15 - Espagne

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« Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, changeant le cours des choses en un claquement de doigts, soufflant comme le vent pour faire voler l'amour tel des feuilles de papier lors d'une tempête. Ce que la vie n'aura pas, nous ne pourrons jamais la voir ; elle est la reine et elle tient les rennes jusqu'à ce que quelque chose arrivera à la détrôner. »


Dylan soupirait alors qu'il avait une nouvelle caisse à vider, espérant que Louis n'avait pas encore fait une connerie gigantesque. Il ne pouvait pas accepter le fait qu'il soit partit hier soir, comme ça, sans le prévenir et qu'il n'était pas revenu au petit matin comme d'habitude. Il savait en quelque sorte où il était et ce qu'il avait fait. Ça recommençait, se dit le brun foncé. Il l'avait à nouveau trompé. Normalement, comme ils n'étaient plus un couple, cela ne devrait rien lui faire et il avait beau se le répéter cinq cents millions de fois dans sa tête ; cela ne fonctionnait pas. Il l'aimait encore et c'était ce qui le mettait mal à l'aise et qui lui faisait mal. Même s'ils n'étaient plus rien du tout l'un pour l'autre, ses sentiments prenaient le dessus et rien que la pensée qu'un autre ait pu poser ses mains sur le corps de son amant le rendait furieux mais il cachait sa colère et la retenait en lui, croisant les doigts pour qu'il puisse la cracher à la figure de son amant. Il ne voulait pas lui faire du mal, mais son moyen de défouler la colère qu'il avait contre lui était de la lui crier à la face. Il ne lui voulait pas de le tromper, il pardonnait cela tellement qu'il l'aimait mais quelque chose dans cette histoire le dérangeait plus du tout et l'empêchait de fermer l'œil la nuit.

Louis se sentait mal pour la première fois et pourtant ; il avait remit le couvert ce qui irritait l'américain. Il appuya sa tête contre une petite partie en métal de la grande librairie et laissa un soupire lui échapper en espérant qu'il n'y avait pas un seul client pour venir le faire chier durant cet instant. Il se redressa et se mit totalement droit, en croisant les doigts pour que personne ne l'ai vu dans un état pareil. Il n'aimait pas montrer qu'il était faible ou mal en point parce qu'il s'en battait totalement les couilles de la pitié des autres et que cela l'irritait plus qu'il ne s'en passerait bien. Il reconnut la chevelure châtain du britannique au loin, se demandant ce que cela pouvait bien signifier sa venue. Voulait-il peut-être s'excuser encore une fois ? Ou alors allait-il lui annoncer qu'il en avait marre de cette situation et que deux possibilités s'offraient à eux ; ou bien ils repartaient tout à zéro, ou bien il faisait ses valises et il se cassait à l'autre bout du monde ?

Dylan ne savait pas qu'elle était la meilleure question et à quel point il avait peur de ce que le jeune homme pourrait bien lui dire. Il ne voulait pas affronter ce qui était obliger d'arriver, en aucun cas parce qu'il ne se sentait pas prêt. Il ne l'était pas et ne le serait sûrement jamais, de toute manière. Il ferma un instant les paupières, soupirant en se demandant s'il allait seulement s'arrêter ou s'il continuerait sa route sans même remarquer qu'il était passé devant la librairie ou alors qu'il faisait semblant de ne pas le remarquer. Il y avait tellement de possibilités qui pouvait arriver, tellement de schémas qui pouvaient se dérouler, tellement de situations qui pouvait s'enchaîner qu'il n'arrivait même plus à savoir laquelle il aimerait et laquelle il détesterait plus que tout. Il inspira un grand coup avant de se remettre au travail, espérant que Louis n'avait pas commit l'irréparable et qu'il ne venait pas là pour s'excuser de nouveau. Il ne saurait contenir sa main d'arriver contre la joue du jeune alors qu'il méritait amplement ce geste depuis plusieurs mois à présent.

Le brun foncé inspira un grand coup alors qu'il entendit le tintement de la sonnette qui indiquait quand quelqu'un entrait ou sortait de la grande boutique de livres en tout genre et de matériel scolaire. Les portes automatiques se refermaient alors qu'il croisait les doigts pour que ce soit sur une nouvelle putain de client et non sur un Louis Tomlinson qui venait s'excuser de l'avoir tromper une deuxième fois avec un autre homme et qu'il avait la gueule de bois mais une offre d'emploi dans l'entreprise familiale de celui avec lequel il l'avait trompé de nouveau malgré qu'il ne soit plus un couple de tout. Il ferma les paupières et inspira un grand coup lorsqu'il sentit une présence près de lui. Il se retourna lentement, d'abord la tête et ensuite le buste, faisant presque face à l'homme devant lui qui se trouvait bien être Louis Tomlinson. Il soupira lentement et légèrement pour ne pas montrer ses peurs et son exaspération devant celui qu'il aime toujours plus que tout. Il savait au visage crispé et au fait qu'il joue avec ses doigts tout en les regardant qu'il avait quelque chose à lui annoncer et qu'il était gêné de le lui dire. Le châtain releva la tête et encra ses prunelles dans celles amandes de plus âgé qui ne savait pas la claque qu'il allait prendre.

