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Elle me regarde, d'un regard appuyé, pour signifier qu'elle sait. Même quand nous étions enfants, nous avions une grande facilité à communiquer sans parler. Personne ne sait que les évasions ont été arbitrée par la même personnes, à part ceux à qui j'accorde une grande confiance. Mais elle, n'a pas eu besoin que je le lui dise. Nous sommes nées, elle et moi, quand toute cette merde a commencée. Nous avions aux alentours de 4 ans quand nous nous sommes rencontrées à la garderie. Son père ne voulait pas la laisser avec les esclaves, alors il l'a envoyée là-bas. Nous sommes devenues inséparable à la garderie, mais dès que son père arrivait, les éducatrices nous séparaient en nous expliquant que sinon il pourrait nous arriver malheur. Pour des enfants de cet âge, nous comprenions avec une étrange vivacité que lui, ne devait pas nous voir ensemble. Elle, elle savait que son père avait mauvais caractère et ne voulait pas qu'il me fasse du mal. Moi? Eh bien j'avais tout simplement compris que son père ne m'aimerait jamais et qu'il était mieux pour nous deux qu'il ne nous voient pas ensemble.

À 7 ans, elle et moi, pour à peu près les même raisons, voulions la fin de l'esclavage, que nous appelions "horreur". Nous disions que la fin de l'horreur était proche. Que nous y mettrions fin de n'importe quelle façons. Mais toute bonne chose a une fin et son père fini par nous surprendre dans nos élucubrations contre l'esclavagisme et il l'a fait changer de garderie. Cela m'a profondément affectée, mais je suis restée forte, en ayant la certitude que je la reverrait. J'avais raison.


Nous sommes dans une grande pièce, nous une bonne centaine. Les anciens comme les nouveaux. Et il commença.

-Je tiens à vous rappeler, puisque vous êtes mentalement diminués, que tout acte de rébellion est sévèrement puni. Je n'accepte pas que l'ont ne me donne pas le respect que je mérite...

Je l'interrompis:

-Tout ce que tu mérites en ce moment, mon petit con, c'est une bonne fessée pour te remettre les idées en place.

Quelque rires discrets se firent entendre dans l'assemblée. 

-Totalement d'accord!! s'exclama Annabelle.

Svenson la regarda d'un regard colérique, mais elle ne perdit pas son sourire. 

-Tu seras contente, petite. Tu seras la première punie de cette année.

-Quel grand honneur!! ironisais-je.

-Tu réponds, un coup de fouet de plus.

Je ne répondit pas.

-Bien. Amène-toi. 

Je m'avançai dignement vers l'estrade. Il sortit un fouet et ordonna que l'on m'attache au plancher. J'espère qu'il n'y a pas d'épines dessus, c'est quand même plus douloureux que les fouets normaux. Et il commença...

-Tu auras droit à cinq coups de fouets.

Première brûlure.

-UN!!!

Deuxième brûlure.

-DEUX!!! Cris, sale connasse!!

Je restai silencieuse.

-TROIS!!!

-QUATRE!!!

-CINQ!!!

C'est fini. Sa pisse le sang. Deux personnes s'approchent pour me soulever et ensuite, m'emmener en bas de l'estrade. Ils me lâchent brutalement. Je reconnais le fils de Svenson.

-Cela vaut-il la peine de sacrifier les innocents pour son propre confort? Cela vaut-il la peine de suivre les idéaux de quelque seulement parce l'on a le même sang que lui? Cela vaut-il la peine de torturer les gens pour le simple but de ne pas décevoir quelqu'un qui ne nous aime même pas?

Mon murmure, se rendit à ses oreilles et je sut que bientôt, il se pourrait que j'aie un nouvel allié...

EsclavageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant