09 - démons

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« Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, quand plus personne n'a la force de la combattre et elle et ses démons. Si elle n'a pas le droit d'aimer et d'être heureuse ; nous non plus. Si elle ne peut pas avoir, nous ne l'aurons pas non plus ; elle est plus égoïste que nous. »


Dylan expira une volute de fumée alors qu'il se trouvait à la baie-vitrée menant au jardin. Il goûtait à sa première cigarette et il pouvait avouer que vu son état psychologique en ce moment, il adorait le goût qu'avait la nicotine dans sa bouche. Il inspira une nouvelle taffe pour se sentir vivre. Il avait toujours trouvé cela stupide de fumer pour se sentir vivre ou encore pour suivre la mode mais maintenant qu'il était mal au point d'en piquer dans le paquet de Louis sans qu'il ne le sache ; il comprenait. Il se retrouvait au même stade que ces personnes au bord de la dépression ou de n'importe quelle autre chose mauvaise qui pourrit les gens de l'intérieure ; tout comme la cigarette. De nos jours, les personnes mal en point cherchent un substitut physique pour leur douleur psychologique et émotionnelle et Dylan l'avait amplement remarqué ; se sentant devenir pareille. Il passa sa main dans ses cheveux et fixa l'arbuste devant lui. Cet être vivant qui se battait contre le vent, les conditions météorologiques ou n'importe quelle autre chose pour pousser et réussir à prendre ses marques et l'espace dont il a besoin pour être serein ; le brun foncé était comme lui. Il combattait ses démons pour ne pas les laisser le reprendre et tout détruire de tout ce qu'il avait construit. Il poussa un soupire ce qui laissa échapper la fumée qu'il avait dans la bouche. Il se délecta de cette sensation qu'il aurait plus jamais ressentir.

Il inspira encore de la fumée de sa cigarette dont il prétendait déjà qu'il allait la fumer jusqu'à son filtre et peut-être même plus –malgré que ce ne soit pas du tout conseillé. Il sentit une bouffée d'air entrer dans la maison et lui fouetter le visage. La bourrasque dura quelques minutes mais pas plus, cela lui avait comme même fait du bien. Il n'avait même pas tiré une seule fois durant toute cette bourrasque ce qui valut qu'il dû rallumer la flamme pour tirer une nouvelle latte et la relâcher même pas une minute plus tard. Il avait envie de se défoncer les poumons mais ce n'était pas une cigarette comme ça qui allait réussir à l'achever. Il sentit une main se poser sur son épaule et il se retourna malgré qu'il savait déjà qui cela allait être ; Louis. Le châtain avait aussi une cigarette allumée aux lèvres sauf qu'elle n'était même pas entamée et que son bout n'était même pas encore consumer. Il s'adossa à la baie-vitrée qui était bloquée pour ne s'ouvrir qu'à moitié alors que le brun foncé était adossé de l'autre côté –là où elle était censée se refermer. Ils s'échangèrent un regard qui indiquait au plus jeune que c'était bien l'une de ces cigarettes qui se retrouvaient entre les lèvres de son amant qui n'était pas encore prêt de la finir. Ils détournèrent tous les deux le regard en même temps pour ne pas sentir la colère et la tristesse de l'autre venir jusqu'à l'un.

Ils n'avaient pas envie non plus de se dévisager. Dylan était presque en train de souhaiter se retrouver à la librairie plutôt que là avec Louis malgré que Théo ne soit pas très loin. Il jeta un coup d'œil derrière lui et remarqua le petit bout de chair toujours en train de jouer, de regarder et d'examiner les cubes en bois pour savoir comment il va les placer pour réussir à construire ce qu'il imaginait dans sa petite tête d'enfant rempli de bon sens, d'imagination et d'attention envers ceux qu'il aimait. Dylan reporta son attention sur l'arbre ne se rendant même pas compte que Louis regardait la même chose que lui. Il s'en foutait totalement aussi. Il avait l'intention de leur dire, à Louis comme à Théo, que le châtain n'avait plus aucun rapport à lui. Ils n'étaient plus un couple, c'était ce qu'il voulait leur annoncer mais pour éviter les réprimandes et les crises de colère de « son homme », il comptait d'abord lui en parler. C'était sûrement mieux pour eux trois, surtout que le petit garçon ne pourra pas s'empêcher de se sentir coupable et il vaudrait mieux que ces deux papas soient capable de le gérer plutôt qu'un papa sur le cul en train de piquer sa crise de nerf devant l'enfant et son autre papa –« papoucha »- qui ne saurait pas lequel gérer des deux.

Il essayait de savoir si c'était le bon moment pour une discussion pareille malgré qu'il ait déjà sa réponse ; s'il ne le faisait pas maintenant, il ne fera jamais parce que les bons moments sont justes une excuse pour reporter les choses. Du moins, il pensait de cette manière et était sur le point de faire ce dont il redoutait le plus ; reporter une chose ou encore fuir cette chose. Il tira encore une latte de cigarette malgré qu'il soit très proche du filtre. C'était peut-être la première fois qu'il fumait une clope de sa vie mais il n'avait pas toussé une seule fois contrairement à la plupart des personnes qui s'y mettent. Il dévisagea l'arbuste, regrettant qu'il ne puisse pas lui donner les réponses. Il expira la fumée et se donna le courage dont il avait besoin pour attaquer la conversation, espérant que son amant ne pas va pas partir au quart de tour et que leur fils était bien trop loin que pour entendre ce qu'ils allaient dire. Il croisait fortement les doigts pour que ça fonctionne et qu'ils restent calme sachant que Louis était sobre et assez pensif alors qu'il analysait les traits de son visage. Il inspira un grand coup d'air frais et regarda Louis intensivement pour qu'il tourne la tête vers, ce qui fonctionna.