-Je t'ai trompé, de nouveau, murmura Louis en se giflant mentalement.

-Je sais, prononça Dylan à contrecœur.

-Mais ce n'est pas tout, ajouta le châtain.

-Ah bon ? Tu m'as trompé deux fois alors ? C'était le même que la dernière fois ou encore un nouveau ? Demanda le plus âgé sans se retenir de le faire sur un ton sarcastique.

-J'ai un emploi dans l'entreprise familiale de cet homme qui n'est pas le même que la dernière fois, répondit celui à l'iris bleus qui fuyait les iris marron pour ne pas sentir son cœur se fendre alors que c'était exactement ce qui était en train de se passer.

-Cool tu as un boulot dans l'entreprise de ce bâtard et ? Grommela encore plus sarcastiquement l'américain.

-Il est espagnol et l'entreprise familiale est en Espagne, murmura le britannique dans sa barbe pour ne pas que son amant l'entende mais malheureusement pour lui, il était assez près pour entendre les mots qui venaient de sortir de sa bouche.

-Tu n'es pas sérieux ?!? S'exclama le brun foncé en laissant la colère prendre possession de lui. Tu as pensé à Théo et à moi, qu'est-ce qu'on est censé devenir sans toi, hein ? Tu y as pas pensé à cela au moins avant d'accepter le job ? Demanda plus calmement le jeune homme qui sortait totalement de ses gonds et qui avait les points serrés de chaque côté de son corps et les jointures de ses mains totalement blanches.

Dylan ne pouvait pas cautionner une chose pareille et sa main partit contre la joue du plus jeune alors que celui-ci avait hoché négativement la tête comme réponse à toutes les questions qu'il lui avait posées précédemment. Il ne pouvait pas continuer de la sorte et contenir sa colère et son amertume plus longtemps. Il ne voulait pas avouer, mais il avait perdu celui qu'il avait toujours aimé. Il ne pouvait pas vivre sans la présence du châtain auprès de lui. Le marron faisait la guerre au bleu, l'amande chassait le crystal. Ils se livraient une bataille de regard qui en disait long sur ce qu'ils restaient encore l'un pour l'autre ; la souffrance de Louis quant au fait qu'il ait trompé deux fois Dylan, l'amertume et la colère du brun foncé face aux conneries du châtain, l'amour trop fort du plus jeune que pour ne pas s'en vouloir jusqu'au sang de tout ce qu'il faisait et du fait que le plus âgé l'aimait trop que pour ne pas lui pardonner tout cela. L'américain se jeta sur les lèvres de l'anglais, dans un dernier espoir de pouvoir reformer un « nous » ; peut-être réussirait-il à avoir de nouveau un équilibre ?

Louis et Dylan n'étaient plus rien pour l'autre malgré que les sentiments fassent encore battre leurs cœurs à tout rompre. Ils s'aimaient toujours mais trop d'erreurs ont été commises alors à part faire une pause et ensuite repartir à zéro, il n'y avait pas moyen. Il fallait soigner les cœurs blessés avant de s'aimer éperdument de nouveau.

« Beaucoup disent qu'ils souffrent le martyr alors qu'ils ne savent pas ce qu'est la réelle souffrance. Celles qu'on n'arrive pas à supporter et qui nous fait pleurer rien qu'en y pensant. Ils n'ont rien compris et prétendent être mal, mais ils pleurent devant le monde alors que les plus forts qui ont vraiment mal sourissent pour ne pas se montrer abattu. Mais parfois, il est plus dur de lâcher prise que de maintenir le cap. »

« Je l'aime mais c'est finit. Il va partir, de l'autre côté du continent et je ne pourrais pas le retenir. Je n'en souffre rien que d'y penser mais je ne peux pas l'empêcher de faire quelque chose auquel il a besoin. Il cherchait après un travail depuis longtemps, il avait fait des études pour devenir architecte et je suis sûr qu'il arrivera à faire ses preuves là-bas. Mon cœur n'arrêtera pas de saigner pour autant ; de son absence, de mes sentiments et de toutes les conneries qu'il avait commit.
-Dylan »

« Je devrais peut-être rester à la maison. Mais nous avons besoin l'un comme l'autre de prendre du recul et de la distance. S'il fallait que je meurs ou que je ne le revoie plus jamais pour qu'il ne souffre plus à cause de moi ; je le ferais. Nous sommes deux âmes apeurées et détruites par une vie que nous ne voulions pas à cause de tous ces coins sombres et obscurs ; mais on ne choisit pas sa vie ni quelle personne sur qui on va tomber amoureux et quelle sera notre âme-sœur.
-Louis »

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