03 - discussion

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« Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, surtout quand ils n'ont plus le courage, la force et l'énergie pour avancer. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, surtout quand l'étincelle qui les reliait n'était pas assez enflammée, n'était pas assez forte que pour la combattre ou alors qu'elle était déjà éteinte. »


Dylan venait de déposer Théo dans son lit et l'avait bien bordé pour qu'il ne se réveille pas en pleine nuit pour demander un câlin ou un bisou. La nuit, précédente, c'était ce qu'il avait fait et cela avait énormément déranger pour que sa nuit de sommeil avait été assez écourtée et qu'il en avait subit les frais durant sa journée de boulot. Il avait terminé sa journée plus fatigué et son humeur était assez changeante. Il avait même dû s'excuser auprès d'un client de s'être mal comporté, parce qu'il avait laissé sa vie privée venir avec lui jusqu'au travail. Il aurait aimé que ce jour n'arrive jamais, mais il en était ainsi et risquait de se faire taper sur les doigts par le patron le lendemain. Il contracta sa mâchoire pensant déjà à ce que son patron dira de son comportement qu'il avait pu avoir et qui n'était pas du tout accepté dans ce milieu. Il n'avait pas du tout envie de se faire remonter les bretelles, mais ces choses-là, on ne peut pas totalement les éviter. On peut juste essayer que cela ne se produise jamais ou rarement, mais quand elles sont là, on doit les accepter comme elles viennent et on ne peut pas vraiment faire autrement. Il passa sa main dans cheveux, replaçant correctement quelques mèches rebelles et souffla un coup.

Il alla vers leur chambre ; qui était plus la sienne que la leur. Louis l'avait complètement –ou presque- déserté depuis un mois à présent. Ils attendaient tous les deux que Théo était couché et endormi pour ne pas qu'il puisse voir que Dylan dormait dans la chambre et Louis dans le canapé ou quelque part autre dans la maison, voire même dans la voiture parfois. Le plus âgé regardait les photos, mit dans des cadres, qui ornaient le mur du couloir qui amenait à différentes portes qui étaient les chambres, la salle de bain ou encore la buanderie. Il frotta ses yeux, fatigué de se prendre la tête pour un rien ou encore de contenir sa colère envers le monde et surtout envers son amant qui ne faisait qu'enchaîner les conneries ces temps-ci. Il contracta sa mâchoire passa sa main sur celle-ci avant de poser la main sur la poignée de la porte de leur chambre et d'appuyer dessus, en ouvrant celle-ci le plus lentement et discrètement possible. Il n'avait pas envie que le petit garçon se réveille parce que la porte grinçait ou claquait. Il ferma ensuite la porte, s'attendant à ce que Louis soit dans le salon, où la lumière de la télévision faisait écho jusque dans les escaliers malgré que le son soit coupé. 

la place, il trouva Louis installé sur le bord du lit, les jambes écartés et ses coudes posés sur les cuisses, la tête entre les mains qui tenaient fermement ses tiffes. Le plus âgé s'attendait déjà à ce qui allait arriver ; une discussion sérieuse qui risquait fortement de partir en une dispute. Il avait eu son cotât pour la journée, mais apparemment son compagnon en avait décidé autrement. Il se positionna devant lui, le regard glacial et les mains sur dans les poches arrière de son jeans. Le brun releva la tête et regarda son amant, avec une vue brouillée par les larmes. Dylan secoua la tête de gauche à droite, essayant du mieux qu'il le pouvait de garder un regard dur, froid et distant mais il ne réussit pas et son regard finit par s'adoucir en même pas deux secondes. Le visage de Louis baigné par des larmes silencieux –puisqu'il ne les avait pas entendues depuis le couloir- lui rongeait les entrailles. Il avait envie de garder ces distances pour ne pas finir encore plis endommagé, mais au point il en est déjà, il n'a plus vraiment rien à perdre ni rien à être briser en lui. Tout avait déjà ravagé en lui depuis quelques années déjà et il ne pouvait pas vraiment y changer quelque chose parce qu'il restait toujours des choses que Louis n'avait pas encore réussit à réparer avec ses mots, ses sourires, ses rires, ses regards, ses caresses et ses câlins.

Le plus jeune n'osa pas regarder plus longtemps son amant, qu'il aimait plus que tout au point de tellement se détester de lui faire du mal qu'il aimerait en mourir. Il aimerait mourir pour ne plus faire du mal à Dylan, mais au fond de lui une chose l'empêche de faire cela, de mettre fin à sa vie ; peu importe ce qu'il ferait, il ferait comme même du mal à Dylan, c'était totalement inévitable. S'ils rompaient ; il lui ferait du mal. S'ils continuaient à jouer à ce jeu-là ; il lui ferait du mal. S'il mettait fin à ses jours ; il lui ferait du mal. Mais dans tous les cas, Dylan aurait mal et cela aurait aussi des répercussions sur Théo qui souffrirait tout autant que le brun devant lui, voire peut-être même plus puisque les enfants ont toujours tendance à tout exagérer. Il essuya d'un revers de la manche les larmes qui coulaient le long de ses joues pour ne pas que Dylan voit celles-ci ou encore, qu'il décide de les essuyer parce qu'il n'accepterait pas du tout ce geste.

