Avant Le Procès

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Le lendemain, tout se passe bien. J’ai déjà prévenu ma secrétaire de mon absence, histoire de rester tranquille. Farida a cuisiné un petit-déjeuner copieux : omelette, pain chaud, café noir. L’odeur flotte encore dans l’air, rassurante.

Je m’installe à table et je mange calmement. Tout paraît presque… normal.
Puis, trois coups secs résonnent à la porte. Pas une seconde de trop, pas une de moins.

Je jette un œil à l’horloge. Neuf heures pile. Un léger sourire m’échappe.
— Ça doit être Ali, dis-je en me resservant du café.

— On frappe, Farida. Allez ouvrir.

Elle se dirige vers la porte. J’entends le cliquetis de la serrure, le grincement, puis des voix graves. Pas Ali. Plusieurs hommes.

Un silence s’installe aussitôt. Farida revient, un pli d’inquiétude au coin des lèvres.
— Monsieur… ce n’est pas Ali. C’est la police. Ils veulent vous voir.

Je repose ma tasse, lentement. Pas un mot. Juste un battement dans ma poitrine qui cogne plus fort que d’habitude.
— La police… Très bien. J’arrive.

Je me lève de la table et me dirige vers la porte.
Me voilà face aux hommes en uniforme.

— Bonjour, Monsieur Charlemagne.
— Bonjour.
— Nous avons quelques questions. Pouvons-nous entrer ?
— Bien sûr.

Ils franchissent le seuil. Je referme derrière eux et les invite à s’asseoir dans le salon.

— Alors, messieurs, de quoi s’agit-il ?

Le plus âgé sort un carnet. Sa voix est calme, neutre.
— Il y a eu un meurtre cette nuit, vers minuit.

Je fronce légèrement les sourcils.
— Un meurtre ? Et en quoi suis-je concerné ?

— La victime s’appelle Sofia Morales. Vous la connaissiez, n’est-ce pas ?

Un bref silence. J’inspire, hausse les épaules.
— Oui. Je la connaissais. Et alors ?

— Elle a été assassinée dans son appartement. Selon nos informations, la coupable présumée serait une certaine Léa… votre fiancée.

Je ricane doucement.
— Rectification, je n’ai aucune fiancée. Léa est juste… une relation. Rien de plus. Mais Léa ? Vous plaisantez ? Je n’y crois pas une seconde.

— C’est pourtant la vérité. Alors, dites-nous : où étiez-vous à minuit trente ?

— Au Bar Dubois.

— Et avant ça ?

Je croise les bras.
— J’étais avec Sofia. On a passé un moment, puis je suis parti. Ensuite, j’ai invité Léa à me rejoindre, mais elle m’a répondu qu’elle devait régler quelque chose d’urgent.

Le policier prend des notes.
— En effet, nous avons consulté les messages sur le téléphone de Léa et celui de Sofia. Mais Léa affirme qu’elle n’était pas seule, qu’on l’a piégée.

Je hausse les sourcils, feignant l’étonnement.
— Je n’en sais rien. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Mais le bar a des caméras de surveillance, vous pouvez vérifier si vous doutez de moi.

Je me lève, froid, détaché.
— Messieurs, vous allez m’excuser. J’ai beaucoup de travail.

Le policier referme son carnet.
— Très bien, Monsieur Charlemagne. Merci pour votre coopération. Bonne journée.

LE  P R O C È S ⚖️ [ En Pause]Where stories live. Discover now