Chapitre I

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- Papa !

    Yann sauta dans les bras de papa, déjà encombré de courses.

-Laisse moi t'aider, lui dis je en le débarrassant de ses paquets

-Merci ma chérie.

-Alors, ça a été ?

    Aujourd'hui il laissait maman conduire. Elle ne connaissait pas très bien le faire, et c'était la première fois qu'il la laissait conduire sa voiture. Il y tenait tellement.

    Suite à ma question, son visage s'assombrit immédiatement. Il déposa Yann avec lourdeur avant de lui demander d'aller dans sa chambre et remonta doucement son visage vers moi.

-Alors ?

    Un nouveau silence. Je n'aimais pas ça du tout. À vrai dire il me faisait même peur.

-Papa parle je t'en supplie. J'étais au bord des larmes sans réellement savoir pourquoi.

-Ta...ta maman...comment dire ?

    Mon coeur se mit à battre à toute allure alors qu'il poursuivit.

-Elle a fait un accident.

    Les questions qui suivirent furent instantanées

-Quel genre d'accident ? C'est grave ? Et elle où ? À l'hôpital ? Quel hôpital ? Répond moi enfin !

-Elle est morte. Il le dit si doucement que j'eus du mal à l'entendre, mais je savais que c'est ça qu'il avait dit, je le savais parce qu'il ne me regardait plus.

    Non, non bien sur que non, ce matin encore elle me reprochait de ne pas assez m'occuper de mon petit frère. «Ce n'est pas possible », me mis je à murmurer tout en me glissant contre le mur pour m'asseoir au sol.

«Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible» Je commençais déjà à hurler lorsqu'il continua en disant:

-Et ton papa aussi.

    Quoi ? Comment ça mon papa aussi ?

-Mais enfin qu'est ce que tu racontes, tu es là juste dev-

    Sous mes yeux mon père se métamorphosa en un homme en costume cravate que je ne connaissais pas.

-C'est quoi cette histoire ?! Qui êtes vous ?! Où est mon père ?! Où est mon père ?!

    J'avais l'impression de devenir complètement folle.

-Rachel, Rachel réveille toi

    C'est une petite voix extérieure qui me fait prendre conscience des rayons de soleil qui illumine mes yeux, bien que toujours fermés.

-Hey, debout

    J'ouvre un oeil, puis l'autre, histoire de m'habituer à la lumière progressivement. C'est Lindsay, la plus sympathique de toutes les filles ici. Nous sommes là depuis cinq jours et elle est celle qui m'a fait visiter et m'a permis de m'habituer un peu au rythme de vie d'ici.

-Hummm il est quelle heure ?

-7 heures, ce sera bientot le petit dejeuner.

-OK j'arrive

-Tu sais, si tu as besoin de parler, je suis là.

-Pourquoi est ce tu dis ça ?

-Eh bien, elle regarde le sol avec son expression timide, c'est la troisième fois que je t'entends faire des cauchemars. Et à chaque fois tu demandes: «où est papa ?», ou encore «où est maman ?», et heu...
Elle amène sa main à mon visage, et essuie ma joue droite.
-Tu pleures pendant ton sommeil.

    Mince ! Et moi qui voulais garder mes cauchemars secrets. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que mes parents ne sont plus là.

-Ne le dis à personne s'il te plait, dis je en essuyant les larmes.

-T'inquiète, elle mime une fermeture sur sa bouche qu'elle ferme et jette la clé. Allez apprête toi maintenant. Elle me sourit avant de quitter le dortoir.

   Ce que j'aimerais quitter cet endroit ! Lindsay est la seule personne avec Yann qui puisse me faire sourire ici. Je n'y suis pas à l'aise, contrairement à ce que je lui fais croire.

    Trente minutes plus tard je me suis lavée, brossée les dents, et habillée. Je descend prendre le petit dejeuner qui est à 7 heures 30 pour les 13 ans et plus. Les plus petits prennent le leur plus tard, mais ils ont le droit de venir s'ils le veulent. Arrivée à ma place, je trouve Lindsay et Yann en pleine discussion. Il sourit. C'est rare, du coup je souris aussi.

-De quoi vous parlez ? Je demande en me glissant à côté du plus petit, le mettant ainsi au milieu de nous deux. Celui ci fait le même geste que Lindsay tout à l'heure et jette également la clé invisible.

-Vous complotez contre moi ?

    Il secoue vivement la tête de gauche à droite, le sourire plein les lèvres. Je ne peux pas m'empêcher de rire face à cette joie qui émane de lui. Je suis sur le point de le démentir lorsque j'entends quelqu'un nous appeller:

-Rachel, Yann, venez avec moi.

    C'est Mme Richter, la directrice de l'orphelinat. Voyant qu'on ne bouge pas, elle ajoute.

-Allez, venez ! En nous faisant un signe de la main.

    Nos deux sourires s'estompent, et nous la suivont dans son bureau. J'espère qu'elle ne veut pas nous annoncer une mauvaise nouvelle.

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Kiss

Adoptée et maltraitée [Terminé]Onde histórias criam vida. Descubra agora