Pour lui, c'est trop de tendresse, d'amour, de douceur par rapport à celle qu'il mériterait après tout ce qu'il avait bien pu faire à Dylan qui faisait bonne figure alors qu'ils savaient tous les deux très bien que son cœur n'était plus qu'un tas de poussières d'un cœur déjà brisé auparavant et qui s'était émietté avec les années. Dylan tenta bien de sécher les larmes de son homme mais celui-ci dégagea sa main et bougea même son corps un peu plus sur la droite –comme pour s'éloigner de lui. Le brun foncé déglutit difficilement et passa sa main sur son visage, las. Il ferma les yeux et prit une grande inspiration ; la discussion devait tomber, ils n'avaient pas d'autre choix parce que si ce n'était pas maintenant, ce serait pour plus tard et à toujours remettre cette conversation à plus tard, elle n'aura jamais lieu ou alors elle ne servira plus à rien puisqu'il n'y aurait plus rien du tout à rattraper. Il s'élança, sentant que Louis avait perdu tout son courage :

-Par où on devrait commencer, d'après toi ? Demanda-t-il sur un ton légèrement sarcastique.

Il ne s'en foutait pas du tout de l'avis de Louis, c'était juste qu'il voulait le titiller parce que plus il est fatigué et énervé, plus il dit réellement ce qu'il ressent sans se prendre la tête à savoir s'il doit ou non mentir sur la réponse, s'il doit ou non être sincère, s'il doit ou non faire confiance. Il parle comme un bourré ou quelqu'un de défoncé. Il parle sans s'arrêter jusqu'à ce qu'il ait vidé son sac et ne s'arrête pas avant. Dylan l'avait bien comprit avec les années et comptait bien s'en servir à son avantage dans le présent. Il voulait que le châtain dise ce qu'il avait sur le cœur, pour retirer ce poids de sa poitrine et de ses épaules, voire même peut-être de son dos. Sauf qu'il avait comprit la tactique du brun foncé et n'était pas prêt de tout dire, sinon ce serait rajouter un poids ou plusieurs poids à Dylan et cela il ne voulait, donc il allait devoir livré une bataille contre lui-même pour ne rien dire ou du moins pas dans sa totalité. Il haussa les épaules, relevant la tête. Le bleu ciel croisa le marron de l'automne et tous les deux se dévièrent, n'osant même plus se regarder ou se croiser. Le poids était trop lourd et cette discussion en était la solution, mais l'envie et la force n'y était pas. Louis se leva, le brun foncé tenta de le retenir mais il lui fila entre les doigts. Il lui filait tout le temps les doigts ces temps-ci, c'était son meilleur moyen de fuir quand il n'allait pas bien ou qu'il ne voulait pas se sentir encore plus mal que ce n'était déjà le cas. Fuir ; cela paraît parfois la meilleure des solutions, mais faire face peu être parfois la meilleur des réponses.

Louis et Dylan avaient besoin de parler de « ça » mais, cette discussion tous les deux préféraient l'éviter. Mais pendant combien de temps pourront-ils encore jouer à ce jeu-là ? Pendant combien de temps encore sauront-ils mentir à leur proches et à Théo, mais aussi à eux-mêmes ? Pendant combien de temps encore arriveront-ils à se voiler la face, cacher leurs larmes, contenir leur colère, retenir leur rage, contrôler leur amour, éviter l'orage et tenter de rester quelque chose pour le monde ?

« L'amour est quelque chose de fort, de grand et de beau. Il rythme des vies et en embrase, enflamme d'autres. Il part à la chasse et vole une partie de deux cœurs brisés pour ne plus en former qu'un seul. Il envoi Cupidon pour tirer sur les futurs âmes-sœurs, mais le petit ange ne lui arriverait-il pas de se tromper ? Ou alors le faisait-il exprès ? Ou alors c'est la vie qui change tout et qui détruit l'amour à coup d'arbalète ? »

« Mon amour pour lui grandit un peu plus chaque jour. Il ne cessera jamais de grandir, d'ailleurs. Il est bien trop fort que pour que je puisse le contrôler et que pour j'arrive à le détester de tout mon être. Je ne peux pas vivre sans lui, c'est inévitable. Malgré qu'il me fasse du mal, je ne peux pas me retenir de l'aimer un peu plus chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde. C'est plus fort que moi, et je déteste ça ; me sentir impuissant.
-Dylan »

« L'amour rend compte, savez-vous ? Il rend tellement stupide, hilare, euphorique qu'on ne s'en rend compte que trop tard quand notre monde s'effondre, trop tard que pour le recoller et vivre à nouveau correctement. Chaque rupture, laisse une trace en nous qu'on ne peut pas contenir et nous renvoi à cette trace du passé quand un événement du présent est similaire à celui du passé. L'amour rend tellement con qu'on ne peut pas s'empêcher de croire que c'est beau alors que c'est juste un piège de la vie ; nous faire croire qu'on est heureux alors qu'elle va nous plonger dans très peu de temps. L'amour rend compte et la vie est une véritable garce, que faut-il de plus pour ne pas se mettre une balle dans la tête ?
-Louis »

Underworld//LoulanWhere stories live. Discover now