-Qu'il y a-t-il ? Demanda Louis, sur ses gardes prêt à encaisser n'importe quel coup autant physiquement que mentalement.

-Ne parle pas trop fort et tente de rester calme pour ne pas attirer l'attention de Théo, prévenu Dylan, le mettant en garde de ne pas faire de connerie.

-Accouche alors parce que tu me fais peur là, dit le châtain sur ton ironique pour la première partie de sa phrase mais termina sur un ton paniqué.

-Nous ne sommes plus un « nous », commença le brun foncé, torturé par ses propres mots qu'il aurait aimé ne jamais à devoir prononcer mais après la veille au soir ; il devait le faire.

-Comment ça ? Demanda le châtain en le coupant dans son explication.

-J'ai réfléchis depuis que je t'ai pris hier soir et je crois que c'est mieux pour nous deux. Cela fait déjà un petit temps que nous ne formons plus un couple alors autant mieux « l'officialiser » ou quelque chose dans le genre. Ce qui c'est passé hier m'a tout confirmer. Nous ne sommes plus rien pour l'autre. Tu es enfin libre, s'enquit le plus âgé prenant le plus jeune au dépourvu.

-Comment tu peux dire une chose pareille ? Après tout ce que nous avions traversé ensemble ? Débuta le plus jeune mais il fût rapidement coupé par son amant.

-Si tu n'avais pas merdé ; nous n'en serions pas là, tu sais ? Articula Dylan lentement pour bien faire comprendre qu'il y avait une partie infime de lui qui lui en voulait tout de même de l'avoir trompé pour un merdeux.

Les iris amandes passèrent brièvement en revue le jardin avant de s'encrer quelques secondes dans les iris bleus et de détourner ensuite le regard. Le plus âgé jeta sa clope au sol dont il ne restait presque plus le filtre. Il l'écrasa avec son talon gauche et tourna sur lui-même pour montrer son dos à la végétation. Il mettait un terme à la conclusion de cette façon et partir rejoindre Théo qui jouait encore avec ces blocs en bois pour laisser son amant réfléchir à tout ce qu'il venait de lui dire. Il lui aurait bien craché à la face « Maintenant, tu n'as qu'à t'en mordre les doigts » mais il s'était retenu parce qu'il savait déjà que Louis s'en voulait à mort pour ce qu'il avait fait et que son penchant pour la bouteille avait surtout augmenté à cet instant-là. Ils se disputaient depuis quelques temps déjà avant que cela n'arrive mais ils avaient encore le contrôle sur eux-mêmes mais c'était cette soirée-là où tout avait dérapé, autant leurs cœurs que leurs âmes. C'était et c'est encore –en quelque sorte- Louis le coupable parce que c'était lui qui avait été se bourrer la gueule après une dispute et qui n'avait pas pu s'empêcher de finir dans le lit d'un autre et les répercussions allaient sur les deux autres personnes qu'il aimait ; Dylan et Théo. Ils supportaient un poids qu'ils n'auraient jamais du avoir simplement parce que Louis avait fait le con, qu'il avait merdé. Il s'en mordait déjà assez les doigts que pour qu'on n'en rajoute couche ; mais la vie est toujours là pour rajouter cette couche.

Dylan était de plus en plus mal et avait de plus en plus de mal à le cacher aussi par rapport à la tromperie de son amant qui avait tout aussi difficile à vivre avec cette histoire. Ils avaient les épaules frêles mais encore assez robustes que pour tenir encore quelque temps, mais combien de temps ?

« On tombe toujours un peu plus dans la dépression –ce cancer de la vie. On tombe toujours un peu plus dans la folie de croire qu'on peut toujours tout avoir si on s'en donne la possibilité mais il reste comme même des choses que nous ne pouvons pas obtenir ; tel que l'amour. »

« Si seulement je pouvais l'empêcher de se faire du mal, sûrement que tout irait mieux. Il culpabilise tellement par rapport à ça, que cela commence à m'étouffer au passage. Il sent l'alcool et les mensonges à plein nez. Il a merdé mais n'essaye même pas de se reprendre en main et je n'y arrive plus. Je ne peux pas continuer ainsi, c'est moi ou c'est l'alcool. Mais jamais je n'oserais lui poser la question de peur qu'il prenne le mauvais choix ; l'alcool.
-Dylan »

« Si seulement je n'aurais pas fait le con, nous n'en serions sûrement jamais arrivé jusque là. Je l'ai détruit, autant de l'intérieur que de l'extérieur. Pourtant je l'aimais, donc je n'avais pas le droit de lui faire cela ; mais je l'ai fais. J'aurais pu arrêter tout cela avant que ça ne dégénère, mais je ne l'ai pas fait parce que j'avais envie de nous faire mal à tous les deux. Je culpabilise énormément pour les pensées que j'ai et les actes que j'ai commis ; jamais je n'aurais du aller jusqu'à le tromper.
-Louis »

Underworld//LoulanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant