poser. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire il m'assène une gifle aussi forte que rapide, la douleur me fait crier au même moment que je mets une main sur ma joue.

- Ne t'avise plus jamais de me parler sur ce ton ! Je suis ton maître et tu me dois le respect ! Si je t'ai aidé tout à l'heure c'est pour une seule raison, celle qui m'a poussé à t'emmener ici. Maintenant tu te tais et tu fais ce que je te demande de faire, un point c'est tout !

    Il précise que la salle à manger doit rayonner de splendeur demain matin avant de remonter à l'étage. Les larmes coulent d'elles même sur mon visage, sans que je ne puisse les arrêter.

Non !

    Je ne pleurerais plus. Plus jamais à cause de lui. J'essuie les quelques gouttes qui ont réussi à se frayer un chemin jusqu'à mes joues. D'ailleurs celle qu'il a giflé continue de chauffer et la douleur est toujours présente, mais à partir d'aujourd'hui je dois être forte. Parce que c'est décidé: Je retrouverai très bientôt Yann et nous quitterons cette maison. Et pour ça je dois être forte et pouvoir résister.

Fin du chapitre ! J'aime bien celui-ci, mais chaque chose a une fin. Nous nous rapprochons justement de la fin du livre. Je compte bien le terminer en beauté (enfin, j'essaierai). N'hésitez pas à commenter et continuer à voter, vous êtes ma motivation.
God bless you all
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